Décathlon Skateboarding : sur les feux de la rampe

C’est sur l’un des contests de skate local les plus anciens et les mieux organisés que nous avons rencontré Jean-Philippe RODE qui est le responsable du développement skateboard chez Décathlon depuis 2018. En effet, nous [...] The post Décathlon Skateboarding : sur les feux de la rampe appeared first on SportsMarketing.fr.

Mai 12, 2025 - 13:06
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Décathlon Skateboarding : sur les feux de la rampe

C’est sur l’un des contests de skate local les plus anciens et les mieux organisés que nous avons rencontré Jean-Philippe RODE qui est le responsable du développement skateboard chez Décathlon depuis 2018.

En effet, nous sommes aujourd’hui à Villiers sur Orge, à la Halle de Skate de Cœur d’Essonne Agglomération, qui, au travers de l’organisation Family Skate Club, organise depuis 17 ans maintenant, un contest de skate qui réunit sur 3 ou 4 jours en mai, l’ensemble de la scène internationale street de la discipline.

La force de cette association locale c’est d’avoir réussi, au fil des années, à créer autour du FAR’N’HIGH, une compétition référence dans le calendrier en partant de zéro.

Les partenariats sont donc primordiaux car la structure de base reste une association et le deal conclut avec Décathlon ouvre de belles perspectives.

Jean-Philippe RODE est chez Décathlon depuis 23 ans, il y a gravit les échelons petit à petit, en commençant par la vente en magasin, puis responsable de rayon cycle et jusqu’à prendre la direction d’un magasin. Mais à côté de cela, il pratique le skateboard depuis qu’il est adolescent et comme beaucoup, c’est un hobby qui ne l’a pas lâché, jusqu’à devenir une passion.

Il travaille aujourd’hui avec une équipe de 12 personnes, dont 5 ingénieurs, pour assurer le développement de l’intégralité de la ligne skateboard : pas seulement que les boards, les roues et les trucks,… non, il y a aussi les protections, les chaussures, les vêtements, la bagagerie et à côté de cela, le marketing, avec la mise en place d’un team de skate avec des riders sélectionnés pour leurs performances mais aussi  leurs connaissances. En gros, on s’attaque au skate comme on l’a fait pour le vélo et là, ça commence à devenir sérieux !

equipe decathlon skateboarding
Une partie de l’équipe Décathlon Skateboarding, de gauche à droite : Orhan HUSEYNZADE, Arthur CROIZEY, Jean-Philippe RODE et Anthony FORGET

Depuis 2018, officiellement, OXELO, n’existe plus. Décathlon a intégré le département Trottinette et Roller à B’TWIN, le département Cycles, et le Skateboard est devenu autonome sous l’entité Décathlon Skateboarding. En effet, Décathlon Skateboarding veut s’émanciper du Roller et de la Trottinette pour rendre le skate accessible au plus grand nombre.

C’est là que la présence de Décathlon Skateboarding sur des événements tels que le FAR’N’HIGH, se justifie parfaitement pour Jean-Philippe RODE : il connaît Christophe PIQUARD, le créateur et fondateur du contest et directeur de la Halle de Skate du Val d’Orge, depuis longtemps et ils skataient déjà ensemble en 1997. Il sait que c’est un événement créé PAR des skaters et POUR des skaters et c’est un peu la vision qu’il a pour le développement de Décathlon Skateboarding. D’ailleurs dans l’équipe de Décathlon Skateboarding, le point commun est qu’ils sont tous skaters depuis plusieurs années… forcément cela aide de savoir de quoi l’on parle quand on veut travailler dessus.

En tant que pratiquant, il sait très bien que débuter dans ce sport demande de la motivation, de la volonté et surtout de la résilience parce que dans les sports « accidentogènes », le skate se classe dans le top 10 particulièrement pour tout ce qui est foulures et entorses, mais il sait surtout que ce n’est pas le plus abordable des sports. C’est un fait : pour skater, le matériel de base c’est une planche (board, plateau ou deck dans le jargon) entre 40 et 70€ pour les Pro-models, que l’on va couvrir de griptape ou grip, c’est la partie adhésive, généralement noire, qui ressemble à du papier de verre entre 8 et 15€ si décorée. Il va falloir monter une paire de trucks, c’est ainsi qu’on nomme les axes qui tiennent les roues, cela peut aller de 30€ la paire à 60€ la pièce, sur lesquels on va mettre les roues, le jeu de 4 entre 20 et 50€, que l’on aura enfilé sur des roulements (2 par roue) de 0,95€/pièce à 40€ le pack de 8 roulements. Pour Jean-Philippe, s’il arrive à fournir du matériel de qualité aux kids pour débuter et que ces derniers s’accrochent et passent leurs premiers tricks (leurs premières figures), jusqu’à aller dans les skateparks et aller dans le skateshop local, alors la mission sera accomplie.

Il faut aussi savoir que la marque Décathlon va fêter ses 50 ans et pour Jean-Philippe, le skateboard est un excellent moyen de se reconnecter aux jeunes.

Pour cela, plusieurs axes de développement : premièrement, remettre un maximum de kids sur les boards, rendre le matériel abordable ce qui veut dire baisser les coûts de production…quand cela est possible mais surtout utile, pas qu’esthétique par exemple et surtout pas au détriment de la qualité.

Puis, se servir au maximum de la synergie et de l’expérience des départements du groupe Décathlon pour la conception des pièces et des lignes de produits notamment. Par exemple, le département chaussures de randonnée peut tout à fait donner des conseils et son avis en matière d’amorti pour la conception des chaussures de skate. Tout comme pour la conception des axes ou trucks, le département de la conception des cadres vélos à pu donner son avis sur les aluminiums utilisés.

Et pour finir, construire une marque. Construire une marque, c’est aussi construire une image pour prouver que les produits tiennent la route et gagner en crédibilité auprès des consommateurs cibles et il sait que cela passe aussi par se construire un team de pro-riders. Au départ, pas de budget, donc autant dire, « Mission Impossible » ! : Donc identifier les skaters et les talents internes de la société pour distribuer les produits et afin qu’ils deviennent ambassadeurs de la marque et, en même temps, les impliquer dans le développement avec leurs retours.

Mais en 2021, changement de donne, Décathlon s’engage en tant que partenaire olympique officiel des Jeux Olympiques de Paris 2024 et recrute Yohann DINIZ comme Team Manager pour monter un team athlètes multisports potentiellement qualifiables pour les J.O. : Nom de code « Décathlon Athlete Team ».

Au départ, lors de la composition/recrutement du Team, les premières propositions se font surtout au feeling, à l’image et au contact. Certains riders se permettent de refuser vis-à-vis de l’image qu’ils se font de Décathlon et du skate.

Les consignes pour la constitution du Team sont d’avoir l’image d’un vrai team sportif, compétition, healthy, communautaire plutôt que punk, hardcore… ou skatecore, comme on dit parfois.

Ce qui colle clairement avec l’objectif de développer le skate auprès de la tranche kids débutants.
Mais Jean-Philippe ne perd pas de vue qu’il a aussi des objectifs de chiffres auxquels il doit répondre, mais pour lui c’est un travail à long terme. Ainsi, il peut s’appuyer sur la Fondation Décathlon pour soutenir des projets incroyables qui visent à l’essor du skate et indirectement au rayonnement de la marque Décathlon Skateboarding et ils travaillent en partenariat avec une ONG qui s’appelle MAKE LIFE, SKATE LIFE dont le but est de développer la pratique du skate de part le monde : en effet, cette fondation a permis la construction d’un skatepark à Beyrouth pour 50 000€, et de deux autres en Tunisie, à Sousse et La Marsa.

Sur le terrain, le team s’étoffe de riders tels que Joseph GARBACCIO, Max BERGUIN, Adrien BULARD, Ian PONCIANO, Edouard DAMESTOY, Cerise MICHAUD, Roos ZWETSLOOT ou encore Benjamin GARCIA.

Ainsi, pour Décathlon Skateboarding, la mission et le cap sont fixés : si on développe les terrains de jeu, on accroît le nombre de pratiquants et crée l’émulation qui va inciter ces nouveaux pratiquants à pousser la porte de Décathlon pour découvrir la marque et ses produits ou aller dans leur skateshop local pour voir ce qui s’y fait,  et aussi en soutenant les contests et riders locaux.

On reste cohérent sur l’objectif premier et, pourquoi pas, internationaliser un peu plus, avec plus de riders internationaux et aller voir ce qu’il se passe sur les autres marchés, car en effet, le second plus grand marché actuellement, pour Décathlon Skateboarding, n’est autre que la Chine, ce qui laisse de belles perspectives de croissance pour la marque !

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