[TEST] The Talos Principle: Reawakened : sympa à découvrir, mais presque impossible à finir
Sorti en 2014, The Talos Principle avait surpris les joueurs. En effet, c’était un puzzle game développé par Croteam, uniquement connu pour Serious Sam à cette époque. Étonnamment, les mécaniques de gameplay étaient vraiment chouettes, et le lore, basé sur des réflexions philosophiques, était assez bien mis en œuvre. Onze ans, un DLC et une […]
![[TEST] The Talos Principle: Reawakened : sympa à découvrir, mais presque impossible à finir](https://s3.nofrag.com/2025/05/The-Talos-Principle-Reawakened-01.jpg)
Sorti en 2014, The Talos Principle avait surpris les joueurs. En effet, c’était un puzzle game développé par Croteam, uniquement connu pour Serious Sam à cette époque. Étonnamment, les mécaniques de gameplay étaient vraiment chouettes, et le lore, basé sur des réflexions philosophiques, était assez bien mis en œuvre. Onze ans, un DLC et une suite plus tard, Croteam, qui a un peu perdu la main pour les fast-FPS, s’est dit qu’il était temps de sortir un remaster : The Talos Principle: Reawakened. En plus d’un changement de moteur, ils ont ajouté un « petit » chapitre inédit, ainsi que des commentaires de développeurs. Mais si c’est indéniablement un beau produit pour les nouveaux joueurs, il propose tout de même quelques défis pour les anciens – et pas des moindres.
Genre : Puzzle game | Développeur : Croteam | Éditeur : Devolver Digital | Plateforme : Steam | Prix : 39,99 € | Configuration recommandée : Ryzen 7 / Core i5 3 Ghz, 16 Go de RAM, RX 6800 / RTX 3070 | Langues : Français pour le contenu d’origine, anglais sous-titré français pour le reste | Date de sortie : 10/04/2025 | Durée de jeu : une bonne vingtaine d’heures minimum pour l’histoire de base et le DLC, et jusqu’à l’explosion du cerveau pour In The Beginning
Test effectué avec une version Steam fournie par l’éditeur.
Copié/collé, mais avec du ray tracing
The Talos Principle: Reawakened est un remaster plutôt sage : le scénario est un copié-collé du jeu d’origine. On incarne un androïde qui se réveille dans un monde bourré de puzzles et d’énigmes, avec une voix spectrale nous dictant nos actions. Mais très rapidement, on peut consulter des terminaux informatiques, qui nous permettent de découvrir qu’on consulte une base de données construite juste avant une sorte d’apocalypse, survenue une dizaine de milliers d’années auparavant. De nombreuses questions philosophiques sont soulevées, et c’est assez bien écrit pour être très intéressant. De même pour le gameplay et les puzzles : ils sont exactement les mêmes qu’en 2014. Si on veut du changement, il faut regarder du côté du moteur graphique, qui passe du Serious Engine 4 à l’Unreal Engine 5. Les textures ont évidemment été retravaillées, et le ray tracing ajouté. Si certains panoramas sont très réussis, notamment grâce aux rayons de soleil, on sent parfois que ce n’est pas à la hauteur, peut-être à cause d’un manque de détails, qui auraient ajouté un peu de crédibilité aux décors. Côté performances, pas de mystère, il faut une machine récente. Mais même avec un PC portable doté d’une RTX 4060, j’ai atteint les 100 FPS en 1080p, ray tracing complet, réglages en moyen, DLSS qualité et génération de frames x2. Enfin, des commentaires des développeurs sont disséminés un peu partout. Ils sont plutôt intéressants, mais deviennent rapidement agaçants si l’on souhaite se concentrer sur les puzzles. J’aurais donc préféré un gros fichier MP3 à côté, que j’aurais pu écouter quand je fais le ménage, ce qui demande, a priori, un peu moins de ressources cognitives.
Petit coup de polish
Je ne vais pas m’étendre sur les puzzles du jeu d’origine et du DLC, car encore une fois, rien n’a bougé depuis onze ans. J’ai beaucoup apprécié l’expérience, qui propose une difficulté progressive et quelques passages un peu plus tendus, notamment pour récupérer les étoiles. En revanche, il arrive que l’on rencontre des tetrominos, jeu que je déteste, donc je n’ai pas spécialement passé de bons moments lorsqu’il fallait les résoudre. Heureusement, il n’y en a pas tant que ça. De petites améliorations de la qualité de vie – notamment la possibilité de mettre des pauses dans l’enregistreur – font de ce The Talos Principle: Reawakened la meilleure manière de découvrir le titre pour les nouveaux joueurs, et sont tout aussi plaisantes pour les vétérans, qui auront sans doute oublié quelques passages.
Combustion des neurones
Le chapitre inédit, In The Beginning, est quant à lui d’une difficulté abyssale. Il propose 18 puzzles, dont 16 ont été construits en collaboration avec des membres de la communauté – a priori des autistes de haut niveau. Alors que la barre avait déjà été relevée pour le DLC Road to Gehenna, on arrive ici dans une autre catégorie. J’ai commencé par l’environnement égyptien, la fleur au fusil, inconscient de ce qui allait me tomber dessus. Mais dès le premier puzzle, je me suis retrouvé à regarder les différents éléments comme une poule devant un couteau, alors que j’avais une vingtaine d’heures du jeu d’origine dans les pattes. J’ai parcouru les autres énigmes, jusqu’à en trouver une qui me paraissait plus abordable. Il m’a fallu une petite heure pour la résoudre. De retour dans le hub, j’ai tenté l’univers médiéval, pour finalement trouver des configurations qui m’ont semblées un peu plus accessibles, mais nécessitant tout de même d’innombrables allers-retours et réinitialisations pour atteindre l’objectif. Je n’ai pas eu le courage de toutes les faire, mais les joueurs en recherche des défis les plus ardus devraient être contents. Comptez de 30 à 40 minutes pour les moins durs, et jusqu’à la rupture d’anévrisme pour les plus compliqués. Si se sentir démuni face à des énigmes peut s’avérer frustrant, la satisfaction d’avoir trouvé la solution avec cette si grande difficulté est particulièrement douce.
Un remaster qui réveille le cerveau
The Talos Principle: Reawakened est un très bon remaster. Le moteur Unreal Engine 5 est plutôt bien maîtrisé par Croteam, et produit un rendu parfois très joli, tout en conservant des performances acceptables si l’on possède une machine récente. Côté gameplay, le jeu d’origine et son DLC sont copiés à la lettre, avec toutefois de petites améliorations de qualité de vie appréciables. C’est donc toujours aussi bien, avec une difficulté progressive, très agréable. Les développeurs ont également ajouté des commentaires dans tous les coins, mais qui deviennent un peu chiants, surtout quand on est concentré sur une énigme. Enfin, l’ajout d’un chapitre inédit, principalement à destination des vétérans, franchit une sacrée marche en termes de difficulté. C’est extrêmement dur, mais très satisfaisant lorsque l’on parvient à les résoudre. De là à justifier l’achat du remaster pour 40 € uniquement pour ça, peut-être pas, mais c’est indéniablement une bonne pioche pour les nouveaux joueurs fans de puzzle game.
Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez le groupe de curation NoFrag pour vous aider à séparer le bon grain de l’ivraie.