Saviez-vous que le Vatican possédait un incroyable patrimoine immobilier à Paris et dans le monde ?
Survenue le 21 avril dernier, la disparition du pape François à l’âge de 88 ans a ému des millions de fidèles à travers le monde. Et en attendant de savoir qui sera son successeur, des premiers bilans émergent déjà sur le pontificat de l’ancien archevêque de Buenos Aires, reconnu pour ses positions progressistes… et sa […]

Survenue le 21 avril dernier, la disparition du pape François à l’âge de 88 ans a ému des millions de fidèles à travers le monde. Et en attendant de savoir qui sera son successeur, des premiers bilans émergent déjà sur le pontificat de l’ancien archevêque de Buenos Aires, reconnu pour ses positions progressistes… et sa volonté d’une grande transparence.
Une fortune immobilière de près de 600 millions d’euros à Paris
Une volonté que le pape a su mettre en avant en 2021, en demandant à rendre public pour la première fois le patrimoine immobilier du Vatican. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que celui-ci est conséquent. Il se compose ainsi de plus de 5000 propriétés, dont 4051 en Italie et 1120 ailleurs dans le monde. Des biens que l’on retrouve donc aux quatre coins du globe, et notamment à Paris. Ainsi, le Saint-Siège serait propriétaire de pas moins de 737 biens immobiliers au sein de la capitale. La société qui gère les propriétés du Vatican, la Sopridex, se trouve d’ailleurs située à Paris, et pas n’importe où : rue de Rome, un axe à cheval entre le 8ème et le 17ème arrondissement. Selon les données publiées par l’Administration du patrimoine du Saint-Siège (Apsa), les biens parisiens du plus petit État du monde sont estimés à 595,5 millions d’euros, pour une surface totale de près de 56.000 m2. À défaut de pouvoir les lister un par un, on sait toutefois que ces biens sont principalement situés aux alentours du boulevard Saint-Michel, dans le quartier de l’Odéon ou celui des Champs-Elysées. Des adresses rue Guynemer, dans le 6e arrondissement de Paris, boulevard Montparnasse (15e) ou avenue Bosquet (7e) sont également rattachées à la Sopridex.
Le pape François, décédé ce lundi 21 avril, laisse derrière lui un pontificat marqué par une volonté ferme de réformer en profondeur les finances du Vatican.
En 2023, le déficit dépassait les 83 millions d’euros. #Vatican #PapeFrançois #Cardinal #Église #Économie #Actualité pic.twitter.com/mmrJb3ZPRN— Capital (@MagazineCapital) April 23, 2025
Une influence qui s’étend également en Angleterre et en Suisse
Outre Paris, le Vatican possède des biens dans d’autres capitales, notamment Londres et Rome, qui reste toutefois son premier lieu d’investissement immobilier avec 2400 appartements et 600 commerces ou bureaux, pour une superficie totale de 1,6 million de mètres carrés. À Rome, ce sont même des immeubles entiers qui ont été construits, notamment sur deux axes convergeant directement à la place Saint-Pierre, dont la célèbre Via della Conciliazione. Sur 1,6 million de mètres carrés, certains sont sur le marché libre de la location et d’autres soumis à des loyers subventionnés, tandis que les bâtiments restants sont occupés par des institutions vaticanes ou sont prêtés gratuitement à des écoles ou des universités. Sur l’une des plus chics collines romaines, on trouve par exemple un bâtiment dédié à la formation du clergé. En mettant un euro symbolique sur l’invendable basilique Saint-Pierre, ou encore sur ses palais administratifs ou ceux prêtés gratuitement à des universités, le Saint-Siège pourrait en réalité être assis sur un patrimoine locatif valant plusieurs milliards d’euros. À Londres, le Vatican possède 27 autres biens immobiliers, étalés sur 4 600 mètres carrés et estimés à 108,5 millions d’euros, que l’on retrouve entre Saint James Square, Kensington et New Bond Street. En Suisse, c’est plus particulièrement du côté de Genève et Lausanne en particulier que 140 biens répartis sur plus de 16 000 mètres carrés sont évalués à plus de 91 millions d’euros.
Fondée en 1451, la #BibliothèqueVaticane est parmi les plus précieuses au monde, avec plus de 2 millions de #livres et #manuscrits, dont certains remontent au 1er siècle avant JC. Elle conserve des œuvres d’artistes tels que #MichelAnge ou de scientifiques comme #Galilée. pic.twitter.com/0CW9XEwMI7
— Philippe Roi (@7559pr) April 24, 2024
Un investissement colossal né d’un dédommagement
À l’heure où ses pensées sont tournées vers les funérailles du Pape François mais aussi vers son successeur, comment expliquer le patrimoine si colossal du Vatican ? Ce qu’il faut savoir, c’est que ces propriétés sont majoritairement le fruit d’investissements réalisés depuis un siècle. L’année 1870 marque la fin des États pontificaux, rattachés au Royaume d’Italie. Six décennies plus tard, en 1929, l’État de la Cité du Vatican est créé par les accords de Latran. Le Saint-Siège est alors dédommagé pour la confiscation de ses territoires et biens ecclésiastiques et le pape de l’époque, Pie XI, décide d’investir en Italie et à l’étranger dans l’immobilier. Une opération qui s’est donc révélée réussie depuis. Autre fait intéressant : “Certains appartements ont hébergé des célébrités comme François Mitterrand, Bernard Kouchner et Christine Ockrent”, si l’on en croit le journaliste Michel Turin lors d’un entretien accordé au Monde, celui-ci ayant réalisé une enquête sur le parc immobilier de l’Eglise à l’époque.
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Image à la une : Vatican © Adobe Stock