Quand l’islamo-gauchisme réserve une salle à l’Assemblée nationale
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La députée de droite Hanane Mansouri accuse l’institution d’avoir ouvert ses portes à une réunion très controversée sur l’ « islamophobie » et de fermer les yeux.
Une table ronde pour « comprendre l’islamophobie pour mieux la combattre » a réuni un parterre d’associations de choix à l’invitation du député LFI fiché S du Vaucluse, Raphaël Arnault, le 12 mars à l’Assemblée nationale. Parmi les participants figuraient Les Hijabeuses, qui militent pour le port du voile sur les terrains de sport, accompagnées des Musulmans Étudiants de France, une association étudiante connue pour réclamer des salles de prière à l’université. Cerise sur le gâteau : le CCIE (Conseil contre l’islamophobie en Europe), branche belge du défunt CCIF (Conseil contre l’islamophobie en France), association dissoute par le gouvernement français après l’assassinat de Samuel Paty en raison de l’implication de certains de ses membres dans la campagne de lynchage public du professeur.
Le cadre est posé, restait à choisir la scène. Plutôt que d’organiser cette réunion dans un local LFI, une mosquée, un café ou le siège d’une obscure association, M. Arnault a opté pour le cadre solennel du Palais Bourbon. Une profanation institutionnelle qui illustre, s’il en était encore besoin, la stratégie bien rodée d’agitprop du député antifa d’Avignon.
Quelle indignité !
La députée UDR de l’Isère, élue en juillet dernier, Hanane Mansouri ne s’y est pas trompée. Pour interrompre ce conclave islamo-gauchiste, elle a d’abord écrit à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pour tenter d’interdire la réunion : « Il règne au début un certain flou. Dans le même temps, on comprend bien qu’au fond d’elle, la présidente de l’Assemblée n’est pas ravie que cette association puisse être accueillie et joue la carte de l’impuissance juridique. » Melle Mansouri, ciottiste, avait choisi de faire alliance avec le RN pour battre sa rivale du Nouveau Front populaire qui avait bénéficié du retrait de la candidate Renaissance l’été dernier… Aucun trouble à l’ordre public n’ayant été constaté, la présidence, bien que regrettant la tenue de la réunion, a effectivement déclaré ne pas disposer des moyens de l’interdire. Déjà alertée dans la semaine, Yaël Braun-Pivet avait répondu par des gestes évasifs, semblant dire « je n’y peux rien », faute d’éléments tangibles de trouble à l’ordre public. Mais ces éléments sont-ils nécessaires pour interdire une réunion à l’Assemblée ? « La présidence de l’institution a un pouvoir discrétionnaire d’autorisation des réunions », assure la députée.
Qu’à cela ne tienne, Hanane Mansouri a décidé de se rendre à la réunion, armée de son éthique républicaine, d’une page du Journal Officiel et de quelques arguments juridiques : « Je suis allée à la réunion de Raphaël Arnault avec le Journal Officiel mentionnant la dissolution du CCIF. Il m’a fait mettre dehors. » Le symbole est fort : un député de la République chasse une collègue élue d’une réunion où sont accueillies des organisations prônant une islamisation rampante de l’espace public. Et M. Arnault peut compter sur la neutralité bienveillante de son institution : « On pensait que le sketch s’arrêterait là. Mais le lendemain, j’ai reçu un courrier de l’Assemblée nationale me reprochant un comportement indigne, car la présidence avait autorisé la réunion ! » L’indignité, donc, ce n’est pas d’accueillir des groupes liés à un islam politique qui grignote peu à peu le modèle républicain. L’indignité, aux yeux de la présidence macronienne de l’Assemblée, c’est de le dénoncer. On se pince. « Faibles avec les forts, forts avec les faibles », résume la députée.
Soumission et services rendus
Pourquoi une telle sévérité contre Hanane Mansouri, alors que Yaël Braun-Pivet s’était montrée bien plus vigilante par le passé, notamment contre la venue d’un militant du FLPL ? Que s’est-il donc passé depuis ? L’ego du perchoir, peut-être ? Non : Hanane Mansouri a désobéi. Or, Yaël Braun-Pivet n’aime pas l’indiscipline… N’anime-t-elle pas les séances en maîtresse d’école ? Régulièrement, elle sort sa règle et tape. Rappels à l’ordre et sanctions se sont multipliés depuis son entrée en fonction. Son courrier adressé à la députée en témoigne : pédagogique, moralisateur, infantilisant. « L’Assemblée nationale n’est pas un lieu de spectacle et de coups médiatiques, mais une institution qui doit être exemplaire (…) », y lit-on. Il est ensuite demandé à Hanane Mansouri de « respecter les règles en vigueur dans cette institution et de faire en sorte que ce type d’incidents ne se reproduise pas. »
Exemplaire, oui, mais pour qui ? « Pour Yaël Braun-Pivet, LFI peut faire venir des islamistes à l’Assemblée, mais en le dénonçant, c’est moi qui fais honte à notre institution ? Si cette scène que vous déplorez, tout comme moi, a pu se produire, c’est parce que vous l’avez autorisée », a tweeté la députée UDR en réponse. Hanane Mansouri voit derrière ce « zèle étonnant » à protéger certains groupes, un acte politique : « Les macronistes et LFI se sont sauvés les uns les autres pendant les dernières législatives. La présidente paie-t-elle sa dette envers La France insoumise ? »
Soumission
Cette affaire, loin d’être un cas isolé, révèle aussi l’ampleur de la pénétration institutionnelle de l’islamisme dans la société française. Le maillage est global : relais universitaires, relais médiatiques, connexions directes avec les élus d’extrême gauche, comme l’a décrit Florence Bergeaud-Blackler dans ses travaux. « Tout cela fonctionne en réseau. AJ+, par exemple, la branche de la chaîne Al Jazeera, est un média d’apparence wokiste qui diffuse des idées sur les transitions de genre, mais l’objectif reste de déstabiliser la société occidentale pour que tout conservatisme ne soit représenté que par les Frères musulmans » croit savoir Melle Mansouri. Pour la députée, « le CCIE est [par ailleurs] organiquement lié à la confrérie des Frères musulmans. »
Hanane Mansouri paie son engagement au prix fort, en témoignent certains messages qu’elle reçoit notamment via ses comptes X ou Instagram : menaces de mort, insultes racistes. « Arabe de service », « beurette »… Ils évoquent mes proches, expliquent que je suis une traître à la communauté arabo-musulmane. » La députée gêne les islamistes et leurs alliés d’extrême gauche : une Franco-Marocaine qui refuse la soumission contrarie forcément les discours victimaires et communautaristes.
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a également dénoncé la tenue de cette réunion dans un tweet. Mais la députée est dépitée : « Beaucoup de paroles, mais cela fait neuf mois qu’il est ministre de l’Intérieur. Il aurait très bien pu écrire à la présidente pour lui demander de ne pas laisser cette réunion honteuse se tenir. » Derrière les tweets et les discours chocs, il y a finalement peu d’actes. « Il devra un jour choisir. » Dans la course pour l’élection à la présidence des Républicains, Bruno Retailleau est d’ailleurs régulièrement accusé par son rival Laurent Wauquiez d’être corseté à la majorité macroniste par solidarité gouvernementale. Le macronisme préfère baisser pavillon plutôt que de troubler le « front républicain » de second tour. Mais certains députés ont encore l’audace de refuser la taqiya et de dénoncer le scandale.
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