Grâce aux écolos européens, votre prochain black-out sera continental
Lundi 28 avril 2025, vers midi et demie, l’Espagne et le Portugal ont fait une première expérience audacieuse et fort réussie d’application consciencieuse de la doctrine « Net Zéro » avec plusieurs années d’avance sur le calendrier prévu : la péninsule ibérique s’est retrouvée complètement privée de courant pendant plusieurs heures. Rapidement, les questions fusent : comment est-ce possible, […]

Lundi 28 avril 2025, vers midi et demie, l’Espagne et le Portugal ont fait une première expérience audacieuse et fort réussie d’application consciencieuse de la doctrine « Net Zéro » avec plusieurs années d’avance sur le calendrier prévu : la péninsule ibérique s’est retrouvée complètement privée de courant pendant plusieurs heures.
Rapidement, les questions fusent : comment est-ce possible, au XXIe siècle, d’avoir ce genre de black-out complet ? S’agit-il d’une attaque terroriste, pire d’une cyberattaque, ou pire encore, menée par des vilains Russes ? Et presque aussi rapidement, des éléments s’accumulent pointant dans un problème général d’approvisionnement électrique, avec une inadéquation un peu trop longue et un peu trop marquée entre offre et demande…
Il ne faut pas plus de quelques heures en effet pour que beaucoup d’internautes et d’observateurs un minimum au courant de l’état du réseau électrique ibérique sortent des hypothèses sinon probables mais au moins crédibles : avec un mix énergétique largement composé d’énergies renouvelables, il se pourrait que le réseau ne soit plus aussi stable qu’avant.
Sans surprise, médias et politiciens se relaient alors aussi vite que possible pour démentir ce qui, au fil des heures, semble pourtant le plus évidentg : non, ce ne sont pas les énergies « vertes » qui sont responsables de cet arrêt catastrophique de la distribution électrique. La panne n’est pas due aux renouvelables, c’est écrit, c’est répété voire camouflé dans d’autres explications plus ou moins farfelues (l’épisode climatique improbable étant même cité).
La gêne est palpable : les preuves, au fil des heures, s’accumulent, avec un pic de production photovoltaïque en Espagne à mesure que le soleil monte dans le ciel, une difficulté croissante du réseau ibérique à s’adapter à cette offre massive, une augmentation de l’éolien en provenance d’Allemagne dont la France, ne sachant que faire, renvoie en Espagne, une consommation pas aussi forte que cette production difficile à stopper, et surtout, une « inertie » insuffisante du réseau espagnol qui ne peut s’adapter à ces variations brutales d’offre et de demande.
Or, cette absence d’inertie est la conséquence directe des choix énergétiques et donc politiques effectués ces dernières décennies : fermeture du parc nucléaire, ouverture d’importants parcs intermittents à l’inertie nulle, tout a été fait pour disposer très majoritairement d’une énergie présentée (faussement) comme « bas carbone », et rien n’a été prévu pour les cas épineux comme celui qui s’est produit ce lundi là…
Cependant, cette situation était connue, et même documentée.
De la même façon qu’en Espagne, de nombreux parlementaires, experts énergétiques et politiciens avaient prévenu que les choix énergétiques posés ces vingt dernières années comportaient des risques de plus en plus élevés, on trouve du reste des remarques équivalentes en France, de la part d’experts, de parlementaires et de politiciens qui comprennent les risques et les enjeux.
Ainsi, une tribune publiée le 13 janvier 2025 dans Le Point par environ 80 parlementaires appelle à un moratoire sur les subventions aux énergies renouvelables, en particulier l’éolien et le photovoltaïque, mentionnant notamment les impacts de ces sources sur la stabilité du réseau. Ils soulignent l’importance de privilégier des sources comme le nucléaire pour garantir la stabilité du système électrique français. Eh non, tiens.
Même son de cloche du côté d’un des fondateurs du Réseau de Transport d’Électricité, André Merlin, qui explique qu’il est trop risqué (à ce stade) de viser un mix de production électrique composé à plus de 50% d’énergies non renouvelables, ce que pourtant ont audacieusement (et malencontreusement) choisi nos voisins ibériques avec le résultat qu’on connaît…
Mais voilà : en France, comme en Espagne et comme, plus grave, un peu partout en Europe, l’idéologie prédomine et n’acceptera aucun compromis et aucun aménagement avec la réalité.
Les Espagnols et les Portugais se remettent à peine d’un épisode douloureux qui aurait pu être beaucoup plus grave. Imaginer ces pays sans électricité pendant plus de 24h revient à imaginer un pan entier de l’Europe sombrer rapidement dans l’anarchie : passé ce délai, beaucoup de groupes électrogènes tombent en panne, arrêtant l’électricité dans des hôpitaux, des prisons, des centres de données, des chambres froides et des entrepôts où sont stockés des tonnes de vivres, par exemple.
Et malgré cette leçon, visible par tous, dans le même temps, on continue d’adouber des gens comme Dominique Voynet en la plaçant en charge d’évaluer l’information sur la sécurité nucléaire alors qu’elle a toujours affiché son mépris pour la science, le bon sens et la prudence vis-à-vis des énergies intermittentes associées aux turbines à gaz (russe ou américain), et ce alors que cette même politicienne à la solde des lobbies éoliens explique sans rire qu’elle souhaite « une substitution de l’électricité d’origine nucléaire par des outils de proximité ».
Malgré cette leçon, l’Europe et la France continuent d’arborer dans son gouvernement, aux plus hautes positions de ses institutions en charge justement de produire l’électricité, des individus qui ont amplement démontré qu’ils sont ouvertement contre le nucléaire, la seule énergie stable, non polluante et qui permet de remplir les objectifs – aussi délétères soient-ils – d’une décarbonation de nos énergies.
Ce n’est pas une exagération : il suffit de regarder la longue liste de ministres de 1995 à 2022 pour n’y voir que des farouches opposants à ce qui permet pourtant au pays de tourner encore vaillamment.
Nous avons ainsi Corinne Lepage (de 1995 à 1997), fondatrice de Cap21, militante de la fermeture de Superphénix. Dominique Voynet (qui sévit de 1997 à 2001), candidate des Verts à la présidentielle en 1995 et 2007, a ouvertement saboté les négociations pour conserver le nucléaire dans les énergies vertes, au contraire du mandat qui lui avait été donné.
Suit Yves Cochet (de 2001 à 2002), élu des Verts et adepte de la décroissance puis Delphine Batho (de 2012 à 2013), aujourd’hui présidente de Génération Écologie. Notons ce nigaud de Pascal Canfin (de 2012 à 2014), ministre délégué au Développement, qui a présidé l’organisation WWF France, ouvertement antinucléaire. Doit-on s’appesantir sur Ségolène Royal (de 2014 à 2017), qui fera voter une loi conduisant à la fermeture d’une vingtaine de réacteurs nucléaires jusqu’en 2025 ? OU sur Nicolas Hulot (de 2017 à 2018), qui déclare en 2018 que « Le nucléaire n’est plus une énergie d’avenir ». Dans ce tableau, Barbara Pompili (de 2020 à 2022), ex-députée EELV, apparaît presque modérée.
Et l’infiltration des anti-nucléaires plus ou moins rabiques est loin de se limiter aux ministères.
Nichés dans différents organes, ils peuvent comme les termites faire de gros dégâts, discrètement et durablement, comme par exemple à la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) où l’on a trouvé Hélène Gassin, ex-Greenpeace et EELV, pourtant commissaire en son sein de 2013 à 2019, ou chez RTE, le Réseau de Transport d’Electricité, où l’on a pu voir Pauline Le Bertre rejoindre en 2021 le cabinet du président de RTE (Xavier Piechaczyk) en tant que directrice adjointe, et ce après plusieurs années à la tête du lobby France Energie Eolienne (FEE). Quant à la présidence de RTE, elle fut octroyée de 2015 à 2020 à François Brottes, ex-conseiller de François Hollande pour l’énergie : c’est lui qui mettra en musique la réduction de la part du nucléaire dans le mix français. Belle prouesse.
Pour résumer, il apparaît donc clairement qu’on sait que les énergies intermittentes fragilisent la stabilité du réseau, qu’on sait qu’il ne faut pas dépasser une trop grosse proportion de ces énergies intermittentes dans le mix général pour éviter de se retrouver en difficulté, mais il apparaît tout aussi clairement que, par pure idéologie et refus compact de la réalité, les mesures ne seront pas prises pour éviter de voir cette proportion maximale dépassée.
Autrement dit, un black-out généralisé à toute l’Europe n’est plus tellement une affaire de « si », mais seulement de « quand » et on sait déjà que la responsabilité d’un tel événement en incombera directement aux Gaïatollahs qui refusent d’adapter leurs diktats à la réalité.
Et lorsque ce black-out pan-européen aura lieu, il ne durera pas qu’un triplet d’heures. Des centaines, des milliers de vies seront inévitablement en jeu, et les idéologues seront, une fois encore, responsables directs des morts provoquées à cette occasion.