Derrière les « nouveaux beaufs », la révolution des parias

Depuis le réveil des enracinés, la France d'en haut est en apesanteur. Seuls 23% des citoyens disent avoir confiance dans le gouvernement. Pourtant, les dirigeants continuent d'accabler la piétaille... L’article Derrière les « nouveaux beaufs », la révolution des parias est apparu en premier sur Causeur.

Mar 9, 2025 - 13:24
 0
Derrière les « nouveaux beaufs », la révolution des parias

Depuis le réveil des enracinés, la France d’en haut est en apesanteur. Seuls 23% des citoyens disent avoir confiance dans le gouvernement. Pourtant, les dirigeants continuent d’accabler la piétaille.


Prophétiques gilets jaunes ! En déboulant, furax, sur les Champs-Élysées le 17 novembre 2018, la France oubliée ne disait pas autre chose que J. D. Vance s’adressant aux dirigeants européens, le 14 février à Berlin : « N’ayez pas peur du peuple ! » L’admonestation du vice-président des États-Unis a pétrifié l’auditoire. Il y a six ans, le soulèvement girondin avait essuyé les insultes du pouvoir jacobin, y compris des syndicats. Les foules provinciales étaient trop patriotes, trop blanches, trop françaises. Donc trop suspectes. Même le subtil Jacques Julliard y avait vu « les nouveaux beaufs » (Le Figaro, 7 janvier 2019), sans s’intéresser à leur critique d’une démocratie confisquée et d’une parole sous surveillance. Or, aucune solution n’a été depuis apportée à cette frustration populaire, commune à d’autres pays d’Europe soumis à la même caste mondialiste. Vance n’a fait qu’énoncer des évidences refoulées par la morgue des élites. Pressentent-elles la fragilité de leur statut ?

Réveil des enracinés

Depuis le réveil des enracinés, la France d’en haut reste en apesanteur. Seuls 23 % des citoyens disent avoir confiance dans le gouvernement (sondage Cevipof). Pourtant, les dirigeants continuent d’accabler la piétaille. La « politique de la ville » privilégie les cités au détriment de la ruralité. Les villages se voient imposer le trop-plein d’immigration, avec ses dealers et son insécurité. Les paysans disparaissent. Dans le budget 2025, les petits auto-entrepreneurs ont échappé in extremis à une taxation supplémentaire, introduite par réflexe. La généralisation des zones à faibles émissions (ZFE), qui interdisent l’accès des voitures anciennes dans les centres-villes, pénalise les conducteurs modestes. En appelant ces « gueux » à la fronde, comme en 2018 lorsqu’ils refusèrent la taxe carbone sur les carburants, Alexandre Jardin a le mérite de pointer des injustices.

À lire aussi du même auteur : Poutine, Musk, populistes: Emmanuel Macron voit des méchants partout… sauf à Alger

La « révolution du bon sens », lancée par Donald Trump, parle avec les mots des parias de la France périphérique. Certes, cette classe moyenne a échoué sur les ronds-points à enclencher une dynamique contestataire, détournée par l’extrême gauche. Depuis, les « ploucs » ont rejoint leur Aventin. Mais le calme est trompeur. Au-delà du mépris des faibles, c’est le peuple que redoute Emmanuel Macron. « Nous sommes en train d’inventer une nouvelle forme de démocratie », pérorait-il en avril 2019 avec ses « grands débats » censés remplacer les demandes de référendums d’initiative citoyenne. Le procédé a évidemment révélé ses artifices. Une consultation sur l’immigration reste inenvisageable pour l’Élysée. Les chaînes populaires C8 et NRJ12, trop rustiques, viennent d’être chassées comme des mouches par l’Arcom et le Conseil d’État. La Macronie, c’est la démocratie sans le peuple.

Trahison

Ce pouvoir est en sursis. Même les victimes de l’insécurité l’accusent. « La mort d’Elias démontre que l’État n’a pas su protéger ses citoyens », ont écrit les parents de l’adolescent tué à Paris le 25 janvier d’un coup de machette par un mineur récidiviste. « La France a tué mon époux », avait lancé en août la veuve du gendarme Éric Comyn. Ce n’est pas la Russie qui menace la France, comme l’affirme Emmanuel Macron tandis qu’il se tait devant l’Algérie batailleuse, qui retient Boualem Sansal en otage.

L’ennemi de la nation submergée est celui qui, en son sein, étouffe les protestations. Cette trahison ne peut plus durer.

Journal d'un paria: Bloc-notes 2020-21

Price: 20,00 €

36 used & new available from 2,66 €

L’article Derrière les « nouveaux beaufs », la révolution des parias est apparu en premier sur Causeur.