Nicolas, 35 ans, désespère de l’Éducation Nationale

Un billet à 4 mains par Citronne et h16 Nicolas, 35 ans, marié, et père de deux enfants (de 5 et 8 ans) apprécie plus que tout sa petite routine. Le matin, après un bon petit déjeuner, il emmène ses enfants à l’école et se rend au travail ; il apprécie sa petite pause-déjeuner avec ses […]

Avr 4, 2025 - 10:35
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Nicolas, 35 ans, désespère de l’Éducation Nationale

Un billet à 4 mains par Citronne et h16

Nicolas, 35 ans, marié, et père de deux enfants (de 5 et 8 ans) apprécie plus que tout sa petite routine. Le matin, après un bon petit déjeuner, il emmène ses enfants à l’école et se rend au travail ; il apprécie sa petite pause-déjeuner avec ses collègues entre midi et deux et le soir, il rentre à la maison pour profiter de moments en famille.

Ce soir, pourtant, son aînée proteste bruyamment au sujet des prochaines vacances. En effet, alors que ses parents ont évoqué leur organisation durant le dîner familial, le débat concernant le trajet l’exaspère. C’est pourtant clair : l’avion et la voiture, ça pollue et ça tue la planète, on le lui a bien appris à l’école. Le train, c’est beaucoup mieux !

Nicolas s’assoit avec Emma, sa fille, et tente de lui expliquer les autres soucis logistiques liés au voyage : le trajet en train est compliqué et des préavis de grèves commencent à s’amonceler, compromettant sérieusement la sérénité du voyage envisagé.

Mais rien n’y fait et Nicolas sait qu’il ne va pas couper à une nouvelle colère : Emma refuse de s’en laisser compter, même lorsque son père tente de lui montrer les dernières informations syndicales en tapant simplement “préavis de grève” dans Google News ; devant l’avalanche de résultats, il se retrouve à bafouiller pendant que sa fille continue de protester de façon de plus en plus véhémente : il est pour elle hors de question de prendre la voiture, et de se rendre ainsi coupable d’un génocide d’ours polaires. Ce sera le train ou une grosse colère.

Comme Nicolas ne cède pas, la petite se retrouve à bouder dans sa chambre après avoir un peu trop vocalement exprimé son inquiétude environnementale.

Nicolas soupire. Cela fait plusieurs fois que sa fille joue les militantes écologiques un peu trop hystériques. D’ailleurs, à l’analyse, cette attitude très pénible s’est développée depuis son entrée au CE2. Nicolas ne voulait pas se l’admettre jusqu’alors, mais quelques minutes à relire les cahiers scolaires de sa fille lui ôtent tout doute et corroborent sa mémoire des devoirs passés : que ce soit le français, les mathématiques ou tous les autres sujets, le tropisme des textes, des exemples et des mises en situation est partout le même, à savoir tout tourne autour du climat, de l’écologie, de l’environnement et des menaces que l’humain fait peser sur notre planète.

S’il a l’impression, de moins en moins diffuse, que le niveau est bien différent de celui d’il y a 27 ans, lorsqu’il était à la place de sa fille, il constate en plus que les directives ministérielles, probablement trop floues et jargonneuses, sont largement interprétées par l’enseignante pour faire passer des messages franchement militants.

Outre une orthographe approximative corrigée à coup de gommettes orange ou vertes et des calculs simplifiés avec un travail complètement pré-mâché, les sujets, tous catastrophistes, tournent systématiquement autour du recyclage, de la banquise qui fond, de la pollution qui nous envahit et des températures qui montent.

Nicolas s’inquiète : s’agit-il seulement d’un sentiment de baisse de niveau ? Quelques articles tirés d’un internet même pas interlope lui montrent qu’il n’est pas le seul parent à se poser la question, ni à constater une chute drastique du niveau. Pire encore, il découvre que la France a dégringolé dans les classements des matières principales pour péniblement se classer entre les 20ème et 30ème rangs. Lui qui croyait encore que la France était la 4ème ou 5ème puissance économique mondiale comme appris dans sa jeunesse, il se demande à présent comment on a bien pu en arriver là.

En résultat, la culture générale de sa fille n’est pas meilleure que sa maîtrise des notions élémentaires de français ou de calcul, et l’acharnement de l’enseignante à leur faire deviner combien il faut d’éoliennes pour alimenter 100 foyers, ou à faire une dictée sur l’augmentation du nombre d’ouragans tropicaux à partir d’un texte (mal écrit) de l’AFP ne vont pas améliorer la tendance. D’un autre côté, cela lui explique le cadeau de fête des Pères éco-responsable et Gaïa-compatible, ainsi que le poster et les autocollants apparus autour des poubelles familiales pour expliquer en détail le tri sélectif et ses indépassables avantages…

Nicolas comprend aussi qu’avec toutes ces heures consacrées à des considérations environnementales, non seulement les matières de bases sont de moins en moins enseignées, mais en plus sa fille est en train de virer éco-anxieuse.

Une pensée effrayante s’empare alors du père de famille : s’il n’avait pas vraiment repéré le militantisme débordant de l’actuelle maîtresse d’Emma, il a en revanche fort bien noté les cheveux rose fluo de la nouvelle enseignante qui s’occupe de la classe de CP, celle où Léo devrait atterrir l’année prochaine. Il imagine un court instant les exercices de calcul et d’écriture subtilement colorés à la sauce arc-en-ciel ou, pourquoi pas, une intervention chamarrée dans un cours de lecture…

Quelques perles de sueur froide se forment sur son échine : tout ceci ne ressemble pas trop à ce qu’il avait envisagé pour l’instruction de ses gamins.

Fébrilement, voilà Nicolas qui consulte rapidement la carte scolaire (qui ne lui laisse finalement aucun choix dans l’établissement public de ses enfants), et se retrouve à envisager très sérieusement la prochaine inscription de ses enfants dans le privé : au moins son avis, en tant que parent d’élève, sera un peu mieux pris en compte (i.e. pas superbement ignoré comme actuellement).

Il doit tenir compte de plusieurs critères comme la situation géographique pour ne pas trop déranger leur logistique quotidienne et bien sûr, les tarifs. La petite famille vit correctement, même si elle ne roule pas sur l’or. Certes, une école privée (sous contrat) coûte un peu d’argent, mais cela doit rester abordable…

Cependant, Nicolas ne peut s’empêcher de maugréer intérieurement : ne paie-t-il pas suffisamment d’impôts pour exiger une école à peu près correcte, pas outrageusement militante et pas courtisée par des vendeurs de produits stupéfiants comme cette école de Saint-Ouen ?

Avec cette inscription dans le privé, c’est un peu comme s’il payait deux fois pour avoir un niveau tout juste satisfaisant… Son ressentiment passe d’ailleurs à la franche irritation lorsque, de clic en clic, il découvre qu’en plus, l’enseignement privé coûte en réalité bien moins cher (50% !) en financements que l’enseignement public.

Autrement dit, si tous les parents de France entreprenaient la même démarche que lui, le budget de l’Éducation nationale pourrait diminuer de moitié ou pas loin.

Alors c’est décidé : c’en est fini des colères et de l’éco-anxiété d’Emma, on va éviter l’endoctrinement LGBTQI+, les cheveux fuchsia et les drapeaux multicolores pour Léo, l’année prochaine se fera dans le privé ! Et peut-être ce changement permettra de dispenser Léo de la méthode de lecture globale, qui n’a vraiment pas réussi à Emma ; à 8 ans, comme beaucoup de ses petits camarades, elle ne sait toujours pas lire correctement et sa dyslexie est maintenant fermement installée…

Décidément, à tout bien considérer, Nicolas trouve tout ceci bien cher pour un résultat fort décevant.

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