L'obsession Retailleau
Médias et capital politique. - Les Unes de la presse écrite / Journalisme politique


Médias et capital politique.
Plus d'une dizaine de Unes depuis septembre 2024 : Bruno Retailleau est sans nul doute l'obsession médiatique des derniers mois – il y a quelques semaines, le gratin des éditorialistes et journalistes politiques composant le jury du « Trombinoscope » l'a d'ailleurs élu « personnalité politique de l'année ».
À l'exception de celle de Libération, ces Unes lui sont toutes favorables. Les médias de droite et d'extrême droite accompagnent quant à eux leur « champion » du moment et signent, bien sûr, leur alignement idéologique.
Mais plus généralement, ces Unes témoignent de la concordance avec laquelle les grands médias suivent le tempo des « personnalités » qui concentrent le plus fort capital politique… et assurent elles-mêmes au mieux leur promotion et le développement de leur capital médiatique : communication agressive, saturation de l'espace, proximité avec les éditorialistes, etc. Bref, la construction médiatique des « incontournables » fonctionne à plein. Comme Emmanuel Macron avant lui, superstar médiatique observée jusqu'à l'obsession, mais aussi Alain Juppé, Bernard Cazeneuve, Gabriel Attal, Raphaël Glucksmann, Jordan Bardella ou encore Éric Zemmour, c'est au tour de Bruno Retailleau d'être celui qui, du point de vue des médias, « fait l'actu ». De quoi, en retour, renforcer encore davantage son capital politique… et demeurer au premier plan.
Maxime Friot et Pauline Perrenot