L’ivresse du chef de guerre
Selon notre chroniqueur, le président français hystérise la guerre en se trompant d’ennemi. La menace russe qu’Emmanuel Macron entend à tout prix combattre est pourtant moins importante que celle de l’islamisme, estime-t-il... L’article L’ivresse du chef de guerre est apparu en premier sur Causeur.

Selon notre chroniqueur, le président français hystérise la guerre en se trompant d’ennemi. La menace russe qu’Emmanuel Macron entend à tout prix combattre est pourtant moins importante que celle de l’islamisme, estime-t-il.
À vouloir interdire les « propos haineux » et les « fake news » sur les réseaux sociaux, Emmanuel Macron se devrait d’être exemplaire dans sa pondération. Pourtant, contrarié, il perd toute retenue. Cette faille psychologique peut rendre fou Narcisse blessé. Or ce déséquilibre est dangereux pour le monde lorsque Macron, regard fixe et reins cambrés, défie Vladimir Poutine dans une surenchère trahissant une susceptibilité puérile. Henri Guaino y a vu ce lundi sur Europe 1 et CNews « l’ivresse du chef de guerre ». Alors qu’une paix se dessine entre l’Ukraine et la Russie sous l’égide des États-Unis, le président s’est invité mercredi dernier sur les télévisions pour justifier la poursuite du feu : « La Russie du président Poutine viole les frontières pour assassiner des opposants, manipule des élections en Roumanie, en Moldavie, organise des attaques numériques contre nos hôpitaux, tente de manipuler nos opinions avec des mensonges diffusés sur les réseaux sociaux ». Il avait lancé de semblables amalgames entre faits et soupçons, le 31 décembre 2018, contre les gilets jaunes. Macron les avait accusés mensongèrement de s’en prendre « aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels ». Le 4 janvier 2022, répliquant aux contestataires de sa « guerre » contre le Covid, le pyromane avait récidivé dans sa quête incendiaire : « Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder ». À chaque fois, Macron tente de se mettre au centre d’une situation tendue pour l’envenimer. À chaque fois, il abime la libre expression en imposant un discours anxiogène approuvé par la presse suiveuse. Sa rage contre Poutine, soutenue par les va-t-en-guerre rejouant « les années trente », va produire les mêmes errements. L’odeur et le goût du sang en plus.
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Ce n’est pas la Russie qui est « une menace pour la France et pour l’Europe ». Macron est, par sa glaciale indifférence aux milliers de vies déjà arrachées, le vrai danger. Il dit : « La patrie a besoin de vous ! ». Or il est absurde de laisser penser que Poutine pourrait menacer la France dans son existence. En trois ans d’une guerre fratricide, le Russe, confronté à la résistance héroïque de l’Ukraine, n’a pu atteindre Kiev. Le seul mérite de Macron est d’admettre l’urgence d’une revalorisation des budgets de la Défense. Mais, en juillet 2017, il avait humilié publiquement Pierre de Villiers, chef d’Etat-major, coupable d’avoir alerté sur la baisse des crédits…
Le chef de l’État se comporte en irresponsable lorsqu’il entrave un processus de paix au prétexte d’exhiber sa résistance à un autocrate. Le Premier ministre, François Bayrou, en a rajouté vendredi en s’en prenant aussi à Donald Trump, qui rendrait « le monde plus dangereux ». Ces postures de matamores sont d’une navrante légèreté. Elles sèment la peur pour espérer ressouder les opinions autour du pouvoir affaibli et d’une Europe postnationale qui, en 2014, se flattait d’être représentée par Conchita Wurst, transsexuel barbu.
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L’hystérisation fait diversion sur l’ennemi déjà introduit en France. François Fillon le rappelle dans Valeurs Actuelles : « La Russie est une menace infiniment moindre que celle de l’islam radical ». Macron se couche devant cette idéologie totalitaire. Il refuse le bras de fer avec l’Algérie qui a pris Boualem Sansal en otage. Il craint la diaspora algérienne et la rue arabe. Macron se cabre face à Poutine, pour faire oublier qu’il laisse en paix l’islam conquérant, judéophobe, misogyne. Il laisse les Chrétiens d’Orient se faire massacrer en Syrie. Il est le capitulard-en-chef.
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