Intelligence artificielle: quand la question énergétique rebat les cartes
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Le gouvernement a annoncé 109 milliards d’investissements pour l’intelligence artificielle censés symboliser la place de la France dans la course technologique mondiale. Discret sur l’origine des fonds nécessaires à la construction de data centers dans l’hexagone, le ruissellement des autosatisfecit gouvernementaux atteint jusqu’à Xavier Bertrand, fier d’annoncer l’ouverture de huit de ces centres dans les Hauts de France.
Une technologie énergivore
Les esprits chagrins demeureront dubitatifs quant à la stratégie française sur les sources d’énergie que nécessiteront ces centres ou encore sur l’éventuelle contribution de ces entreprises étrangères au financement des infrastructures énergétiques françaises qu’elles utiliseront à plein régime. Avec une consommation mondiale d’électricité en constante augmentation du fait de la croissance exponentielle des données générées par les utilisateurs et les entreprises, la dépendance énergétique des data centers mérite bel et bien une stratégie en amont.
Terriblement gourmande en énergie, l’accélération technologique de l’Intelligence artificielle et du numérique devrait interpeller le gouvernement alors que nous nous tournons toujours plus vers les énergies intermittentes. Or, la course vers l’innovation et le contrôle des données mondiales ne peut se passer d’un accès abondant en énergie décarbonée à bas prix. A l’heure où les Etats-Unis réduisent leurs chaînes d’approvisionnement en déclarant s’attaquer à l’exploitation des richesses du golfe du Mexique, la Commission européenne impose aux Européens une réduction de 90% des émissions de carbone d’ici 2040.
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Poursuivant son fantasme en faveur des énergies intermittentes qui fait courir un risque majeur à la stabilité du réseau électrique et fragilise le parc nucléaire, Bruxelles fixe des objectifs inatteignables et létaux mettant à mal l’autonomie stratégique de nos pays. Que le Royaume-Uni, élève modèle de la stratégie d’énergies intermittentes, ait évité de justesse le blackout le 8 janvier 2024 par l’importation d’électricité danoise, elle-même issue du mix énergétique suédois, ne modifie en rien ses certitudes… Comprenne qui pourra.
Folle dérive du renouvelable
Face à ces incohérences et à la propagande d’ONG subventionnées, faux nez de vrais intérêts financiers, le programme souverainiste que propose Marine Le Pen est chaque jour plus évident.
C’est pourquoi l’hydro-électricité, énergie propre et pilotable, doit être défendue. Ce pôle d’excellence français est toujours menacé de privatisation. Un constat qui résume parfaitement les décennies de lâcheté des gouvernements successifs qui ont permis à la commission européenne de paralyser toute prise de décision et d’investissements dans la filière. Mais alors que la Chine, première puissance industrielle du monde, envisage la construction du « barrage du Tibet », dont la puissance atteindra la moitié de l’électricité annuelle produite dans notre pays, n’est-il pas pour le moins surprenant de délaisser notre propre savoir-faire hydroélectrique ?
La légèreté avec laquelle l’oligarchie française a sacrifié ses infrastructures hydrauliques et nucléaires pour s’encalminer dans les énergies intermittentes serait considérée comme un crime contre la nation par nombre de gouvernements. Souvent cité à tort par l’extrême-gauche anti-nucléaire, le rapport du GIEC indique dans tous ses scénarios pour lutter contre le réchauffement climatique qu’une hausse du nucléaire est nécessaire. Une unanimité scientifique qui prouve une fois de plus l’erreur stratégique d’Emmanuel Macron dans la mise à mort de la centrale de Fessenheim au bénéfice de l’éolien. Que cette filière intermittente donne lieu à un massacre paysager et un coût exorbitant pour les comptes publics, n’a pas été de nature à le freiner.
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Deux ans plus tôt, le même Emmanuel Macron déclarait que « lorsqu’on parle des actions de la nation pour répondre aux défis du changement climatique, force est de constater que nous avons fait trop peu ». Aujourd’hui, il est temps d’agir, en effet, mais en prenant résolument le chemin inverse.
Stoppons la folle dérive des énergies renouvelables et intermittentes pour disposer à nouveau d’une production nationale d’électricité décarbonée, fiable et bon marché reposant sur les deux socles stratégiques que sont le nucléaire et l’hydroélectricité. Un socle complété, si nécessaire, par toute forme d’énergie renouvelable pilotable, telle que la géothermie, garantissant la stabilité du réseau électrique, le meilleur prix dans l’intérêt du pouvoir d’achat des Français, de la compétitivité des entreprises et, plus largement, de notre souveraineté énergétique.
Les Horaces sont un cercle de hauts fonctionnaires, hommes politiques, universitaires, entrepreneurs et intellectuels apportant leur expertise à Marine Le Pen, fondé et présidé par André Rougé, député français au Parlement européen. |
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