Le mur des comptes
Chaque mois, le vice-président de l’Institut des libertés décode l’actualité économique. Et le compte n’y est pas... L’article Le mur des comptes est apparu en premier sur Causeur.

Chaque mois, le vice-président de l’Institut des libertés décode l’actualité économique. Et le compte n’y est pas.
La fiche de paie française est la plus lourdement ponctionnée d’Europe. Pour distribuer 100 euros de salaire brut, une entreprise doit débourser 142 euros, dont il ne reste en fin de compte que 77 euros dans la poche de son employé ! C’est la raison pour laquelle Éric Ciotti propose la suppression totale de la CSG et de la CRDS sur les revenus du travail. La mesure aurait pour effet de libérer 10 % de pouvoir d’achat chez les salariés. Concrètement, selon le patron des députés UDR, cela représente un 13e mois sans coûter un centime de plus à l’employeur. Une bonne idée.
Jusqu’où les taxes et les charges sociales peuvent-elles grever un salaire français ? Sur les plus hauts revenus du travail, l’ensemble des prélèvements peut grimper jusqu’à 65 % de la somme décaissée par l’employeur. Un record d’Europe là encore. Il faut dire que bon nombre de postes sociaux sont déplafonnés, par exemple l’Assurance maladie (13 %). En Allemagne, celle-ci est limitée à 4 500 euros par contribuable… Ce système a pour conséquence de réduire l’attractivité de notre pays aux yeux des investisseurs, notamment dans les domaines des technologies, où les meilleurs collaborateurs ont, à juste titre, des prétentions salariales élevées. Comme d’habitude, pour compenser, en partie du moins, les conséquences néfastes de ses décisions idéologiques, le législateur a inventé une usine à gaz : le régime des « impatriés », bénéficiant aux salariés de haut niveau venant de l’étranger. Ce n’est pas avec de tels dispositifs qu’on pourra « réindustrialiser la France ».

Le plan d’investissement dans les compétences (PIC) est un nouveau fiasco à 15 milliards d’euros pour le gouvernement. Lancé par Édouard Philippe en 2018 – et stoppé six ans après faute de résultats – il devait édifier « une société de compétences ». Les sommes abyssales englouties sont telles que même la Cour des comptes a fini par pointer des impacts « insuffisants et fragmentés » et un « espoir irréaliste ».
Un agriculteur français gagne en moyenne 5 000 euros par an et par hectare s’il loue ses terres à un fournisseur d’énergie désirant exploiter un dispositif photovoltaïque ou un système aérogénérateur. C’est beaucoup plus qu’en louant son champ à un autre agriculteur. Le Parlement vient de doubler la production électrique autorisée par ferme. Ça tombe bien, cela permettra d’importer un peu plus de panneaux solaires et d’éoliennes chinoises, et donc de creuser encore plus le déficit du commerce extérieur !

En vigueur depuis le 1er janvier, l’interdiction des logements classés G (les plus énergivores, car souvent mal isolés) a retiré 567 000 logements du marché locatif officiel. Une telle prohibition ne peut que développer le marché noir, comme on le constate à chaque fois que des textes stupides sont adoptés. Elle empêche aussi de nombreux étudiants de trouver une chambre à louer en ville.
L’Algérie coûte plus de 9 milliards d’euros par an aux contribuables français. Telle est l’estimation de l’eurodéputée Sarah Knafo (Reconquête). Parmi les principales dépenses qu’elle a recensées : les aides sociales versées aux Algériens vivant en France (1,6 milliard), les logements sociaux occupés dans notre pays par des Algériens (1,5 milliard), les fraudes aux pensions de retraite (880 millions), les impayés aux hôpitaux publics (100 millions).
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La Commission de Bruxelles a subventionné à hauteur de 10 millions d’euros un programme de recherche sur le Coran pour « explorer son influence sur la culture et la religion en Europe au cours du dernier millénaire ». Tout cela ne poserait pas de problème si les premiers intéressés n’étaient les Frères musulmans, qui souhaitent imposer leur révisionnisme historique et transformer le Vieux Continent en nation islamique. Il est peu probable que les peuples des États membres de l’Union aient adhéré au projet européen pour arriver à ce type de projets suicidaires.
Pas facile de vendre une SCPI (sociétés civiles de placement immobilier) de nos jours. Un certain nombre d’entre elles (d’une valorisation cumulée de 2,4 milliards d’euros) se trouvent actuellement sur le marché sans trouver preneur. Un comble pour un placement présenté par ses promoteurs comme « liquide » ! Les SCPI étaient censées protéger les épargnants, car elles ne risquaient pas, disait-on, les déconvenues de la Bourse ! La réalité est tout à fait différente puisque depuis janvier 2023, on déplore de fortes chutes de valeurs : Soprorente (Fiducial Gérance) -31,6 % ; Accimmo Pierre (BNP Paribas REIM) -31,2 % ; Laffitte Pierre (AEW Patrimoine) -20,7 % ; Fructipierre (AEW Patrimoine) -19,2 %.

Mécomptes publics. C’est le titre du dernier livre de François Ecalle[1], ancien conseiller maître à la Cour des comptes. En revenant de façon très pédagogique sur quarante ans de dysfonctionnements et de tentatives avortées de réformes, l’auteur explique comment notre pays a sombré dans l’apocalypse budgétaire. Le lobby anti-austéritaire peut toutefois dormir tranquille : les sondages montrent que seul un tiers des Français savent que l’endettement de la France a dépassé les 100 % du PIB. Dans le même ordre d’idée, le lobby antinucléaire peut aussi dormir tranquille : plus de 50 % de nos compatriotes pensent que la fumée blanche qui sort des centrales nucléaires est du gaz à effet de serre.
Mécomptes publics: Réflexions sur les politiques publiques
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[1] Mécomptes publics : conception et contrôle des politiques économiques depuis 1980, Odile Jacob, 2025.
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