L’appartement feutré de 120m2 d’un collectionneur d’art à Paris

En face du Musée d'Art moderne de Paris, l'architecte d'intérieur Marika Dru a conçu un appartement à l'atmosphère feutrée, pied-à-terre inspirant pour son propriétaire collectionneur d'art.

Mar 23, 2025 - 09:16
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L’appartement feutré de 120m2 d’un collectionneur d’art à Paris

Il suffit de regarder par la fenêtre pour apercevoir, juste en face, l’impressionnante façade en pierre du Musée d’Art moderne de Paris, planté avenue du Président-Wilson. Construit par les architectes Jean-Claude Dondel et André Aubert à l’occasion de l’Exposition internationale des arts et techniques de 1937, le Palais de Tokyo — tel qu’on le nomme aujourd’hui — offre un beau témoignage du style Art déco. Une inspiration toute trouvée pour Marika Dru, à la tête d’Atelier MKD, qui a fait du bâtiment historique le point de départ de ce projet. « Les fenêtres se sont imposées comme de véritables tableaux et m’ont inspiré une écriture architecturale rythmée et rigoureuse. C’est pour cela que nous avons naturellement orienté les pièces de vie vers le musée et les parties privatives sur la cour pour plus de calme et d’intimité « , confirme-t-elle. Déployé sur 120 m2, l’appartement a été entièrement repensé et les différents espaces redistribués pour répondre au vœu du propriétaire qui, voyageant beaucoup, souhaitait davantage un lieu où se réfugier qu’un appartement d’apparat.

Fauteuil « Fumoir » en parchemin et velours, Pierre Augustin Rose. Guéridon sur mesure en palissandre, Atelier MKD. Vase en grès, La Romaine Editions. Table basse sur mesure en noyer, Atelier MKD. Tapis « Bordures Florales », Diurne.
Rocking-chair « Art Rocker » et stèle « Entry Column », Goons. Sculpture en bois de Ryosuke Yazaki (galerie JAG). Œuvre de Lia Rochas-Pàris (galerie Romain Morandi).

Sensible aux proportions et à la façon dont la lumière structure les espaces, l’architecte d’intérieur a développé un ensemble aux volumes simples et chaleureux, préférant l’épure des lignes architecturales à une démonstration de force. « Je recherche l’harmonie dans la simplicité, avance Marika Dru. Je choisis des matériaux nobles et intemporels qui rassurent et donnent l’impression d’avoir toujours été là. » À l’instar du bois, présent dans toutes les pièces de l’appartement, mais aussi des nombreux textiles qui déclinent un colorama de beiges orangés et confèrent à l’appartement une ambiance ouatée on ne peut plus chaleureuse. Dans les salles de bains, Marika Dru signe un ultime clin d’œil à la sobriété du Musée d’Art moderne grâce à une panoplie de mosaïques de facture Art déco.

Table sur mesure en bois laqué, Atelier MKD. Chaises d’Antonio Ronchetti (galerie Yves Gastou). Tabouret « Curule », design Pierre Chareau, Écart International. Vase de Marie et Alexandre, La Romaine Editions. Sculpture épi de faîtage en grès, Galerie Stimmung. Vide-poche « Nautile » de Léa Zeroil x Maesteria. Sur l’îlot, coupe en métal argenté, Galerie Stimmung. Cafetière d’Aldo Rossi, Alessi.

Comme un fil conducteur dans tout l’appartement, l’architecte d’intérieur a disposé, sur les murs, de larges panneaux laqués dotés de baguettes, qui se prêtent particulièrement bien à l’accueil d’œuvres d’art. Il faut dire que le maître des lieux est un collectionneur aguerri et a mis en scène, ici, une collection riche et éclectique d’art et de design. Se noue ainsi un dialogue entre les années 1930 et 1980, alors que des pièces d’art tribal venant de la galerie Lucas Ratton jouxtent du mobilier Jean-Michel Frank, des collages signés Lia Rochas-Paris et des pièces d’art de la table en Inox de Sophie Lou Jacobsen. Un sens aigu de la scénographie, qui irrigue la vision de Marika Dru. « Fille d’un hôtelier prestigieux, j’ai eu la chance, dès mon plus jeune âge, de voir des projets se rêver, se conceptualiser, se bâtir. Ma mère, férue de littérature et de théâtre, a également toujours mis en scène les décors de notre vie », explique-t-elle, avant de poursuivre : « je suis convaincue que l’humain est au cœur de tout projet. J’aime qu’il existe une adéquation entre un lieu et ceux qui les font vivre. Il faut écouter et observer pour atteindre le point de rencontre entre l’espace du client et celui de l’architecte ». Ce qu’incarne parfaitement cet appartement.

Lampadaire en céramique émaillée et verre coulé de Marie et Alexandre (galerie Signé). Au mur, œuvre de Camilla Reyman (galerie JAG). Console sur mesure en noyer, Atelier MKD.
Chevet sur mesure en palissandre brillant, plateau verre noir, Atelier MKD. Lampe de Félix Aublet, ECART INTERNATIONAL. Plaid tissé chez Jules et Jim. Transat 1929, Design Jean-Michel Frank et Adolphe Chanaux, ECART INTERNATIONAL
Miroir Satellite, Design Eileen Gray, ECART INTERNATIONAL Au mur, œuvre « Point G » de Lia Rochas-Páris, Galerie Romain Morandi
Transat 1929, Design Jean-Michel Frank et Adolphe Chanaux, ECART INTERNATIONAL. Guéridon sur mesure en palissandre brillant, Atelier MKD. Lanterne japonaise en bois laqué, Galerie Stimmung.