Savez-vous quel village iconique, niché dans un cadre exceptionnel, était surnommé le 21e arrondissement de Paris ?

Entre sommets enneigés et élégance discrète, ce village alpin mondialement réputé a conquis les cœurs des artistes, des têtes couronnées et des amoureux de nature au fil du temps. Une adresse confidentielle devenue mythique, sans jamais trahir son âme montagnarde. On vous emmène dans ce village charmant que Jean Cocteau surnommait “le 21e arrondissement de Paris”.

Un village entre luxe et traditions

C’est un village où l’on marche sur des pavés anciens entre deux chalets fleuris et d’anciennes églises, où le bois patiné des façades dialogue avec les cloches des vaches qui résonnent dans la vallée. Fondée au XIIIe siècle, cette perle de Haute-Savoie a longtemps vécu au rythme de l’agriculture et de l’élevage. Deux torrents l’entourent, le Planay et le Glapet, entre lesquels l’implantation d’un prieuré médiéval serait à l’origine de son nom dérivé de “media aquarum”, signifiant “au milieu des eaux”.

Ici, les traditions savoyardes se vivent au quotidien. Architecture montagnarde, églises anciennes, ruelles étroites… le patrimoine est bien là, préservé et vivant. Et pourtant, derrière ce charme bucolique se cache un tout autre visage : celui d’une station huppée, d’un chic feutré, qui attire depuis plus d’un siècle les élites en quête de discrétion et d’air pur à 1100 mètres d’altitude.

Le 21e arrondissement de Paris

C’est au début du XXe siècle que l’histoire de ce village a pris une autre tournure. En 1913, la journaliste et alpiniste Mathilde Maige-Lefournier publie un article élogieux et lance sans le savoir la première saison touristique. L’année suivante, on y organise le tout premier concours de ski. Puis, la Baronne Noémie de Rothschild, fascinée par la beauté du site, fait bâtir un palace au Mont d’Arbois. Dès 1921, l’aristocratie et les grandes fortunes s’y pressent alors. C’est ce qui lui vaudra le surnom de “21e arrondissement de Paris” donné par le poète Jean Cocteau, mais également un peu plus tard celui de “Saint Tropez des Alpes”.

Le premier téléphérique de France pour skieurs y voit le jour, les agriculteurs eux-mêmes inventent les premières remontées mécaniques, et l’école de ski devient la toute première du pays. Dans les années 50, le bar “Les Enfants Terribles” à l’Hôtel du Mont-Blanc devient le cœur battant de la station. Des figures comme Gérard Philipe, Françoise Sagan ou encore Pierre Niney font partie de l’histoire intime de ce lieu où l’on ne vient pas seulement pour skier. En effet, on y dîne également dans des restaurants gastronomiques comme le triplement étoilé Flocons de sel du Chef Emmanuel Renaut, qui rouvrira ses portes en fin d’année après des travaux, on flâne entre ses boutiques de luxe et ses spas confidentiels, on savoure une raclette ou une tartiflette dans une ambiance aussi chaleureuse que raffinée. Et quand l’été arrive, le décor change mais la magie reste intacte : randonnées, parapente, VTT, golf ou concerts en plein air donnent une autre couleur au panorama du Mont-Blanc.

Megève, joyau alpin aux mille visages

Vous l’aurez sans doute deviné : ce village pittoresque et première station de sports d’hiver des Alpes françaises, c’est Megève qui accueille aujourd’hui plus d’une centaine de restaurants et une trentaine d’hôtels, de nombreux évènements sportifs et culturels, et cultive ce mélange rare entre raffinement, générosité et douceur de vivre. Au cœur de ce décor de carte postale, les trésors naturels abondent et rendent la destination aussi incontournable en hiver. Ainsi, le lac de Javen, créé à l’origine pour alimenter les canons à neige, est devenu un havre de paix où se croisent pêcheurs, randonneurs et familles venues pique-niquer, à 1397 mètres d’altitude. Ses eaux turquoise et ses alpages verdoyants composent un tableau aussi apaisant que grandiose.

Autre joyau naturel de Megève, sa cascade, presque secrète, au nom évocateur de conte de fées : la Belle au Bois. Ses 30 mètres de hauteur, ses piscines naturelles, ses petites chutes cristallines et sa vasque turquoise en font un lieu à part, où l’on vient respirer, se rafraîchir, et se reconnecter à l’essentiel au milieu des sentiers forestiers. À Megève, les saisons passent mais la promesse reste la même : vivre intensément, dans un cadre d’exception, entre authenticité et élégance.

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Image en Une : Megève en été © Flickr Jean-Marie

Mélina Hoffmann