Qui s’en fou-ille ? Histoires perdues du savoir – Préhistoire et savoirs

Préhistoire et savoirs : apprendre ou mourir   La Préhistoire, ça évoque quoi pour vous ? Probablement des hommes et des femmes habillés de peaux de bêtes, des grottes recouvertes de peintures rupestres, des chasses aux bisons et aux mammouths laineux, des nuits à veiller près de feux de camps pour se protéger des bêtes... Voir l'article

Avr 7, 2025 - 15:38
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Qui s’en fou-ille ? Histoires perdues du savoir – Préhistoire et savoirs

Préhistoire et savoirs : apprendre ou mourir

 
La Préhistoire, ça évoque quoi pour vous ? Probablement des hommes et des femmes habillés de peaux de bêtes, des grottes recouvertes de peintures rupestres, des chasses aux bisons et aux mammouths laineux, des nuits à veiller près de feux de camps pour se protéger des bêtes sauvages…
 
Mais aujourd’hui, nous allons nous éloigner un peu des clichés pour aborder un sujet moins connu et tout aussi fascinant : comment nos ancêtres apprenaient-ils ? Parce que oui, même sans TBI, sans manuels pédagogiques, sans PowerPoint et sans stylos, il fallait bien transmettre des savoirs, ne serait-ce que pour survivre et évoluer ! Sinon, nous ne serions pas là aujourd’hui pour en parler !
 

L’apprentissage par l’observation et la pratique

 
Apprendre à cette époque, c’était tout sauf théorique. Il n’y avait pas de professeurs, pas de salles d’école : les enfants apprenaient auprès du groupe familial élargi en observant les adultes, en imitant leurs gestes et en recommençant jusqu’à maîtriser l’art de la confection des outils, de l’allumage du feu, ou encore des techniques de chasse.
 
Tout était ainsi fondé sur la mémoire visuelle, la transmission orale et la pratique. Pas de notes donc, mais un apprentissage fondé sur la transmission orale, la mémoire visuelle et la pratique, où chaque erreur peut coûter cher (un outil raté, c’est une journée de chasse compromise, une technique de chasse non maîtrisée c’est une ressource alimentaire qui s’enfuit…).
 
Les archéologues ont même retrouvé des brouillons ou « œuvres d’apprentis », c’est-à-dire des outils de pierre ou « bifaces » mal taillés qui témoignent de ces premiers essais maladroits. Une sorte de cahier de brouillon préhistorique, mais en version de pierre !
 
Histoires perdues du savoir
 

Préhistoire et savoirs : apprendre pour survivre

 
Savoir allumer un feu, c’était comme décrocher un diplôme d’ingénieur de nos jours ! Et, contrairement à aujourd’hui où il suffit de craquer une allumette, ce n’était pas si évident ! Il fallait frotter des pierres ou des bâtons avec une précision incroyable. Maîtriser le feu, c’était offrir la chaleur, la lumière et la sécurité au groupe, ainsi qu’un moyen de cuire les aliments.
 
En résumé, une fois que l’on savait allumer un feu, on devenait indispensable à la tribu, un peu comme le collègue qui sait réparer le Wi-Fi ou l’imprimante au bureau !
 
Mais l’apprentissage ne se limitait pas qu’aux outils. Les enfants devaient aussi apprendre quelles plantes étaient comestibles, lesquelles pouvaient soigner et lesquelles étaient potentiellement mortelles. Pour s’y retrouver, ils écoutaient les récits des anciens, véritables gardiens de la mémoire du groupe.
 
Les archéologues pensent que certaines tribus transmettaient leurs connaissances à travers des chants et des dessins dans les grottes. Ainsi, les peintures rupestres ne sont pas juste des œuvres d’art, ce sont aussi des leçons de vie : « Attention, les bisons ça charge » ou « Ce cerf ferait un très bon repas ». Une véritable bande dessinée éducative avant l’heure !
 

Préhistoire et savoirs : les origines du « learning by doing »

 
Alors, que retenir de tout ça ? Que les hommes et les femmes préhistoriques maîtrisaient déjà des grands fondamentaux de l’apprentissage : observer, pratiquer, tester, se tromper, recommencer, se réajuster, réussir, puis transmettre et partager. D’ailleurs, très rapidement, les progrès réalisés par les hommes et les femmes se retrouvent dans toutes les régions qu’ils/elles peuplent, ce qui prouve bien qu’ils/elles partageaient leurs connaissances.
 
C’est exactement ce que l’on prône aujourd’hui avec l’apprentissage par la pratique ou le «learning by doing », une méthode pédagogique qui met l’accent sur l’acquisition de compétences et de connaissances par l’expérience pratique et l’action directe.
 
Elle s’appuie ainsi sur le principe cognitif que les humains mémorisent mieux lorsqu’ils sont actifs, impliqués personnellement et qu’ils mettent en pratique ce qu’ils apprennent. Comme quoi, même après des milliers d’années, certaines choses ne changent pas !
 
Alors, la prochaine fois que vous voyez un silex ou une peinture rupestre, rappelez-vous ceci : derrière ce qui peut nous sembler des vestiges grossiers, il y avait des jeunes qui apprenaient, des anciens qui enseignaient et une société qui construisait son avenir !
 

Sources :

Préhistomuseum
« Apprendre. Archéologie de la transmission des savoirs » 
, Patrick Pion et de Nathan Schlanger
« Écriture et transmission des savoirs de l’Antiquité à nos jours », Dominique Briquel
« Préhistoire : les premiers pas de l’homme »