L’hubris démesurée des climatologues et autres faiseurs d’almanachs
Que se passe-t-il ? Une sainte fureur anime notre chroniqueur, qui n’a pas de mots assez durs pour fustiger les écolos — tous gens de raison, pas idéologues pour un sou, toujours mesurés dans leurs propos et pas du tout influencés par une quelconque pensée woke… L’article L’hubris démesurée des climatologues et autres faiseurs d’almanachs est apparu en premier sur Causeur.

Que se passe-t-il ? Une sainte fureur anime notre chroniqueur, qui n’a pas de mots assez durs pour fustiger les écolos — tous gens de raison, pas idéologues pour un sou, toujours mesurés dans leurs propos et pas du tout influencés par une quelconque pensée woke…
Je fais parfois dans l’humour bon enfant : il y a trois semaines, je me suis amusé, sur Facebook, à me moquer gentiment des prédictions catastrophistes des gourous du réchauffement climatique, pendant que tombaient sur les Alpes (et en plaine) des quantités de neige jamais vues en avril. Aubaine pour les hôteliers des stations de ski, qui purent proposer de belles descentes aux vacanciers de Pâques.
Contre la religion du climat
Ça ne cassait pas trois pattes à un canard, mais j’ai été immédiatement agressé par les plus croyants des prêcheurs d’apocalypse climatique, me reprochant de confondre météorologie et climatologie : s’il neige, s’il fait froid, s’il grêle assez pour tuer des milliers d’animaux domestiques, c’est quand même à cause du dérèglement climatique.
Et la semaine dernière il a fait soudainement chaud — preuve, à les entendre, que j’avais tort. Voici que ça se rafraîchit sérieusement, que des grêlons gros comme des œufs de poule tombent un peu partout — preuve, selon eux, qu’ils ont raison. Que leur importe que ce soit arrivé en 1788, en pleine période glaciaire…
Un récit millénaire
C’est que les croyants ont toujours raison. En fait de scientificité, les climatologues catastrophistes sont surtout des illuminés de la foi écologiste.
Les températures montent — et alors ? À terme, certaines côtes seront submergées, des régions entières désertifiées — so what ?
La Terre alterne périodes chaudes et ères froides depuis des millions d’années. Rien que sur les derniers millénaires, les refroidissements correspondent aux périodes les plus noires de l’humanité : après le pic de l’ère minoenne, qui s’achève en une série de catastrophes aux alentours de 1120 av. JC., arrivent les « dark ages » grecs. Après le réchauffement correspondant à l’apogée de la République romaine, la Terre se refroidit : c’est alors que déferlent les Barbares, qui trouvaient sans doute qu’il faisait un peu frais dans leurs solitudes d’outre-Danube. Tout au bout de cette période noire, la Peste des Antonins puis les Dark Ages anglais. Si les Xe-XIIIe siècles sont bien tempérés, le « petit âge glaciaire » qui commence au XIVe siècle (et qui coïncide avec l’arrivée de la Peste noire) engloutit l’Europe sous les glaces jusqu’au milieu du XIXe siècle. J’ai expliqué cela dans Soleil noir, le roman que j’ai publié en juin dernier et qui va sortir en édition de poche, en même temps que la suite, Les Nuits de Topkapi…
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Et depuis, ça remonte. Pour le moment, nous n’en sommes pas encore à l’apogée qui fut le nôtre sous le règne de Minos et de Pasiphaé…
Comment connaissons-nous le détail de ces divers cataclysmes ? En étudiant les calottes glaciaires du Groenland : la mémoire du climat se préserve bien dans la glace. Mais en attendant, retenez bien ce détail : c’est quand il faisait chaud que nous allions mieux.
Alors, ça se réchauffe, et nous n’y pouvons rien.
Que l’Anthropocène en ait rajouté une couche, qui le nierait ? La Révolution industrielle qui a enfanté la civilisation européenne d’aujourd’hui n’y est pas allée de main morte. Mais dans tous les cas, la mise en place d’éoliennes propres à tuer les espèces protégées ou le partage des voies piétonnes avec des trottinettes électriques made in China (quels les écolos-bobos osent publier le bilan-carbone de ces petites merveilles destinées à renverser les personnes âgées ?) ne changeront rien au mouvement global. Pour le moment, nous sommes en dessous du maximum mycénien, de la Rome d’Auguste ou du climat très tempéré de la Renaissance du XIIIe siècle d’où émergèrent les cathédrales.
Le dogme contre les paysans
Ce n’est pas en végétalisant les cours de récréation (pour empêcher les garçons de jouer à des jeux virilistes) ou en stigmatisant les paysans qui roulent au gazole dans des voitures hors d’âge (ça m’étonne qu’ils se contentent pour le moment d’inverser les panneaux de signalisation, ils pourraient bien prochainement brûler les arrogants SUV des Parisiens venus visiter les campagnes pour s’en acheter des bouts) que nous viendrons à bout d’un mouvement global, prévu par les Cycles de Milankovitch, et que nous inverserons un mécanisme hors de notre portée. El Niño s’emballe ? Peu me chaut — si je puis dire… Le discours péremptoire des prédicateurs de cataclysmes est un symptôme évident d’hubris, cette volonté de dépasser sa condition humaine et de dominer les éléments. Phaéton ou Icare, dans la mythologie grecque, en ont fait les frais.
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J’ai un grand respect pour les météorologues, qui grâce aux images satellites ont fait, ces cinquante dernières années, des progrès décisifs dans la prédiction du temps à brève échéance. Mais les climatologues et autres prédicateurs de catastrophes sont autant de Professeurs Philippulus — rappelez-vous le prophète qui annonçait la fin du monde au milieu de la fournaise climatique au début de L’Étoile mystérieuse (1941). Ils agitent leurs oripeaux devant les médias, comme les moines millénaristes annonçaient la fin du monde aux alentours de l’an 1000. Il fait froid, il fait chaud — et alors ? Cela ne préoccupe que les bobos qui se sont offerts des bouts du Lubéron et s’inquiètent de ne pas pouvoir remplir leurs piscines. Le réchauffement climatique est un rideau de fumée destiné à occulter les vrais problèmes, inventé par des nantis qui n’en ont aucun. Non seulement ils offensent les dieux, mais ils méprisent les petites gens.
Il y a plus urgent que de se déplacer en voiture électrique : se débarrasser des écolos imprécateurs en les inscrivant à des programmes de rééducation — dans les rizières de Camargue, par exemple.
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