5 litres d’eau, 3 grammes de CO₂ : le prix caché d’une image IA

Chaque image générée par une intelligence artificielle (IA) nécessiterait jusqu’à cinq litres d’eau et une quantité importante d’énergie selon les informations du site 20 Minutes.… Cet article 5 litres d’eau, 3 grammes de CO₂ : le prix caché d’une image IA est apparu en premier sur Green et Vert.

Mai 6, 2025 - 21:31
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5 litres d’eau, 3 grammes de CO₂ : le prix caché d’une image IA

Des starter packs IA ludiques… mais mauvais pour l’environnement

L'IA sonne comme une révolution. Mais quand cette technologie alimente une frénésie d’illustrations caricaturales sur les réseaux sociaux, l’ironie est mordante. Une tendance virale baptisée « starter pack » inonde TikTok et Instagram : des images générées par IA pour incarner des figures publiques ou des stéréotypes sociaux. L’idée ? Résumer quelqu’un en quatre objets ou symboles. La production de ces images amuse. Mais elle scandalise aussi, quand elle dépasse les limites de l’éthique. Ainsi, un compte TikTok a été supprimé pour avoir osé créer un « starter pack » à partir de l’histoire de Gisèle Pélicot, survivante de viols.

Cette dérive illustre l’insolence d’un outil dont le pouvoir graphique dépasse parfois l’entendement… et la décence. Mais si les scandales éthiques choquent, l’impact écologique, lui, est souvent ignoré. Pourtant, chaque image IA générée implique une consommation située entre deux et cinq litres d’eau, selon RSE Magazine. Ce simple divertissement devient alors une entaille dans les ressources hydriques déjà sous tension.

Quand l’IA dévore électricité, eau… et climat

Les chiffres sont là. Incontestables. 626 000 kg de CO₂ et 700 000 litres d’eau, c’est le coût environnemental de l'entraînement de la version 3 du modèle ChatGPT, comme le rappellent 20 Minutes et RSE Magazine. À titre de comparaison, cela revient à faire 72 fois le tour de la Terre en voiture, ou produire 3 244 ordinateurs portables. Les « starter packs » ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Selon le document officiel publié par le ministère français de la Transition écologique le 11 février 2025, la consommation électrique des centres de données liés à l’IA pourrait être multipliée par dix d’ici 2030.

À cette date, ils pourraient absorber plus de 10 % de l’électricité mondiale. Une croissance hors de contrôle pour une technologie souvent utilisée… pour créer des avatars, générer des mèmes ou résumer un caractère en pixels. Et ce n’est pas tout, une simple requête dans un chatbot IA type ChatGPT consomme autant d’électricité que dix recherches Google. De plus, l’eau utilisée pour refroidir les serveurs est souvent puisée dans des régions déjà soumises au stress hydrique.

Entre pillage numérique et saccage environnemental

La consommation massive de ressources n’est pas le seul dommage collatéral des IA génératives. Pour créer ces images, les modèles s’entraînent sur des bases de données immenses, souvent nourries sans consentement. Résultat ? Le travail d’artistes réels est spolié, détourné, recyclé en masse, sans crédit ni rémunération. Certains illustrateurs ripostent. Comment ? En lançant le hashtag #StarterpackNoAI et en produisant leurs propres versions des images à la main.

Mais combien d’entre eux peuvent résister à la puissance de calcul et à la production instantanée d’un modèle comme Midjourney ou DALL-E ? Dans une déclaration relayée par France 24 le 16 avril 2025, Marine Tondelier dénonçait ce phénomène comme un « gouffre énergétique insensé ». Quant à Thomas Pesquet, il rappelait la facture environnementale de ces technologies.

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