Qui s’en fou-ille ? Histoires perdues du savoir – Antiquité et savoirs
Après nous être penchés sur la Préhistoire, intéressons-nous aujourd’hui à l’Antiquité et ses savoirs. La pédagogie grecque nous fait suer (et pas qu’au gymnase) ! Savez-vous que le mot « pédagogie » vient du grec ancien « paidagogía » qui signifie littéralement « art de guider les enfants » ? À l’origine,... Voir l'article

Après nous être penchés sur la Préhistoire, intéressons-nous aujourd’hui à l’Antiquité et ses savoirs.
La pédagogie grecque nous fait suer (et pas qu’au gymnase) !
Savez-vous que le mot « pédagogie » vient du grec ancien « paidagogía » qui signifie littéralement « art de guider les enfants » ?
À l’origine, le pédagogue était l’esclave qui accompagnait l’enfant à l’école et lui faisait réciter ses leçons. Il était intelligent et cultivé, ce qui lui a valu l’acquisition du statut d’enseignant et plus tard d’éducateur.
Antiquité et savoirs : l’art oratoire et l’éducation de l’esprit
À Athènes, les jeunes Athéniens apprennent à manier les mots comme des armes, car savoir parler, c’est exister. Et leur programme ? Devenir un citoyen accompli. Une éducation bien différente de celle que l’on connaît aujourd’hui, mais avec des fondements qui nous sont familiers.
Tout commence avec les Sophistes. Ces drôles de personnages, un peu professeurs, un peu coachs en développement personnel, parcouraient les cités pour vendre leur savoir. Leur spécialité : l’art de convaincre. Imaginez un TED Talk, mais sans micro ni diaporama ! À coup de pièces d’argent, ils apprennent à s’imposer en public, à manipuler les mots (et parfois les esprits), à faire valoir leurs idées, bref à être celui que l’on écoute.
Et puis, il y avait Socrate (aka « le casse-pied préféré de l’Histoire »). Pas de cours magistraux avec lui, juste des questions. Beaucoup de questions. Et jamais de réponses. Avec lui, tout devenait sujet à réflexion : « Qu’est-ce que le courage ? La vérité ? Pourquoi ce pain est-il sec ? » Sa méthode, la maïeutique, consistait à faire accoucher les esprits de leurs idées. C’est un peu l’ancêtre des brainstormings d’aujourd’hui.
Et si on parlait de Platon ? Ce philosophe qui rêvait de justice et de beauté a fondé l’Académie, où l’on explorait des idées profondes. Mais attention, si Platon rêvait, Aristote, son élève, ramenait tout au concret. Lui, il préférait les sciences, la logique, les tableaux clairs. Un peu comme l’ami qui vous sort un fichier Excel pour organiser un dîner. Ensemble, ils incarnaient l’équilibre parfait entre idéal et pratique.
Antiquité et savoirs : l’éducation du corps
Mais l’éducation grecque ne se limitait pas à l’esprit. Les Grecs avaient compris que sans le corps, l’esprit ne fonctionne pas. Mens sana in corpore sano, comme auraient dit les latins. Elle passait aussi par le corps. Dans les gymnases, on courait, on lançait le javelot, on faisait de la lutte.
« Un esprit sain dans un corps sain ». Vous savez, ce mantra que l’on entend dans les salles de sport entre deux squats. Sauf qu’à Athènes, c’était obligatoire. Pas de diplôme sans transpiration.
Pour les filles, cependant, les choses étaient bien différentes. Tandis que les garçons s’entraînaient dans les gymnases, elles restaient à la maison, apprenant à tenir le foyer avec leurs mères. Pas de javelot ni de grandes discussions sur la justice. À part à Sparte, où c’était une autre histoire. Là-bas, les filles s’entraînaient aux côtés des garçons. Prêtes à défendre leur cité, elles symbolisaient une forme d’égalité avant l’heure. Étonnant, non ?
Antiquité et savoirs : l »e rapport avec aujourd’hui ?
On pourrait croire que tout cela appartient au passé. Mais, en réalité, ces approches continuent d’influencer nos pédagogies modernes. L’apprentissage par la pratique, l’art de convaincre, et la préparation à penser et agir résonnent encore dans nos écoles et entreprises.
Finalement, les Grecs avaient une manière unique de cultiver les esprits, un peu comme un vignoble. Bien travaillées, les idées, comme le raisin, pouvaient devenir un nectar exceptionnel. Mais sans soins… elles risquaient tout autant de tourner au vinaigre !
Sources
– L’éducation dans la Grèce antique – Agora
– Alain Vergnioux, « Les Idées pédagogiques : patrimoine éducatif ? Éducation et méthode en Grèce classique »
– Bernard Legras, « Éducation et culture dans le monde grec »