Miroir, Miroir, dis-moi qui est le plus woke !

Blanche-Neige 2025 trébuche au box-office avec la grâce d'une pomme pourrie. Disney estime que le franc-parler de l'actrice Rachel Zegler – entre un tweet pro-Palestine et un "fuck Donald Trump" – a fait fuir plus de spectateurs que la méchante sorcière... "Causeur" est quand même allé voir le film.​.. L’article Miroir, Miroir, dis-moi qui est le plus woke ! est apparu en premier sur Causeur.

Mar 28, 2025 - 13:43
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Miroir, Miroir, dis-moi qui est le plus woke !

Blanche-Neige 2025 trébuche au box-office avec la grâce d’une pomme pourrie. Disney estime que le franc-parler de l’actrice Rachel Zegler – entre un tweet pro-Palestine et un « fuck Donald Trump » – a fait fuir plus de spectateurs que la méchante sorcière… Causeur est quand même allé voir le film.​


Je suis allé voir le dernier Walt Disney : Blanche-Neige, ou plutôt « Snow Woke » comme l’a baptisé le New York Post. Sans surprise, Disney nous a pondu un nouveau navet à la sauce woke sur son lit de cancel culture. Cela fait un moment déjà que cet illustre studio est devenu l’ambassadeur culturel du wokisme, ciblant ainsi les plus jeunes afin de les formater pour ce monde unique dans lequel il n’y a ni frontières, ni différences… On connaît la chanson. Mais cette fois, les producteurs se sont surpassés !​

Des mauvaises fées se penchent rapidement sur le film

Tout avait pourtant si mal commencé ! Grève à Hollywood retardant la sortie du film d’un an, incendie sur le tournage emportant une partie du décor… pas besoin d’être cartomancienne pour sentir que le projet allait finir dans le mur… Mais pas de quoi doucher l’enthousiasme des têtes pensantes de Disney qui entendaient bien rentabiliser les 300 millions de dollars investis, habituées qu’elles sont à nous refourguer depuis quelques années leurs plus grands succès, quitte à les dénaturer complètement.​

Peu après l’annonce du casting, des fans ont manifesté leur mécontentement. L’actrice Rachel Zegler n’a rien trouvé de mieux que de résumer le chef-d’œuvre de 1937 à quelque chose de « complètement démodé ». Les amoureux de l’œuvre originale n’auront pas mis longtemps à répondre, ce qui amena la comédienne, se disant attaquée sur ses origines colombiennes, à qualifier ses détracteurs de « losers obsédés par la pureté de la lignée des princesses de dessin animé ». Il n’en fallait pas plus pour que les réseaux sociaux se déchaînent, devenant ainsi le théâtre d’un affrontement direct entre Rachel Zegler et certains conservateurs à qui cette dernière souhaitait de « ne plus jamais trouver la paix » après leur vote pour Donald Trump. Remarque peu appréciée de Megyn Kelly, vedette conservatrice de la télévision américaine, qui a qualifié l’interprète de Blanche-Neige de « pig » en retour.​

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Mlle Zegler, décidément férue de politique et avide de se faire de nouveaux amis, a depuis jugé bon de remercier ses followers en ajoutant « Free Palestine » à la fin d’un message relatif à la bande-annonce du film. L’activiste, pardon l’actrice, a aussi continué de politiser la sortie du film en appelant à la « fin de l’occupation de la Palestine ». On se demande bien ce que ça venait faire là… Et tout ceci est d’autant plus douteux que des groupes de soutien à la cause palestinienne avaient auparavant appelé à boycotter le film en raison de la présence de Gal Gadot au casting. L’actrice israélienne n’a pas apprécié les interventions de celle qui joue sa belle-fille dans le nouveau chef-d’œuvre, et le studio vient de la placer sous protection renforcée après des menaces de mort lors de la promotion du film. La semaine dernière, la manifestation en l’honneur de son étoile sur le « Walk of Fame » a été perturbée par des activistes…​

Disney croque sa propre pomme empoisonnée

Le reste du casting est par ailleurs un modèle d’équilibrisme woke. Toutes les minorités sont représentées à parts rigoureusement égales. Toutes, sauf les nains. Disney ayant en effet décidé d’avoir recours à des nains en images de synthèse pour jouer les « créatures magiques »… Pas du goût de la communauté concernée qui, par la voix de Peter Dinklage, connu notamment pour son rôle dans la série Game of Thrones, a fustigé un progressisme à deux vitesses et une formidable occasion de briller ratée pour les acteurs atteints de nanisme. Je vous livre là une version littéraire d’un tweet beaucoup moins courtois de l’acteur.​

On a bien sûr droit à une Blanche Neige héroïne féministe élevée pour être une « leadeuse ». Cela semble convenir à Rachel Zegler qui estimait de toute façon que la princesse aspirait à « devenir la leadeuse qu’elle savait pouvoir devenir » plutôt qu’au « grand amour ». Disney a bien compris le message, et a tout bonnement décidé de se passer du prince, le remplaçant par un fade bandit pas bien finaud…​

Rassurez-vous, les habituels messages bien-pensants sont évidemment de la partie. La « bienveillance » est évoquée une bonne demi-douzaine de fois dans le métrage, tout comme le besoin de s’unir en permanence pour tout et n’importe quoi et de toujours mettre ses forces en commun pour combattre les méchants peu importe nos différences, etc…​

En revanche, on a au moins la chance d’échapper au traditionnel matraquage sur la théorie du genre – ce n’est déjà pas si mal – alors qu’on aurait été en droit de s’attendre à un nain de synthèse transsexuel ou à une tortue non binaire.​

Tout cela est donc un beau gâchis. À trop vouloir déconstruire notre patrimoine culturel, Disney finit par détruire ses propres mythes. C’est un sentiment que semble partager le public puisque le film n’a rapporté que 43 millions de dollars aux États-Unis lors de sa première semaine en salle, soit le pire départ pour un remake Disney. Et le National Review s’amuse déjà à parler du film comme un « nain du box-office »…


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