Milan 2025 : les plus belles installations des maisons de mode

Comme chaque année, la maison française Hermès prend ses quartiers à La Pelota, espace situé dans le centre de Milan. La scénographie signée Charlotte Macaux Perelman se compose de vastes cubes blancs suspendus, dans lesquels se dévoilent des objets colorés en verre graphiques, de très belles tapisseries ou encore un service d’art de la table délicat.

La maison italienne présente au sein du Chiostri di San Simpliciano daté du XVIe siècle une installation nommée « Gucci | Bamboo Encounters », conçue et curatée par 2050+ et son fondateur Ippolito Pestellini Laparelli. Prenant comme point de départ les années 1940, lorsque Gucci utilisait pour la première fois le bambou sur des poignées de sac à main, l’exposition célèbre l’héritage et l’importance de ce matériau dans l’histoire de la marque. Pour l’occasion, une dizaine de créateurs ont été invités à réinventer le bambou de manière audacieuse. Parmi eux, Nathalie du Pasquier ou encore Laurids Gallée.

La maison Loewe célèbre cette année l’artisanat à travers une exposition au Palazzo Citterio, qui met en scène une belle collection de théières commandées et spécialement réalisées pour l’occasion par 25 artistes, designers et architectes du monde entier.

Sous l’impulsion du directeur artistique Anthony Vaccarello, la maison Saint Laurent édite une série de quatre pièces imaginées par Charlotte Perriand entre 1943 et 1967. Restées jusqu’alors à l’état de croquis, ces fauteuils, table basse, bibliothèque et banquette aux dimensions impressionnantes prennent enfin vie, avec des clins d’œil à l’esthétique de la maison de mode. L’incroyable banquette de 7 mètres de long conçue par l’architecte pour l’ambassadeur du Japon à Paris se pare ainsi d’un tissu bleu nuit, alors qu’elle était à l’origine pensée pour revêtir un tissu marron.

Cette année, Loro Piana et le duo de Dimoremilano s’associent pour présenter « La Prima Notte di Quiete », une installation immersive impressionnante. Après avoir franchi un premier sas qui nous transporte dans un ancien cinéma avec des rideaux en velours rouge, les visiteurs sont plongés dans un intérieur des années 1970-1980 décoré de meubles conçus par Dimorestudio pour Loro Piana Interiors, mais aussi entre autres de créations plus ou moins récentes du duo recouvertes de tissus Loro Piana Interiors. Une œuvre totale.

La créatrice de bijoux Charlotte Chesnais s’est associée à l’iconique maison française Christofle pour imaginer une collection de couverts nommée « Carrousel ». Une ligne de 24 couverts — fourchettes, couteaux, grandes cuillères — sculpturaux et singuliers, façonnés en métal argenté ou dans une version audacieuse et inédite bi-colore, ornée d’or 18 carats. Cette collection s’accompagne d’un écrin lui aussi bi-colore et on ne peut plus réussi, dont la silhouette est inspirée des œuvres de Jean Arp.

L’année 2025 marque un tournant pour la maison française Louis Vuitton, qui a lancé cette année ses premières collections pour la maison et poursuit ainsi son engagement dans la définition d’un art de vivre raffiné. Dans le prolongement de la ligne Objets Nomades, la marque dévoilait au sein du Palazzo Serbelloni une collection de mobilier et de luminaires, une série de textiles, des objets de décoration, ainsi qu’une panoplie d’arts de la table.

Forte du succès de la collaboration avec Pierre Chapo Création en 2024, Yves Salomon Éditions présente cette année une série de pièces élaborées avec Dimorestudio et faisant écho à l’œuvre de l’artiste italien Carlo Bugatti. On retrouve ainsi ici cinq nouvelles assises singulières qui font dialoguer métal et peausserie, aux côtés de pièces historiques de l’Italien.

Pour cette édition de la Milan Design Week, le label A-POC ABLE ISSEY MIYAKE dévoile, sous l’égide de son designer Yoshiyuki Miyamae, une ligne de luminaires textiles à la fois techniques et délicats, imaginés en collaboration avec le studio suisse atelier oï. Deux séries de lampes — portables et suspensions — réalisées à partir de la technologie « Steam Stretch », qui utilise l’assistance informatique pour pré-tisser des formes dans un tissu en fibre élasthanne, qui se révèlent sous l’effet de la vapeur, par rétractation.

Pour sa quatrième édition, Prada Frames invite de nouveau le duo de Formafantasma à animer un cycle de conférences sur le thème des infrastructures, des notions de mouvement et de déplacements de personnes, de biens et de marchandises. Cette année, ce symposium baptisé « In Transit » se tenait en partie à bord du spectaculaire train Arlecchino, récemment restauré par la Fondazione FS Italiane et conçu à l’origine par Gio Ponti et Giulio Minoletti dans les années 1950.