Merci patrons !
Suite à l'agacement compréhensible de Bernard Arnault, exaspéré par la récente volonté de surtaxer les grands groupes produisant en France, "Causeur" consacre un dossier de 16 pages aux patrons, en voulant, cette fois-ci et pour une fois, les remercier... L’article Merci patrons ! est apparu en premier sur Causeur.

Suite à l’agacement compréhensible de Bernard Arnault, exaspéré par la récente volonté de surtaxer les grands groupes produisant en France, Causeur consacre un dossier de 16 pages aux patrons, en voulant, cette fois-ci et pour une fois, les remercier!
Les patrons se rebiffent. D’habitude, ils encaissent les coups en silence, acceptant de se faire déplumer par le gouvernement et insulter par des élus, syndicalistes et journalistes qui les décrivent comme des profiteurs-affameurs du peuple. La brillante idée de surtaxer les grands groupes produisant en France a fait sortir Bernard Arnault du bois. D’après un entrepreneur en colère, qui signe un texte dans nos colonnes (pages 50-51 du magazine), ces jours-ci, dans les milieux économiques, on ne parle pas seulement des affaires, très mauvaises au demeurant, mais de l’incompétence de gouvernants accusés d’emmener le pays dans le mur. Non sans quelques solides arguments.
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Certes, les patrons ne sont pas dénués de responsabilités dans notre situation. Beaucoup ont délocalisé à tour de bras et favorisé outrageusement les actionnaires au détriment des salariés. Raison de plus pour ne pas s’attaquer à ceux qui ont continué à produire en France et d’ailleurs à produire tout court, quand des esprits forts assuraient que les usines, c’était fini et que seuls les services étaient dignes de nations évoluées. D’où la consternante mutation de notre machine productive en économie de consommation, analysée par Pierre Vermeren (pages 52-53 du magazine). Même la gauche, naguère productiviste et attachée à la défense de l’outil de travail, s’est vautrée dans l’illusion tertiaire : le mot « production » ne figurait pas dans l’affligeant programme de la défunte Nupes.
À ces reniements s’ajoute le fait que notre pays, englué dans sa merveilleuse culture du service public, est de longue date l’économie la plus soviétique du monde libre (lire la démonstration sans appel de Stéphane Germain, pages 46-47 du magazine). Nulle part ailleurs, on ne regarde avec une telle méfiance l’initiative privée, suspecte a priori de charrier les eaux glacées du calcul égoïste. En réalité, il ne faut pas gratter longtemps derrière les belles proclamations égalitaires pour tomber sur les passions tristes (brillamment analysées par Jeremy Stubbs, pages 48-49 du magazine). Dans ces conditions, on devrait plutôt décerner des lauriers aux chefs d’entreprise qui, en dépit des taxes et des normes, croient encore à la France. Merci patrons !
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