Marc Deudon : le peintre drôle mais inquiet
Chaque semaine, Philippe Lacoche nous donne des nouvelles de Picardie… L’article Marc Deudon : le peintre drôle mais inquiet est apparu en premier sur Causeur.

Chaque semaine, Philippe Lacoche nous donne des nouvelles de Picardie…
Le peintre amiénois Marc Deudon ne manque pas d’humour, c’est évident, mais il est inquiet. Lorsqu’il pose pour une photographie, il arbore un sourire un peu mélancolique, certainement le reflet de ses états d’âme. Il en va de même pour ses tableaux ; sur l’un d’eux, un visage, un smiley peut-être, qui fait penser à la moue d’un bouledogue français contrarié. Un visage rond comme la lune, rond comme la terre plutôt car c’est bien la terre, notre fichue Terre qui inquiète Marc Deudon.
« Le temps est inexorable », explique-t-il, philosophe. « Chaque jour, la planète souffre davantage à cause de tout ce qu’on ne fait pas. Tant qu’on n’aura pas un gouvernement mondial, on ne sortira pas de cette descente aux enfers. » Pollution, réchauffement climatique, ce sont toutes ces agressions qui le conduisent à lever le pinceau.
Le vendredi 6 juin prochain, de 18 heures à 21 heures, dans les locaux de la Société d’Horticulture de Picardie, au 58/60 de la rue Lenôtre, à Amiens, aura lieu le vernissage de l’exposition de cinquante de ses tableaux ; il l’a baptisée Série noire. Elle se prolongera les 7, 8 et 9 juin, de 10 heures à 19 heures. « Depuis quelques mois, je cherchais une salle pour exposer », raconte-t-il. « Le hasard m’a fait rencontrer la Société d’horticulture à la suite d’une fête des jardins. Je me suis rendu compte que c’était une association ancienne et très intéressante. Et la bâtisse ancienne qui l’héberge est vraiment à sauvegarder. Un des premiers administrateurs fut Jules Verne. Elle mérite de l’aide. Elle a besoin de fonds pour rénover les locaux. Je me suis dit que cette association locale ne récoltait pas assez de dons (N.D.A. : il n’en loupe pas une l’amusant et inquiet Marc Deudon !). Cette journée sera donc l’occasion de donner un coup de projecteur sur cette société. » Généreux, à la faveur de son exposition, il va offrir trois toiles qu’il a restaurées (oui, il lui arrive de restaurer car, sourit-il, « je ne supporte pas les tableaux en détresse ») : une nature morte aux fruits de la fin du XIXe siècle, un bouquet de roses des années 1960, du peintre amiénois Lamarre (également photographe), et une jeune fille près d’un ruisseau dans un bois, de Charles Jean Auguste Escudier (1848-1923). Nul doute que cela aidera la vieille dame très fleurie.
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Psychologue de profession, aujourd’hui retraité, Marc Deudon a commencé à peindre vers l’âge de 18 ans. Autodidacte, il le revendique, certainement une façon pour lui de préserver la liberté de son expression artistique : « Il y a des sujets qui me titillent et suscitent en moi une inspiration. Me vient alors une idée de tableau, très souvent après avoir pris quelques photos. Je traite ensuite le sujet à ma façon. Je ne cherche absolument pas à plaire, si ce n’est à moi-même. C’est pour ça que mes peintures sont très différentes les unes des autres. Il y a de l’abstrait, du figuratif et du semi-figuratif ; et de vrais paysages. » À découvrir. Lecteurs, vous savez ce qu’il vous reste à faire. (De mon côté, je suis certain que ma Sauvageonne m’entraînera, d’un pas alerte et plus ébouriffée que jamais, vers la belle bâtisse de la Société d’Horticulture de Picardie.)
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