J.K. Rowling 1 – Genderfluid 0
Les Britanniques ne sont pas aussi « woke » qu’on le craignait. La Cour suprême britannique a statué que la définition légale d'une « femme » doit se baser sur le sexe biologique, et non sur le genre. Cette décision, saluée par les féministes, suscite évidemment l’inquiétude des associations LGBT luttant pour les « droits » des personnes transgenres. La directrice de la rédaction de Causeur, qui a su réaliser l’amalgame de l’autorité et du charme, le rappelle pourtant : on doit pouvoir dire tranquillement qu’ « une femme trans n’est pas tout à fait une femme comme les autres »... L’article J.K. Rowling 1 – Genderfluid 0 est apparu en premier sur Causeur.

Théorie du genre. Les Britanniques ne sont pas aussi « woke » qu’on le craignait. La Cour suprême britannique a statué que la définition légale d’une « femme » doit se baser sur le sexe biologique, et non sur le genre. Cette décision, saluée par les féministes, suscite évidemment l’inquiétude des associations LGBT luttant pour les « droits » des personnes transgenres. La directrice de la rédaction de Causeur, qui a su réaliser l’amalgame de l’autorité et du charme, le rappelle pourtant: on doit pouvoir dire tranquillement qu’ « une femme trans n’est pas tout à fait une femme comme les autres ».
Une décision de la Cour suprême britannique fait du bruit. Une femme est une femme, a tranché la haute juridiction ! Selon la Cour, la qualité de femme et les droits afférents sont donc liés au sexe biologique – c’est-à-dire au sexe de naissance, et non pas au « genre ». Et donc, une femme trans – par exemple un homme qui a opéré sa transition et obtenu en Angleterre son certificat, le GRC – ne peut pas bénéficier des mêmes droits que les femmes.
Le coming-out terf d’Elisabeth Lévy
On le sait depuis longtemps, et c’est un euphémisme : entre les trans et les féministes, ce n’était pas le grand amour. Le litige est cette fois parti d’une affaire sur l’interprétation de la loi britannique sur l’égalité (Equality act de 2010) entre le gouvernement écossais très transfriendly (il défend tout de même le droit à la transition sans avis médical dès 16 ans !) et ForWomenScotland, une association féministe notamment subventionnée par la romancière J. K. Rowling (qui est accusée depuis des années de « transphobie », parce qu’elle ose dire qu’il y a deux sexes).
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Conséquence concrète: on pourrait refuser les transsexuelles dans une prison pour femmes, dans un centre d’hébergement ou dans les épreuves sportives féminines. La Cour précise qu’elles seront néanmoins protégées contre les discriminations par d’autres lois. Les féministes crient victoire, les associations trans et LGBT au scandale – alors qu’habituellement l’Etat de droit c’est sacré. « Les femmes et les filles sont enfin protégées au Royaume-Uni », clame Mme Rowlings.
Que vous inspire cette décision ?
Que nous vivons dans un drôle de monde, où un tribunal doit énoncer une évidence anthropologique. La division de l’humanité en deux sexes est le seul universel de l’humanité, un invariant dans le temps et dans sa géographie, la première caractéristique qui s’impose quand on voit quelqu’un. Accessoirement, c’est aussi selon moi ce qui rend ce monde habitable et agréable (quelle que soit votre sexualité, d’ailleurs).
Bien sûr, la transsexualité existe. Elle est assez mystérieuse. C’est quelque chose comme une erreur d’aiguillage (une psyché de femme dans un corps d’homme). L’acceptation sociale de cette différence radicale est une excellente nouvelle pour les individus (et les mesures de Trump contre les trans dans l’armée sont de ce point de vue déplorables). Mais, on ne va pas abolir la réalité et la biologie. J’en ai assez de vivre dans un monde où j’ai l’impression d’être folle.
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Une femme trans n’est pas tout à fait une femme comme les autres. Elle conserve la force et parfois les pulsions d’un homme. Il y a eu des cas de viols ou d’agression dans les prisons pour femmes. Dans le sport, c’est évidemment une injustice flagrante.
Cette mode adolescente pour la transition de genre est encouragée par les lobbys militants et des cliniques privées. Ce qui était l’exception et une toute petite minorité est maintenant devenu l’un des vecteurs de la rébellion adolescente. Et la révolte de parents qui voient leur enfant rentrer de l’école en réclamant un changement de sexe a fortement pesé sur le vote Trump aux États-Unis.
Le déterminisme biologique, voilà l’ennemi !
La tolérance pour les individus, je le répète, c’est très bien. Mais les lobbys veulent que ce soit une norme ; ils réclament un troisième voire un quatrième sexe au nom d’un principe simple : « Je suis ce que je veux ». On a tous en mémoire l’air éberlué du journaliste de gauche Daniel Schneidermann à la télévision quand l’un des invités de son plateau lui balançait « Qu’est-ce qui vous dit que je suis un homme ? » Des militants exigent des droits, des reconnaissances, de l’officiel. Eh bien non, ils doivent accepter d’être une ultra-minorité qui échappe à la norme générale. Égaux, certes, mais différents. On ne peut pas en permanence réclamer le beurre de la rébellion et l’argent de l’institution.
Cette chronique a été diffusée sur Sud Radio
Retrouvez Elisabeth Lévy au micro de Jean-Jacques Bourdin dans la matinale
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