Haro sur le Bayrou!
Mediapart, qui bien sûr ne roule pas pour l’extrême-gauche déçue de ne pas être aux manettes, sort en toute objectivité une enquête qui tente de mettre en cause François Bayrou dans une affaire de maltraitances supposées. Et les grands médias, qui n’ont apparemment pas d’autres chats à fouetter à un moment où J.D. Vance envoie balader l’Europe en général et l’Ukraine en particulier, brodent à l’infini sur une « affaire » montée de toutes pièces. Alors notre chroniqueur ironise… L’article Haro sur le Bayrou! est apparu en premier sur Causeur.

Mediapart, qui bien sûr ne roule pas pour l’extrême-gauche déçue de ne pas être aux manettes, sort en toute objectivité une enquête qui tente de mettre en cause François Bayrou dans une affaire de maltraitances supposées. Et les grands médias, qui n’ont apparemment pas d’autres chats à fouetter à un moment où J.D. Vance envoie balader l’Europe en général et l’Ukraine en particulier, brodent à l’infini sur une « affaire » montée de toutes pièces. Alors notre chroniqueur ironise…
Le Figaro vient opportunément de sortir le rapport de l’Inspection Générale issu d’une enquête opérée il y a 25 ans dans l’institution scolaire de Bétharram. Un rapport diligenté par l’Education nationale, alors dirigée par François Bayrou : le ministre, alerté par les rumeurs et par une plainte déposée par un parent d’élève, n’avait pas hésité à lancer les inquisiteurs de l’Education nationale sur cette cité scolaire privée aux méthodes quelque peu archaïques. Est-ce là le réflexe d’un homme qui se sent coupable ?
On ne saurait le lui reprocher, n’en déplaise aux ayatollahs de Mediapart / LFI, qui soulignent, scrogneugneu, que le ministre y avait inscrit certains de ses enfants (et comme il l’a fait remarquer, quel malade mettrait ses gosses dans une institution que l’on soupçonne de crimes sexuels ? Pas même les gens de LFI…), et que son épouse y dispensait des cours de catéchisme — au lieu d’enseigner la vulgate du lambertisme. Haro !
Que dit ce rapport ? « Notre-Dame de Bétharram n’est pas un établissement où les élèves sont brutalisés », affirme l’inspecteur. Il ajoute que « tous ceux » qu’il a entendus, à l’exception d’un, « plus nuancé », vivent leur scolarité « très normalement », « sans subir de châtiment corporel et dans un climat de confiance ».
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Alors certes, un surveillant a eu la main un peu leste — ce qui arrivait journellement dans les années 1960, époque lointaine où Bétharram, qui n’est pas exactement à la pointe des pédagogies nouvelles, semble s’être arrêté. So what ? « Selon le représentant des victimes, précise France 3-Régions, cette violence constituait « l’ADN de cet établissement ». C’est pour ça que nos parents, parfois, nous y mettaient ! Pour redresser soi-disant les enfants pas sages ! Le règne du silence, c’était, Bétharram ».
C’était il y a presque trente ans. Alors oui, Bétharram était passé à côté de l’élève au centre acteur de son propre savoir, selon la formule instaurée par la loi Jospin en 1989. Et ses enseignants n’avaient pas été formés dans les IUFM nouvellement créés…
Sauf une, apparemment :
« Le rapport s’intéresse ensuite à une professeur de mathématiques. Il s’agit de Mme G., enseignante qui a témoigné dans ce même article de Mediapart mettant en cause l’actuel Premier ministre, François Bayrou. En juillet 2024, elle s’était aussi exprimée dans Le Point, dénonçant des maltraitances sur les élèves. L’enseignante qui a travaillé dans l’établissement de 1994 à 1996, assure dans ces médias en avoir parlé à l’époque de vive voix à François Bayrou. Le rapport d’inspection évoque justement son cas. Le 6 avril 1996, blessée par un élève sorti en courant d’une salle de cours, elle a demandé à son avocat de porter plainte.
L’inspecteur décrit une professeur qui « connaît de sérieuses difficultés dans ses classes ». Les témoignages de « ses collègues professeurs montrent qu’[elle] est arrivée dans ce collège avec un état d’esprit très négatif. Elle aurait exprimé son intention de « démolir Bétharram » considérant que cet établissement utilise des méthodes d’un autre âge », constate le rapport, avant d’affirmer qu’elle n’a pas été agressée. Il recommande de « trouver une solution afin que Madame G. n’enseigne plus dans cet établissement ». »
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Sans doute en est-il allé ainsi, sinon Mme G. n’aurait pas en elle autant de hargne recuite. Sinon elle n’aurait pas tiré les sonnettes de la presse — mais en 2024, on ne s’intéressait pas encore à Bayrou. Il a fallu que le Béarnais devienne Premier ministre, en lieu et place de Mélenchon, pour qu’un média (part) ramasse sa rengaine dans le caniveau.
Peut-on reprocher quoi que ce soit au ministre qui a diligenté l’enquête ? Certes, le rapport est rédigé par de hauts fonctionnaires, et pas par les amis de Louis Boyard, le recalé de Villeneuve-Saint-Georges, ou de Sébastien Delogu, récemment condamné pour violences envers des enseignants à Marseille, et partisan d’affecter la vente de drogues légalisées aux narco-trafiquants. Deux grandes consciences de notre démocratie chancelante, comme on voit. Faut-il les affecter à une contre-expertise, puisque leur parti réclame une enquête parlementaire ?
On se souvient de la Fontaine, dans « Les Animaux malades de la peste » : « À ces mots, on cria Haro sur le baudet ! » À tout pouvoir et à tout contre-pouvoir, il faut un bouc émissaire. Le maire de Pau et actuel Premier ministre passe pour un maillon faible d’une droite incertaine. Mais c’est une feinte : moi qui le connais un peu, je peux affirmer que le Gascon est plus fin, plus adroit manœuvrier et in fine plus courageux que les hyènes qui lui courent aux basques.
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