Factoryz : 15 000 équipements réemployés, le pari durable de Paris 2024

15 000 équipements réemployés, 205 tonnes de déchets évitées, 552 tonnes de CO₂e économisées , soit l’équivalent de 69 tours de la Terre en voiture, ou environ les émissions annuelles de 60 Français. Ce sont les chiffres impressionnants d’un pari réussi par Paris 2024 : celui de concilier gigantisme olympique et sobriété environnementale. Mais derrière ce succès, un acteur méconnu : Factoryz, une start-up française qui a digitalisé l’économie circulaire à travers une plateforme inédite. Comment cette technologie a-t-elle permis de structurer un réemploi à grande échelle ? Quels défis se posent ? Et peut-elle inspirer d’autres grands événements ? En amont des compétitions, alors que la logistique battait déjà son plein, Factoryz a déployé sa plateforme numérique en juillet 2024. L’objectif était clair : organiser la seconde vie de milliers d’équipements (mobilier, matériel sportif, éléments événementiels…) en les rendant accessibles aux associations, collectivités et entreprises. Tout est passé par le numérique : une interface claire, rapide à prendre en main, une gestion des stocks en temps réel, et une centralisation des flux, avec des suivis logistiques précis. Résultat : en seulement 4 mois, plus de 77 % des équipements ont trouvé preneur, avec 4 400 connexions lors des pics d’affluence, et même une commande atteignant 20 000 euros. Les coulisses technologiques : IA, data et Lean management Si la plateforme a tenu bon face à l’ampleur de la tâche, c’est aussi grâce à son architecture technique. Factoryz repose sur plusieurs piliers : Une approche pragmatique du Lean management, pour éviter les gaspillages à chaque étape. Une assurance qualité robuste, qui garantit la traçabilité du matériel. Et surtout, un bon usage de la data et de l’ intelligence artificielle. Grâce à ces outils, Factoryz a pu : Anticiper les besoins selon les typologies d’acteurs. Prédire les flux à redistribuer et adapter les stocks disponibles. Optimiser les itinéraires logistiques pour réduire les déplacements et émissions associées. Cette architecture technologique permet non seulement de gagner en efficacité, mais aussi de réduire les coûts et d’éviter le gaspillage, tout en créant de la valeur pour chaque maillon de la chaîne. Zoom sur l’impact numérique Si la plateforme de Factoryz a permis d’économiser 552 tonnes de CO₂e, l’utilisation du numérique en lui-même n’est pas sans conséquences environnementales. Selon un rapport de l’ ADEME publié en 2022, le numérique représente aujourd’hui environ 4 % de l’empreinte carbone de la France. Et cette partie pourrait augmenter de manière significative d’ici 2030 : + 45 % d’augmentation de l’empreinte carbone du numérique, pour atteindre 25 millions de tonnes de CO₂e par an ; + 14 % de la consommation de ressources abiotiques (métaux et minéraux) nécessaires à la fabrication des serveurs, terminaux, câbles et infrastructures ; + 5 % de la consommation électrique finale en phase d’usage, soit 54 TWh par an, l’équivalent de la consommation annuelle d’environ 5 millions de foyers français. Dans le cas de Factoryz, aucune donnée spécifique sur l’empreinte de la plateforme n’a été communiquée. Néanmoins, en tant que service web avec infrastructure cloud, l’impact reste relativement faible comparé aux bénéfices environnementaux générés par le réemploi à grande échelle. Cela dit, à l’échelle nationale ou internationale, l’accélération des usages numériques impose une vigilance accrue. Ces chiffres rappellent que l’innovation technologique, même lorsqu’elle sert des objectifs écologiques, doit être pensée dans une logique de sobriété numérique : éco-conception, limitation des flux inutiles, et choix d’hébergements plus durables. Des défis à la hauteur de l’envergure des Jeux Mais un tel projet ne s’est pas fait sans embûches. L’ampleur de Paris 2024 a mis l’organisation à rude épreuve. Coordonner l’ensemble des acteurs (organisateurs, prestataires, bénéficiaires) dans un calendrier resserré avec nécessité une grande souplesse. La gestion des imprévus logistiques – retards de livraison, matériels incomplets, changements de dernière minute a également représenté un défi majeur. De plus, l’enjeu n’était pas seulement technique. Il fallait mobiliser les bénéficiaires en amont, leur expliquer l’utilité et le fonctionnement de la plateforme, et garantir une expérience fluide malgré des délais très courts. « Ce projet démontre que le réemploi peut être intégré dans des événements de grande ampleur et devenir un levier majeur de transition écologique », affirme Fanny Desmaisons, cheffe de projet chez Factoryz. Et elle a raison : ce projet montre la force des start-ups comme moteurs d’innovation durable. Leur capacité à réagir rapidement, à co-construire des outils sur-mesure, et à créer de nouveaux modèles économiques leur donnant un rôle central. D’autres jeunes pousses ont aussi marqué Paris 2024 : gestion des biodéchets, logistique décarbonée, solutions de tri intelli

Mar 24, 2025 - 14:24
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Factoryz : 15 000 équipements réemployés, le pari durable de Paris 2024

15 000 équipements réemployés, 205 tonnes de déchets évitées, 552 tonnes de CO₂e économisées , soit l’équivalent de 69 tours de la Terre en voiture, ou environ les émissions annuelles de 60 Français. Ce sont les chiffres impressionnants d’un pari réussi par Paris 2024 : celui de concilier gigantisme olympique et sobriété environnementale. Mais derrière ce succès, un acteur méconnu : Factoryz, une start-up française qui a digitalisé l’économie circulaire à travers une plateforme inédite. Comment cette technologie a-t-elle permis de structurer un réemploi à grande échelle ? Quels défis se posent ? Et peut-elle inspirer d’autres grands événements ?

En amont des compétitions, alors que la logistique battait déjà son plein, Factoryz a déployé sa plateforme numérique en juillet 2024. L’objectif était clair : organiser la seconde vie de milliers d’équipements (mobilier, matériel sportif, éléments événementiels…) en les rendant accessibles aux associations, collectivités et entreprises.

Tout est passé par le numérique : une interface claire, rapide à prendre en main, une gestion des stocks en temps réel, et une centralisation des flux, avec des suivis logistiques précis. Résultat : en seulement 4 mois, plus de 77 % des équipements ont trouvé preneur, avec 4 400 connexions lors des pics d’affluence, et même une commande atteignant 20 000 euros.

Les coulisses technologiques : IA, data et Lean management

Si la plateforme a tenu bon face à l’ampleur de la tâche, c’est aussi grâce à son architecture technique.
Factoryz repose sur plusieurs piliers :

  • Une approche pragmatique du Lean management, pour éviter les gaspillages à chaque étape.
  • Une assurance qualité robuste, qui garantit la traçabilité du matériel.
  • Et surtout, un bon usage de la data et de l’ intelligence artificielle.

Grâce à ces outils, Factoryz a pu :

  • Anticiper les besoins selon les typologies d’acteurs.
  • Prédire les flux à redistribuer et adapter les stocks disponibles.
  • Optimiser les itinéraires logistiques pour réduire les déplacements et émissions associées.

Cette architecture technologique permet non seulement de gagner en efficacité, mais aussi de réduire les coûts et d’éviter le gaspillage, tout en créant de la valeur pour chaque maillon de la chaîne.

Zoom sur l’impact numérique

Si la plateforme de Factoryz a permis d’économiser 552 tonnes de CO₂e, l’utilisation du numérique en lui-même n’est pas sans conséquences environnementales.

Selon un rapport de l’ ADEME publié en 2022, le numérique représente aujourd’hui environ 4 % de l’empreinte carbone de la France. Et cette partie pourrait augmenter de manière significative d’ici 2030 :

  • + 45 % d’augmentation de l’empreinte carbone du numérique, pour atteindre 25 millions de tonnes de CO₂e par an ;
  • + 14 % de la consommation de ressources abiotiques (métaux et minéraux) nécessaires à la fabrication des serveurs, terminaux, câbles et infrastructures ;
  • + 5 % de la consommation électrique finale en phase d’usage, soit 54 TWh par an, l’équivalent de la consommation annuelle d’environ 5 millions de foyers français.

Dans le cas de Factoryz, aucune donnée spécifique sur l’empreinte de la plateforme n’a été communiquée. Néanmoins, en tant que service web avec infrastructure cloud, l’impact reste relativement faible comparé aux bénéfices environnementaux générés par le réemploi à grande échelle. Cela dit, à l’échelle nationale ou internationale, l’accélération des usages numériques impose une vigilance accrue.

Ces chiffres rappellent que l’innovation technologique, même lorsqu’elle sert des objectifs écologiques, doit être pensée dans une logique de sobriété numérique : éco-conception, limitation des flux inutiles, et choix d’hébergements plus durables.

Des défis à la hauteur de l’envergure des Jeux

Mais un tel projet ne s’est pas fait sans embûches. L’ampleur de Paris 2024 a mis l’organisation à rude épreuve. Coordonner l’ensemble des acteurs (organisateurs, prestataires, bénéficiaires) dans un calendrier resserré avec nécessité une grande souplesse.

La gestion des imprévus logistiques – retards de livraison, matériels incomplets, changements de dernière minute a également représenté un défi majeur.

De plus, l’enjeu n’était pas seulement technique. Il fallait mobiliser les bénéficiaires en amont, leur expliquer l’utilité et le fonctionnement de la plateforme, et garantir une expérience fluide malgré des délais très courts.

« Ce projet démontre que le réemploi peut être intégré dans des événements de grande ampleur et devenir un levier majeur de transition écologique », affirme Fanny Desmaisons, cheffe de projet chez Factoryz.

Et elle a raison : ce projet montre la force des start-ups comme moteurs d’innovation durable. Leur capacité à réagir rapidement, à co-construire des outils sur-mesure, et à créer de nouveaux modèles économiques leur donnant un rôle central.

D’autres jeunes pousses ont aussi marqué Paris 2024 : gestion des biodéchets, logistique décarbonée, solutions de tri intelligentes…
Les Jeux ont été un véritable terrain d’expérimentation pour de nombreuses innovations au service de l’environnement.

Une réussite… dans un cadre à relativiser ?

Ces résultats sont à saluer. Mais ils ne doivent pas masquer le poids global de l’événement.
Malgré les efforts de réemploi, les Jeux restent un événement très émetteur de carbone, notamment en raison des déplacements internationaux et de certaines constructions.

Le réemploi, même à grande échelle, ne peut pas tout comprendre, mais il montre une voie.
Une manière d’ancrer la sobriété dans la planification des grands projets, et de prouver que des solutions concrètes et mesurables peuvent être intégrées à des organisations complexes.

Paris 2024 a prouvé qu’il était possible de conjuguer innovation, technologie et durabilité.
Grâce à Factoryz, le réemploi à franchi un cap : digitalisé, prédictif, fluide.

Et surtout, inspirant. Car cette expérience pourrait servir de modèle à d’autres : les futurs JO, mais aussi des festivals musicaux, des foires professionnelles, ou encore des collectivités locales organisant des événements publics.

L’économie circulaire entre dans une nouvelle ère, portée par des outils intelligents et des acteurs engagés. Et si l’héritage des Jeux de Paris ne se mesurait pas uniquement en médailles, mais aussi en bonnes pratiques pour la planète ?

Les chiffres clés à retenir

  • 15 000 équipements réemployés en 4 mois
  • 77 % de taux de réemploi
  • 205 tonnes de déchets évités
  • 552 tonnes de CO₂e économisées
  • 4 400 connexions lors des photos d’affluence sur la plateforme
  • 20 000 € pour la commande la plus importante

Source : https://www.pa-sport.fr/2025/03/21/jeux-olympiques-paris-2024-et-factoryz-un-record-de-15-000-equipements-reemployes-pour-des-jeux-durables/

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