Espagne : un nuage toxique de chlore entraîne le confinement de 160 000 personnes
Avant même que le soleil ne se hisse au-dessus de la Méditerranée, le samedi 10 mai, un incendie se déclare dans un entrepôt industriel à… Cet article Espagne : un nuage toxique de chlore entraîne le confinement de 160 000 personnes est apparu en premier sur Green et Vert.

Rapidement, un nuage toxique se forme. Cinq municipalités sont touchées. Le scénario redouté de tout plan de gestion chimique se matérialise. Plus de 160 000 habitants sont invités à se calfeutrer. La Protection civile catalane, sobrement, alerte sur les réseaux sociaux : « Si vous êtes dans la zone affectée, ne sortez pas de chez vous ou de votre lieu de travail ».
Chlore : un ennemi discret et redoutable
Le chlore est certes familier : désinfectant des piscines, purificateur de l’eau. Mais lorsque ses vapeurs se répandent dans l’air ambiant, il devient un agent toxique redoutable, capable de provoquer des troubles respiratoires, des irritations sévères, voire pire.
Selon les pompiers catalans, l’incendie aurait pris naissance dans la réserve principale de l’entrepôt. Sur la plateforme X (anciennement Twitter), ils précisent : « Aucun blessé n’a été signalé », tout en ajoutant qu’une « surveillance du nuage généré par l’incendie pour suivre son évolution et ses niveaux de toxicité » restait en cours. La combustion du chlore est une opération particulièrement périlleuse. Le propriétaire du dépôt, Jorge Viñuales Alonso, le résume à la radio dans des propos rapportés par Le Monde : « Le chlore s’enflamme rarement, mais, lorsqu’il brûle, il est très difficile à éteindre ».
Un confinement à grande échelle : cinq villes paralysées
À mesure que les vapeurs chlorées gagnent du terrain, les mesures de sécurité s’intensifient. Les villes côtières situées entre Barcelone et Tarragone (dont Cubelles, Cunit et Calafell) entrent en phase de confinement. Les écoles ferment, les commerces baissent le rideau, les transports s’arrêtent. Les lignes ferroviaires régionales sont suspendues entre les gares de Vilanova et Sant Vicenç de Calders. La C-31, axe routier structurant de la zone, est coupée.
Les événements publics sont annulés, les citoyens restent cloîtrés. L’événement déclenche une mobilisation massive. Les autorités catalanes activent le PLASEQCAT, le plan spécial de gestion des risques chimiques. Des capteurs de toxicité sont déployés pour mesurer en temps réel la densité du nuage et en anticiper la trajectoire.
Une gestion de crise saluée, mais des questions qui fâchent
Face à cette situation explosive, la réaction rapide des autorités locales est saluée. Salvador Illa, président de la Generalitat, affirme que « la situation est sous contrôle » et remercie « la discipline et la réactivité des citoyens » selon la radio Cadena SER. Mais derrière cette communication rassurante, les interrogations fusent. Pourquoi un site industriel contenant autant de produits chimiques était-il situé à si faible distance de zones densément peuplées ?
Les dispositifs de sécurité étaient-ils adaptés à ce type de produits ? On estime que près de 70 tonnes de chlore étaient entreposées sur place. Aucun capteur préventif n’a permis d’alerter avant que le feu ne se déclare. Un rapport d’inspection, datant de 2023, mentionnait des « défauts dans les systèmes de ventilation et d’évacuation des fumées » selon El País, une information qui, si confirmée, pourrait entraîner des poursuites judiciaires.
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