Divorce à la nord-coréenne
Face à l’augmentation des séparations, le régime de Kim Jong-un durcit le ton: humiliation publique, sanctions professionnelles et punitions sévères, l'adage « jusqu’à ce que la mort nous sépare » n'a jamais été aussi littéral... L’article Divorce à la nord-coréenne est apparu en premier sur Causeur.

Face à l’augmentation des séparations, le régime de Kim Jong-un durcit le ton: humiliation publique des parents de divorcés, sanctions professionnelles et punitions sévères, l’adage « jusqu’à ce que la mort nous sépare » n’a jamais été aussi littéral…
En Corée du Nord, on se passe la bague au doigt assez jeune. Les mariages, souvent arrangés par les familles, se doivent de respecter les rites traditionnels en vigueur. À l’inverse, divorcer dans « le pays du secret » relève d’un véritable parcours du combattant. Selon la loi, la séparation n’est possible qu’avec l’accord des deux conjoints et l’aval express du gouvernement.
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Depuis la crise du Covid-19 et les difficultés économiques, les cas de divorce ont explosé. En 2023, Pyongyang a lancé une vaste campagne de sensibilisation prônant « l’élimination totale du divorce » et la promotion d’une famille harmonieuse. Derrière ces formules fleuries se cache un objectif : enrayer la chute libre du taux de natalité. Selon le Fonds des Nations unies pour la population, la Corée du Nord affichait un taux de 1,8 enfant par femme en 2023, un chiffre certes plus élevé que celui de sa rivale sud-coréenne, mais en constante diminution.
« Valeurs familiales » et irrespect des droits de l’homme
Pour renforcer son action, le régime a fait preuve d’inventivité féroce en instaurant des mesures dissuasives telles que l’humiliation publique des parents de divorcés et des sanctions contre les entreprises affichant un taux élevé de séparation parmi leurs salariés. Malgré ces intimidations, la courbe des divorces ne s’est pas inversée. Face à cette tendance jugée trop progressiste, Kim Jong-un a décidé de durcir la répression sur ce qu’il considère comme un « acte antisocialiste ». Désormais, les couples souhaitant se séparer risquent de lourdes sanctions, pouvant aller jusqu’à six mois de camp de travail, aussi bien pour l’homme que pour la femme. Auparavant, seul le conjoint à l’initiative du divorce était puni, et ce, même en cas de violences conjugales.
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Dans un souci affiché de protection des familles, les autorités ont néanmoins consenti à accorder aux mères de jeunes enfants un régime « aménagé » : elles peuvent faire la navette entre le camp de travail et leur domicile afin de s’occuper de leur progéniture, laissée aux bons soins du reste de la famille. Une concession qui, selon le régime, témoigne de son… attachement aux valeurs familiales et au respect des droits de l’homme.
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