Ces drames terribles ont valu à cette rue du 16ème arrondissement le titre de “rue la plus maudite de Paris”
Tantôt apprécié, tantôt critiqué, le 16ème arrondissement est principalement connu pour ses hôtels et immeubles luxueux et ses impasses secrètes avec vue sur la tour Eiffel, bien que l’on oublie souvent qu’il abrite également de petites merveilles comme ce paisible parc à la longue histoire. Mais saviez-vous que c’est aussi dans le 16ème arrondissement que […]

Tantôt apprécié, tantôt critiqué, le 16ème arrondissement est principalement connu pour ses hôtels et immeubles luxueux et ses impasses secrètes avec vue sur la tour Eiffel, bien que l’on oublie souvent qu’il abrite également de petites merveilles comme ce paisible parc à la longue histoire. Mais saviez-vous que c’est aussi dans le 16ème arrondissement que se trouve une rue tristement célèbre, souvent considérée comme la plus maudite de Paris ?
La fin tragique d’un artiste vedette des années 70
Le vendredi 25 avril 1975 devait être un jour heureux pour Mike Brant, chanteur vedette des années 70, en ce jour de sortie de son nouvel album. Mais à 11 h 15, l’interprète de Qui Saura ou Laisse moi t’aimer, qui habitait alors avenue Georges-Mandel dans le 16ème arrondissement, fait une chute depuis le sixième étage d’un immeuble situé 6 rue Erlanger, alors qu’il se trouvait chez une amie. Sujet à la dépression, épuisé par le rythme intense de sa carrière, affecté par la guerre du Kippour et hanté par le spectre de la Shoah, le chanteur avait déjà fait une première tentative de suicide similaire en Suisse quelques mois plus tôt, s’en sortant finalement avec un traumatisme crânien et une double fracture de la jambe. Mais cette fois, cette chute de six étages est fatale à Mike Brant, qui décède dans l’ambulance le transportant à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt. Un drame qui ne passe évidemment pas inaperçu compte tenu de l’immense popularité du chanteur à cette époque. La semaine suivante, la chanson Dis-lui sort d’ailleurs dans les bacs et se vendra à plus de 500 000 exemplaires. Surtout, la fin tragique de l’artiste seulement âgé de 28 ans est également sujet à de nombreuses théories : de l’assassinat déguisé à une altercation qui aurait mal tourné avec son producteur de l’époque, en passant même par une histoire d’espionnage en lien avec le Mossad. Une chose est certaine : malgré une courte carrière, Mike Brant a laissé une trace considérable dans la chanson française et à Paris, où une place en son nom a été inaugurée en 2018 dans le 16ème arrondissement, non loin de son dernier domicile avenue Georges-Mandel.
Le théâtre inattendu d’un crime des plus horribles
Moins de dix ans après le décès de Mike Brant, la rue Erlanger fait à nouveau la une de l’actualité, avec une histoire encore plus sombre. Le 11 juin 1981, toute l’attention est cette fois portée au numéro 10 de la rue, avec l’affaire du tristement célèbre “cannibale Japonais” Isseï Sagawa. Cet étudiant est en effet arrêté après avoir tué d’un coup de carabine Renée Hartevelt, une Néerlandaise âgée de 24 ans, dans son appartement. Sagawa avait attiré la jeune femme, étudiante tout comme lui en littérature comparée à l’Université Paris-III, dans son studio sous le prétexte qu’un de ses professeurs lui avait demandé d’enregistrer des poèmes expressionnistes allemands. Mais s’il est surnommé le “Japonais cannibale”, c’est que la suite de l’histoire est bien pire. Après avoir violé puis dépecé à la scie électrique la jeune femme, Isseï Sagawa finira par manger les parties de son corps durant trois jours. Malgré l’horreur de ce crime et la médiatisation importante autour de cette affaire, le jeune homme sera finalement déclaré irresponsable et même relâché après un non-lieu. Après avoir été interné à Villejuif, Isseï Sagawa sera finalement extradé au Japon, où il finira sa vie totalement libre, au point d’écrire des ouvrages et de tourner dans des films érotiques et des publicités pour des restaurants de viande.
Un terrible incendie pour confirmer cette idée de malédiction
Si le calme semble regagner à nouveau les quelques mètres de la rue parisienne, cette idée de malédiction refait à nouveau surface… plus de 30 ans après. Dans la nuit du 4 au 5 février 2019, un incendie effroyable touche un immeuble situé au 17 bis rue Erlanger, entraînant ainsi la mort de 10 habitants. Face à des flammes, parties du deuxième étage, qui se sont propagées sur les huit étages, les soldats du feu ont donc été engagés dans une véritable course contre la montre pour sauver les résidents. La grande échelle étant impossible à déployer dans la cour, les pompiers ont dû plutôt utiliser des échelles glissantes et agir à bout de bras, avec la peur de tomber. Durant sept heures d’intervention, ces derniers sont parvenus à sauver 64 personnes d’un incendie qui aura tout de même fait 96 blessés. Selon l’enquête, l’incendiaire présumée était une résidente de l’immeuble, positive à l’alcool, au cannabis,à la cocaïne et aux benzodiazépines, qui aurait allumé l’incendie après une altercation avec un voisin.
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Image à la une : Rue de Paris en pleine nuit © Adobe Stock