Trophées UNFP : Le PSG conquérant, reflet d’une Ligue 1 dominée

Dimanche 11 mai 2025, au Pavillon Gabriel, la 33e édition des Trophées UNFP a consacré le Paris Saint-Germain comme l’incontestable maître du football hexagonal. Avec 14 distinctions, dont neuf joueurs dans le onze-type de Ligue 1, le PSG établit un nouveau record. Ce triomphe, bien que mérité sur le plan sportif, met en lumière une domination économique qui soulève des questions sur l’équilibre et l’attractivité de la Ligue 1. Les Lauréats Parisiens : Symboles d’une Hégémonie Ousmane Dembélé, Meilleur Joueur  Arrivé en juillet 2023, Ousmane Dembélé a éclaboussé la saison de son talent : 21 buts et 6 passes décisives en 28 matches de championnat. Son élection comme meilleur joueur de Ligue 1 récompense une performance individuelle exceptionnelle, mais aussi l’efficacité d’un collectif bâti à coups de millions. « Le trophée est pas mal. L’an dernier j’étais reparti bredouille parce que Kylian avait tout pris. Merci à mes coéquipiers qui m’ont beaucoup aidé. Il nous reste trois semaines parce qu’il y a quelque chose de grand à aller chercher », a déclaré Ousmane Dembélé lors de la cérémonie. Une déclaration qui reflète à la fois la reconnaissance envers le collectif et l’ambition intacte d’un club toujours en quête de triplé. Désiré Doué, Meilleur Espoir  À 19 ans, Désiré Doué s’est imposé dans l’effectif pléthorique du PSG, inscrivant 6 buts et délivrant 6 passes décisives en 30 matches. Formé à Rennes, il incarne la capacité du club parisien à attirer et faire progresser les jeunes talents dans un environnement ultra-compétitif. Sa saison lui a aussi valu une première sélection en équipe de France A en mars dernier. Luis Enrique, Meilleur Entraîneur  Luis Enrique a mené le PSG à une saison record, avec notamment 39 matches sans défaite à l’extérieur – un record dans les cinq grands championnats européens. Depuis son arrivée en juillet 2023, il n’a concédé que quatre défaites en 81 matches officiels. Une performance rendue possible par un effectif de stars, fruit d’investissements massifs. « Je ne suis pas un fervent partisan de ce genre de prix, parce qu’en tant qu’entraîneur, le plus important, c’est le collectif, mais je vous remercie », a-t-il déclaré sur scène lors de son discours de remerciement. Une manière de rappeler que, même dans un club aux moyens colossaux, la cohésion reste la clé. Le Onze-Type : Une armée Rouge et Bleue Le onze-type de la saison 2024-2025 compte neuf Parisiens : Hakimi, Marquinhos, Mendes, Pacho, Neves, Vitinha, Doué, Barcola et Dembélé. Un record historique, dépassant les huit représentants de 2016. Cette omniprésence illustre la concentration des meilleurs talents au sein d’un seul et même club. Malgré la domination parisienne, certains joueurs d’autres clubs ont brillé. Lucas Chevalier (Lille) a été élu meilleur gardien de Ligue 1, tandis qu’Eli Junior Kroupi (Lorient) a été sacré meilleur joueur de Ligue 2. Ces distinctions individuelles démontrent qu’il reste possible de se distinguer sans appartenir à l’ogre parisien. Reste à savoir comment ces clubs valoriseront ces performances sur le plan économique. Ces éclairs individuels rappellent que le talent ne manque pas dans l’Hexagone. Mais lorsqu’il s’agit de transformer ce talent en puissance économique, marketing ou sportive durable, un club semble avoir une longueur d’avance. Et c’est bien là que la domination du PSG interroge, au-delà du terrain : elle façonne, voire conditionne, l’économie même de la Ligue 1. Le PSG, avec une masse salariale estimée à 196,8 millions d’euros cette saison, écrase la concurrence. Son effectif 2024-2025 dépasse les 960 millions d’euros de valorisation, avec un onze-type estimé à plus de 600 millions d’euros. João Neves (70 M€), Zaïre-Emery (65 M€), Hakimi (65 M€) ou encore Gonçalo Ramos (60 M€) incarnent cette puissance de feu que nul autre club en France ne peut égaler. Face à cette hégémonie, les autres clubs doivent redoubler d’ingéniosité : former davantage, scouter mieux, se développer localement et internationalement. Mais l’écart est tel que sans redistribution plus équitable, ces efforts risquent de rester isolés et insuffisants. Avec près de 240 millions d’euros investis sur le marché des transferts en 2024, contre 130 millions de revenus liés aux ventes, le PSG affiche un solde négatif de 110 millions d’euros. Une stratégie offensive rendue possible par des revenus commerciaux colossaux et une exposition internationale unique. Pendant ce temps, les clubs formateurs peinent à capitaliser durablement sur leurs pépites. Une domination qui dépasse les frontières du football masculin Cette hégémonie parisienne ne s’arrête pas à la Ligue 1 masculine. À l’image de Tara Elimbi Gilbert, élue meilleure espoir de D1 Arkema à seulement 19 ans après une première saison prometteuse, ou de Grace Geyoro, présente pour la cinquième fois consécutive dans l’équipe-type du championnat, le PSG affirme aussi sa puissance sur la scène féminine. Ce double leadership, chez l

Mai 12, 2025 - 22:23
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Trophées UNFP : Le PSG conquérant, reflet d’une Ligue 1 dominée

Dimanche 11 mai 2025, au Pavillon Gabriel, la 33e édition des Trophées UNFP a consacré le Paris Saint-Germain comme l’incontestable maître du football hexagonal. Avec 14 distinctions, dont neuf joueurs dans le onze-type de Ligue 1, le PSG établit un nouveau record. Ce triomphe, bien que mérité sur le plan sportif, met en lumière une domination économique qui soulève des questions sur l’équilibre et l’attractivité de la Ligue 1.

Les Lauréats Parisiens : Symboles d’une Hégémonie

Ousmane Dembélé, Meilleur Joueur 
Arrivé en juillet 2023, Ousmane Dembélé a éclaboussé la saison de son talent : 21 buts et 6 passes décisives en 28 matches de championnat. Son élection comme meilleur joueur de Ligue 1 récompense une performance individuelle exceptionnelle, mais aussi l’efficacité d’un collectif bâti à coups de millions.

« Le trophée est pas mal. L’an dernier j’étais reparti bredouille parce que Kylian avait tout pris. Merci à mes coéquipiers qui m’ont beaucoup aidé. Il nous reste trois semaines parce qu’il y a quelque chose de grand à aller chercher », a déclaré Ousmane Dembélé lors de la cérémonie. Une déclaration qui reflète à la fois la reconnaissance envers le collectif et l’ambition intacte d’un club toujours en quête de triplé.

Désiré Doué, Meilleur Espoir 
À 19 ans, Désiré Doué s’est imposé dans l’effectif pléthorique du PSG, inscrivant 6 buts et délivrant 6 passes décisives en 30 matches. Formé à Rennes, il incarne la capacité du club parisien à attirer et faire progresser les jeunes talents dans un environnement ultra-compétitif. Sa saison lui a aussi valu une première sélection en équipe de France A en mars dernier.

Luis Enrique, Meilleur Entraîneur 
Luis Enrique a mené le PSG à une saison record, avec notamment 39 matches sans défaite à l’extérieur – un record dans les cinq grands championnats européens. Depuis son arrivée en juillet 2023, il n’a concédé que quatre défaites en 81 matches officiels. Une performance rendue possible par un effectif de stars, fruit d’investissements massifs.

« Je ne suis pas un fervent partisan de ce genre de prix, parce qu’en tant qu’entraîneur, le plus important, c’est le collectif, mais je vous remercie », a-t-il déclaré sur scène lors de son discours de remerciement.
Une manière de rappeler que, même dans un club aux moyens colossaux, la cohésion reste la clé.

Le Onze-Type : Une armée Rouge et Bleue

Le onze-type de la saison 2024-2025 compte neuf Parisiens : Hakimi, Marquinhos, Mendes, Pacho, Neves, Vitinha, Doué, Barcola et Dembélé. Un record historique, dépassant les huit représentants de 2016. Cette omniprésence illustre la concentration des meilleurs talents au sein d’un seul et même club.

Malgré la domination parisienne, certains joueurs d’autres clubs ont brillé. Lucas Chevalier (Lille) a été élu meilleur gardien de Ligue 1, tandis qu’Eli Junior Kroupi (Lorient) a été sacré meilleur joueur de Ligue 2. Ces distinctions individuelles démontrent qu’il reste possible de se distinguer sans appartenir à l’ogre parisien. Reste à savoir comment ces clubs valoriseront ces performances sur le plan économique.

Ces éclairs individuels rappellent que le talent ne manque pas dans l’Hexagone. Mais lorsqu’il s’agit de transformer ce talent en puissance économique, marketing ou sportive durable, un club semble avoir une longueur d’avance. Et c’est bien là que la domination du PSG interroge, au-delà du terrain : elle façonne, voire conditionne, l’économie même de la Ligue 1.


Le PSG, avec une masse salariale estimée à 196,8 millions d’euros cette saison, écrase la concurrence. Son effectif 2024-2025 dépasse les 960 millions d’euros de valorisation, avec un onze-type estimé à plus de 600 millions d’euros. João Neves (70 M€), Zaïre-Emery (65 M€), Hakimi (65 M€) ou encore Gonçalo Ramos (60 M€) incarnent cette puissance de feu que nul autre club en France ne peut égaler.
Face à cette hégémonie, les autres clubs doivent redoubler d’ingéniosité : former davantage, scouter mieux, se développer localement et internationalement. Mais l’écart est tel que sans redistribution plus équitable, ces efforts risquent de rester isolés et insuffisants.
Avec près de 240 millions d’euros investis sur le marché des transferts en 2024, contre 130 millions de revenus liés aux ventes, le PSG affiche un solde négatif de 110 millions d’euros. Une stratégie offensive rendue possible par des revenus commerciaux colossaux et une exposition internationale unique. Pendant ce temps, les clubs formateurs peinent à capitaliser durablement sur leurs pépites.

Une domination qui dépasse les frontières du football masculin

Cette hégémonie parisienne ne s’arrête pas à la Ligue 1 masculine. À l’image de Tara Elimbi Gilbert, élue meilleure espoir de D1 Arkema à seulement 19 ans après une première saison prometteuse, ou de Grace Geyoro, présente pour la cinquième fois consécutive dans l’équipe-type du championnat, le PSG affirme aussi sa puissance sur la scène féminine. Ce double leadership, chez les hommes comme chez les femmes, traduit un modèle d’investissement transversal qui conforte la place du club comme acteur central de l’écosystème football français, tous genres confondus.

La domination du PSG aux Trophées UNFP 2025 est le reflet d’une supériorité économique et sportive sans précédent. Si elle témoigne de la réussite d’un modèle fondé sur la puissance financière, elle interroge sur la pérennité du spectacle collectif que devrait incarner la Ligue 1.

Pour préserver l’équilibre et l’attractivité du championnat, une réflexion s’impose : celle d’une redistribution plus équitable des droits télévisés, d’une régulation plus fine des masses salariales, ou encore d’un accompagnement renforcé au développement des clubs formateurs. Autant de pistes qui pourraient permettre à la Ligue 1 de ne pas dépendre d’un seul club pour exister aux yeux des diffuseurs et du public, car sans concurrence réelle, la valeur même du championnat risque de s’éroder. Et si les Trophées UNFP continuent à célébrer l’excellence individuelle, encore faut-il que cette excellence puisse s’exprimer dans un environnement plus ouvert, plus disputé, plus vivant.

 

Sources : 

PSG: Combien vaut le 11 type de la saison 2024-25 sur le mercato ?

https://madeinparisiens.ouest-france.fr/infos/article-psg-le-moment-pour-gagner-la-ldc-ousmane-dembele-fait-une-declaration-forte-sur-la-ldc-482381.html 

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