Shakespeare pour les vraiment nuls

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Avr 7, 2025 - 07:13
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Shakespeare pour les vraiment nuls

Que Shakespeare soit encore considéré comme un génie universel chagrine les wokes de Stratford-upon-Avon.


Le wokisme n’est pas mort et Shakespeare doit se retourner dans sa tombe.

L’institution fiduciaire chargée de mettre en valeur Stratford-upon-Avon, la ville de naissance du dramaturge anglais, vient d’annoncer un immense programme de « décolonisation » des différents lieux à sa charge et l’organisation d’une « expérience muséale plus inclusive ». Cette décision s’appuie sur les travaux d’une chercheuse de l’université de Birmingham, Helen Hopkins, postulant que l’idée de « génie universel » à propos de Shakespeare profiterait surtout à « l’idéologie de la suprématie européenne blanche ». Mme Hopkins préconise de présenter Shakespeare non pas comme « le plus grand des dramaturges » mais comme « une partie d’une communauté d’écrivains et d’artistes égaux dans le monde entier ». Il est par ailleurs prévu d’avertir le public sur les caricatures racistes, sexistes ou homophobes supposées émailler l’œuvre du dramaturge, ainsi que sur le lien « problématique » qu’aurait fait ce dernier entre « la blancheur et la beauté ». Pauvre Shakespeare ! À Londres, le Globe Theater avait déjà proposé de « décoloniser » ses pièces les plus célèbres. Le Songe d’une nuit d’été s’était ainsi vu affublé d’un avertissement – « La pièce contient un langage violent, des références sexuelles, de la misogynie et du racisme » – et les personnes « préoccupées par ces thèmes » étaient invitées à se renseigner avant d’acheter leurs billets. Dernières nouvelles de l’asile : des chercheurs de l’université de Roehampton, jugeant que le théâtre shakespearien est trop « blanc, masculin, hétérosexuel et cisgenre », ont décidé d’exhumer Galatea, une comédie de John Lyly, un auteur contemporain de Shakespeare. Au motif qu’elle met en scène des personnages se déguisant en personnes du sexe opposé, cette œuvre mineure – elle n’a pas été jouée depuis 1558 ! – valoriserait « des vies féministes, queer et transgenres ».

Ces chercheurs vont vraisemblablement s’efforcer maintenant de dénicher un autre dramaturge élisabéthain ayant su glorifier la vie de militants LGBTQI+, de non-binaires racisés et d’hommes enceints. Pas facile mais, au Wokistan, plus rien n’est impossible.

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