Milan 2025 : la très belle collection de tapis de Linde Freya Tangelder et cc-tapis
À l’occasion du Salone del Mobile, l’artiste-designer Linde Freya Tangelder, fondatrice du studio destroyers/builders, dévoile ses premières explorations textiles en collaboration avec l’éditeur cc-tapis. Ensemble, ils lancent Monograph, une série de trois tapis qui fusionnent collage et superposition de matière.

L.A. Que pouvez-vous nous dire sur les tapis que vous avez imaginés avec cc-tapis ?
L.F.T. Les tapis Monograph sont, d’une certaine manière, très primitifs et intuitifs. Ils sont une traduction directe de mes collages en papier, aluminium et ruban adhésif. Ce qui rend ces pièces belles, à mon avis, c’est la superposition de fragments de tapis tissés assemblés pour créer un tapis unique, décliné en trois designs différents et réalisé en deux types de fils : jute et laine.
Quelles sont les idées principales et les inspirations qui vous ont guidée dans la création de ce tapis ?
Dès le début de mon studio, réaliser des maquettes en papier et en aluminium a été essentiel pour saisir le geste que je voulais insuffler dans le design. Mon objectif était de capturer ce principe de plis spontanés, de superpositions et de matières brutes. Ce processus a ensuite été repris par des artisans indiens exceptionnels, qui l’ont adapté et transposé à travers des pièces de jute de grande taille.
Les tapis que vous présentez au Salone del Mobile marquent-ils une évolution dans votre travail ou est-ce une nouvelle direction pour vous ?
Ce qui est vraiment nouveau, c’est que c’est mon premier design bidimensionnel, même si je perçois encore cette troisième dimension à travers ses couches et sa texture. L’évolution que je vis actuellement consiste à embrasser pleinement le caractère brut du processus.
Comment avez-vous adapté votre approche, habituellement appliquée à des pièces sculpturales en métal et en bois, au textile ?
Le design textile, à partir de matériaux bruts, diffère, mais reste profondément connecté à mon univers tactile. Les couches subtiles et la profondeur créées conservent une dimension sculpturale pour moi. Il est en effet fascinant de voir comment un tapis peut transformer un espace. Dans mon studio, en photographiant les premiers échantillons, j’ai remarqué que mon plafond en béton brut se mettait en dialogue avec le tapis Monograph posé au sol. Ces tapis ouvrent de nouvelles perspectives, un nouveau potentiel car, pour moi, un tapis n’est pas seulement une simple couche douce, c’est aussi une sculpture.