LFI, l’IA et l’antisémitisme: on passe à autre chose
A la veille d’une grande marche contre le racisme, Mathilde Panot a une nouvelle fois tenté d’éteindre les polémiques... L’article LFI, l’IA et l’antisémitisme: on passe à autre chose est apparu en premier sur Causeur.

L’impayable « Insoumise » se livre à un exercice d’équilibriste douteux dans Libération ce matin, et démontre une nouvelle fois que son parti pratique une géométrie variable des indignations. Petite plongée au cœur d’un argumentaire qui défie toute logique !
Mathilde Panot, cheffe des députés insoumis à l’Assemblée nationale, a livré ses vérités au quotidien Libération avant la marche contre les idées d’extrême droite prévue ce samedi 22 mars[1]. Cet entretien lunaire laisse à se demander s’il relève davantage d’un étalage de mauvaise foi que d’une interview politique. Ainsi, Mathilde Panot s’attache-t-elle à « balayer les accusations d’antisémitisme » en rejetant la faute sur l’extrême droite, coupable de tous les maux, et sur tous ces observateurs politiques à la mémoire vacillante.
On passe à autre chose
S’il y a bien une chose que Madame Panot a comprise, c’est que la meilleure défense reste l’attaque. La polémique sur les affiches ignobles de LFI, qui reprenaient les codes antisémites des années 1930 pour caricaturer Cyril Hanouna ? Elle serait, selon elle, uniquement due au fait que « les médias ont relayé la propagande d’extrême droite ». Il fallait oser. D’ailleurs, à l’en croire, cette affiche ne serait que le fruit du hasard, car générée par une intelligence artificielle. La prochaine fois, on fera donc plus attention… au cas où l’IA serait elle aussi d’extrême droite.
Mais qu’on se rassure, Mathilde Panot dénonce toute forme de « chasse à l’homme ». Ce serait donc encore cette fourbe d’IA qui aurait choisi de coller les portraits de Cyril Hanouna ou Pascal Praud sur ces affiches ? « On passe à autre chose », intime-t-elle délicatement mais fermement. Ne la contrarions pas.
Un racisme peut en cacher un autre
Pour la députée du Val-de-Marne, la droite nationale « reste intrinsèquement antisémite et raciste », et le Rassemblement national cache « une dimension raciste intrinsèque » – les électeurs du RN d’origine étrangère apprécieront. Et si LFI se voit depuis quelques mois affublé d’une étiquette de parti antisémite, ce serait là encore à cause du RN, rien à voir avec le conflit israélo-palestinien.
A relire: Affiche “antisémite” de LFI: selon Mélenchon, c’est la faute à l’extrême droite!
L’absence de LFI à la marche contre l’antisémitisme ? Le parti ne souhaitait pas s’afficher aux côtés de personnalités « peu recommandables », dans une « manifestation qui appelait à combattre un racisme en diffusant un autre racisme ». Que ceux qui trouvent cet argument logique lèvent la main ! La journaliste à qui incombait la pénible tâche de retranscrire ces propos semble ne pas l’avoir fait, puisqu’elle a préféré relever la contradiction avec la participation de LFI à la marche contre l’islamophobie. Traduction : mieux vaut marcher aux côtés de manifestants qui soutiennent désormais les terroristes du Hamas qu’aux côtés de Jordan Bardella ou Marion Maréchal, qui luttent contre l’antisémitisme.
Mais qu’on se rassure encore : LFI est, selon Mathilde Panot, vent debout contre l’antisémitisme. « À quel moment n’a-t-on pas dénoncé un acte antisémite ? », s’insurge-t-elle. Les déclarations de sa collègue Danièle Obono, qui avait qualifié le Hamas de « mouvement de résistance », ou les propos de Thomas Portes affirmant que « les sportifs israéliens ne sont pas les bienvenus aux Jeux Olympiques de Paris », auraient-ils été oubliés ? Si certains qualifient LFI de parti antisémite, ce n’est donc, selon Panot, pas à cause des déclarations de ses membres, mais parce que l’extrême droite aurait besoin d’un bouc émissaire antisémite.
À la question de savoir si, comme Jean-Luc Mélenchon, elle considère l’antisémitisme comme « résiduel », Mathilde Panot prend le taureau par les cornes… et répond à côté : « Les femmes voilées sont attaquées matin, midi et soir à la télévision », et « le racisme pourrit la vie de ce pays ». Pas de réponse, donc. Les Juifs qui craignent LFI et votent pour le RN « se trompent », affirme-t-elle, ajoutant que si le RN progresse dans les sondages, c’est uniquement parce que « les bistrots dans les zones rurales ferment ».
Mathilde Panot envisage enfin un avenir radieux pour son parti, en s’appuyant sur ses sondages personnels au doigt mouillé : « Je ne crois pas » qu’il y ait beaucoup de sympathisants du RN parmi les abstentionnistes, déclare-t-elle. Elle s’appuie également sur des affirmations hasardeuses remettant en cause les fondements mêmes de la géométrie la plus élémentaire : « On est les seuls à avoir des programmes carrés. » Faisant le « pari de l’intelligence humaine », elle conclut que LFI est le seul parti à participer à toutes les mobilisations… sauf lorsqu’il s’agit de marcher contre l’antisémitisme, mais cela, je me répète. Vivement demain !
[1] https://www.liberation.fr/politique/elections/mathilde-panot-face-a-lextreme-droite-le-principal-ennemi-est-la-resignation-20250320_YHJYSG6ARJCBFNIG6ETA6I2Z4Q
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