L’entreprise apprenante : mythe managérial ou levier d’émancipation ?
Les organisations sont de plus en plus confrontées à des chocs brutaux, souvent imprévisibles. Dans ce contexte d’instabilité permanente, la capacité d’apprendre, à désapprendre et à réapprendre devient une compétence organisationnelle vitale. Pour certains, l’entreprise ne peut plus simplement s’adapter, elle doit devenir apprenante pour survivre. 1, L’entreprise apprenante, définition Construire une organisation apprenante repose [...]

Les organisations sont de plus en plus confrontées à des chocs brutaux, souvent imprévisibles. Dans ce contexte d’instabilité permanente, la capacité d’apprendre, à désapprendre et à réapprendre devient une compétence organisationnelle vitale. Pour certains, l’entreprise ne peut plus simplement s’adapter, elle doit devenir apprenante pour survivre.
1, L’entreprise apprenante, définition
Construire une organisation apprenante repose sur quatre disciplines assez classiques :
- la maîtrise personnelle,
- les modèles mentaux,
- la vision partagée
- l’apprentissage en équipe.
2, Et pourtant tout le monde n’est pas d’accord…
La première critique est celle du nom même du courant : peut-on vraiment dire d’une organisation apprend ? Ou ne s’agit-il pas plus d’une projection anthropomorphique, prêter à l’organisation des facultés humaines ?
La deuxième critique est plus sur le fait qu’une entreprise peut devenir apprenante sans changer ses logiques profondes. Il n’est pas nécessaire de réinventer l’organisation pour en faire une entreprise apprenante. Une entreprise qui sait capter, structurer et mobiliser les savoirs peut très bien être apprenante sans tout révolutionner.
3, Qu’en penser ?
La vraie question est « Comment rendre possible l’entreprise apprenante dans une société de la défiance ? ». Depuis les années 80, l’organisation est en révolution permanente avec chaque fois de nouvelles propositions de révolutions, le reenginerring (James Champy et Michael Hammer, 1993) prend la forme aujourd’hui de l’entreprise antifragile (Nassim Taleb, 2013), libérée (Isaac Getz, 2012), régénérative (Carol Sanford, 2017), à mission (Dominique Christian et Frédéric Touvard, 2021) ou de tant d’autres réinvention que la question n’est pas tant où l’on veut aller que, comment y aller. C’est toute la question de la politique de transformation. Si la transformation est judicative, imposé par le sommet stratégique, elle se heurtera à la sociologie des organisations, il est donc intéressant de proposer une transformation apprenante non pas tant sur la finalité, mais sur le cheminement. Et que si à la fin ce n’est pas l’entreprise apprenante qui est retenue, le processus de transformation permettra d’assurer la transition.