Le CNRS mobilise la recherche pour une agriculture plus respectueuse de la biodiversité

La 4e édition de la Semaine Écologie Environnement Biodiversité, orchestrée par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), se tiendra du 19 au 23… Cet article Le CNRS mobilise la recherche pour une agriculture plus respectueuse de la biodiversité est apparu en premier sur Green et Vert.

Mai 7, 2025 - 16:06
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Le CNRS mobilise la recherche pour une agriculture plus respectueuse de la biodiversité

Alors que la PAC (Politique agricole commune) est fustigée par la Cour des comptes européenne pour son échec à aligner les financements agricoles avec les objectifs climatiques, le CNRS mise sur un levier délaissé : la recherche scientifique appliquée. Et il ne s’agit pas d’une simple déclaration d’intention.

Agroécologie et biodiversité : un tandem vital mais menacé

La disparition massive des pollinisateurs en Bourgogne-Franche-Comté a réduit les rendements du cassis à peau de chagrin. Une étude relayée par Le Monde montre comment la pose de nids de bourdons, pilotée par des équipes du CNRS, a renversé la tendance. C’est simple : les haies, les insectes, les vers de terre, tout ce qu’on avait fini par mépriser redevient essentiel.

Mais alors, pourquoi continue-t-on à subventionner des modèles agricoles qui appauvrissent les sols et nécessitent toujours plus de pesticides ? La biodiversité, loin d’être un concept pour colloques feutrés, devient un indicateur de survie des agrosystèmes. Le CNRS, en partenariat avec l’INRAE, défend une agroécologie qui repose sur les interactions biologiques, et non sur l'artificialisation intensive.

Des solutions concrètes, de la Bourgogne au Sahel

Durant cette semaine nationale, chercheurs, collectivités, agriculteurs et acteurs de la société civile convergeront autour d’initiatives concrètes. À Dakar, les chercheurs du CNRS collaborent avec les acteurs de la Grande Muraille Verte, un projet pharaonique reliant Dakar à Djibouti, visant à freiner la désertification en restaurant des écosystèmes. Là-bas, des plants de Balanites aegyptiaca (dattiers du désert) sont cultivés pour régénérer les sols.

En milieu urbain, d'autres équipes explorent les leviers de la transition agroécologique sur les toits, dans les friches et jusque dans les fermes pédagogiques. Comme l’écrivait Le Monde, « les futurs paysans vivent aujourd’hui en ville ». En effet, près de 45 % des agriculteurs actuels prendront leur retraite d’ici 2026. Former une nouvelle génération d'agriculteurs agroécologiques, souvent issue du milieu urbain, devient une urgence stratégique.

Une clôture à Paris pour poser les bases d’un changement systémique

Le 23 mai 2025, au siège du CNRS à Paris, une journée nationale clôturera cette semaine avec des échanges de haut niveau. Parmi les thématiques abordées : l’adaptation des terroirs viticoles au changement climatique, la relance des cultures céréalières respectueuses de l’environnement, l'aquaculture durable, ou encore la pollinisation dans les vergers. Ces thématiques sont les conditions de survie d’une production agricole viable, dans un contexte de dérèglement climatique, de raréfaction des ressources et de pression foncière.

Contrairement à de nombreux événements où les scientifiques sont réduits au rôle de « garants de la parole », la SEEB fait de la recherche un acteur structurant du changement. Comme l’indique le CNRS dans son communiqué officiel du 7 mai 2025 : « Explorer les leviers d’action pour promouvoir des pratiques agricoles durables en tenant compte des enjeux socio-économiques et écologiques actuels, telle est l’ambition de la 4e édition. »

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