Le bonheur oublié
J’ai toujours aimé, en Amérique, la déclaration de l’indépendance des États-Unis prononcée en 1776 par le président Thomas Jefferson quand il évoque le droit à « la poursuite du bonheur ». Hélas, l’Histoire nous dit que les dirigeants de la plupart des nations ont préféré le malheur et la poursuite de la guerre et ses […]

J’ai toujours aimé, en Amérique, la déclaration de l’indépendance des États-Unis prononcée en 1776 par le président Thomas Jefferson quand il évoque le droit à « la poursuite du bonheur ». Hélas, l’Histoire nous dit que les dirigeants de la plupart des nations ont préféré le malheur et la poursuite de la guerre et ses atrocités. Sans doute les politiques ont-ils peur du bonheur de leurs concitoyens. Il risque de fragiliser leur autorité. La crainte et la soumission renforcent la puissance des autorités, mais elles rendent les sociétés dociles, autarciques, pauvres et tristes.
Quand je vois Donald Trump à la télévision montrer avec fierté aux caméras ses décrets calamiteux d’une guerre commerciale qu’il veut imposer à l’Amérique et au reste du monde, je me dis qu’il ferait mieux de relire la déclaration de Jefferson.
En voici un extrait essentiel :
« Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. »
Comme toutes les guerres, celle de Vladimir Poutine contre l’Ukraine est avant tout une entreprise de la destruction du bonheur. Celle de Trump, une guerre commerciale, apportera bientôt elle aussi le malheur du déclin et de la pauvreté.
Pour Jefferson, la vertu, l’empathie et la bonté sont les clés du bonheur. L’être humain est ainsi le seul acteur de son propre bonheur, lequel, dès lors, n’est pas un droit, mais un choix, c’est à dire une liberté. Le malheur, notons-le, n’est jamais choisi, Il est toujours subi . Rares sont les amateurs de calamités, à part les dictateurs, bien sûr. À cause d’eux, la liberté et le bonheur, charmants et désirés, restent fragiles, menacés par la violence des guerres dont les sources sont l’orgueil des brutes et la jalousie des nations.