France terre d’islamophobie

Selon Najat Vallaud-Belkacem, une “islamophobie d’atmosphère” règne en France... L’article France terre d’islamophobie est apparu en premier sur Causeur.

Mai 7, 2025 - 06:47
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France terre d’islamophobie

Le séparatisme musulman qui alarme les autorités, en revanche, ça n’a jamais vraiment été l’affaire de Mme Vallaud-Belkacem… En 2023, 78 % des musulmans considéraient que la laïcité française est islamophobe. Ne nous dites pas qu’elle partage cet avis ? La chronique médias de Didier Desrimais


Le 28 avril, sur France 5, le journaliste Karim Rissouli recevait dans son émission C ce soir des intervenants triés sur le volet pour parler du meurtre d’Aboubakar Cissé à La Grand-Combe (30) et de l’islamophobie qui règnerait en France et aurait conduit à ce drame. Les Frères musulmans, qui ne ratent jamais une occasion de vérifier si leur stratégie porte ses fruits ou non, ont certainement regardé cette émission avec beaucoup d’intérêt. Et beaucoup de plaisir…

Islam : la socialiste sur la ligne radicale de LFI

Ils ont dû particulièrement apprécier la prestation de Najat Vallaud-Belkacem. La présidente de l’association France terre d’asile n’a eu de cesse en effet d’accuser la France de tous les maux islamophobes. Selon elle, notre pays a laissé s’installer une « islamophobie et une haine anti-musulman d’atmosphère », les musulmans ont été « déshumanisés petit à petit » et sont « présentés systématiquement sous un jour de danger, de menace ». Bien entendu, la faute en incomberait essentiellement à certains partis politiques et à certains médias racistes et islamophobes. Devinez lesquels. L’ex-désastreuse ministre de l’Éducation nationale accuse par ailleurs Bruno Retailleau d’avoir « utilisé la population musulmane, comme on ferait une omelette en cassant des œufs, pour grappiller quelques voix, grappiller quelques points dans les sondages », et d’avoir, « lui et les médias dans lesquels il aime se rendre à flux continu », jeté les musulmans en pâture à l’opinion publique. Point d’orgue de ce discours accusatoire, copié-collé de celui des Insoumis, la laïcité serait instrumentalisée depuis des années contre une seule religion, l’islam, ce qui empêcherait sa sécularisation. Les « personnes d’apparence musulmane » sont stigmatisées, affirme-t-elle avant d’ajouter qu’elles « étaient épiées et regardées de travers » lors des dernières élections législatives. Cette « espèce de menace sourde » se serait concrétisée dans le meurtre d’Aboubakar Cissé. À l’instar des Insoumis, Mme Vallaud-Belkacem déroule l’argumentaire des Frères musulmans et martèle le mot islamophobie, mot-piège empêchant toute critique de l’islam et de l’islamisation en cours en France et en Europe.

Après le meurtre d’Aboubakar Cissé, elle s’est empressée d’écrire sur son compte X: « Hier, dans une mosquée du Gard, Aboubakar, 22 ans, a été sauvagement assassiné parce que musulman ». Dieu merci, en France, les meurtres de musulmans en raison de leur religion sont inexistants, et il semblerait bien que celui d’Aboubakar Cissé n’en soit peut-être pas forcément un : le meurtrier a déclaré à la police avoir tué « la première personne qu’il avait trouvée », et Cécile Gensac, procureure de la République, confirme que « les ressorts pour agir de l’agresseur sont très vite apparus comme profondément personnels : envie de tuer, quelle que soit la cible. » Najat Vallaud-Belkacem, Jean-Luc Mélenchon, Olivier Faure et Marine Tondelier se sont livrés à une véritable, misérable et cynique récupération politique. MM. Faure et Tondelier, toute honte bue, sont allés jusqu’à s’afficher avec Assa Traoré, laquelle a prétendu parler « au nom de tous les musulmans ». Sur CNews, Amine El Khatmi, co-fondateur du Printemps républicain, a remis à sa place cette « femme dont la famille est le contre-exemple absolu d’une intégration réussie », en lui déniant le droit de parler en son nom et en celui des musulmans qui, comme lui, savent ce qu’ils doivent à la France, en termes d’éducation, de culture, de liberté. On aurait apprécié que, sur le plateau de C ce soir, Mme Vallaud-Belkacem tienne ne serait-ce que le dixième de la moitié du discours de vérité d’Amine El Khatmi – ce ne fut pas le cas, bien au contraire.

Tolérance zéro avec les intolérants

Malgré le terrorisme islamiste, malgré l’entrisme islamique dans des sphères de plus en plus nombreuses de la société française, malgré l’antisémitisme et le racisme anti-blanc et anti-français croissant dans notre pays, malgré l’insécurité augmentant conjointement à une immigration toujours plus importante, les Français restent dans leur grande majorité ce qu’ils ont toujours été, des individus tolérants, prêts à accueillir quiconque ne les menace pas physiquement ou culturellement et a le désir de s’intégrer dans la société. Cependant, la réalité oblige à dire qu’ils sont aujourd’hui confrontés à d’énormes problèmes dus à une immigration extra-européenne massive, venant principalement du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne : insécurité physique et culturelle, perte d’identité, effets sur les services publics et sur les dépenses de l’État, etc. Mme Vallaud-Belkacem ne voit pourtant que des aspects positifs à cette immigration incontrôlée et reproche aux « partis progressistes » de ne plus suffisamment défendre « la diversité et l’inclusion ». Derrière ce mantra diversitaire se cache le désir d’une société multi-culturelle où, en réalité, la diversité, autrement dit le multi-tout (ethnique, religieux, culturel, linguistique, etc.), ne peut conduire qu’à l’exclusion – le plus souvent du peuple autochtoneet à des conflits intercommunautaires. Les sociétés multiculturelles et pluriethniques sont des sociétés fracturées, instables et violentes – il n’existe pas de contre-exemple. 

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Blasphème : ce combat que l’oumma a quasiment gagné

Les Frères musulmans ont pour objectif de réunir les musulmans européens sous une seule bannière, celle de l’oumma et du califat européen qu’ils appellent de leurs vœux. Si les attentats terroristes ont servi leur cause en apeurant la population et en interdisant, de fait, les caricatures de Mahomet et les analyses critiques sur l’islam, ils privilégient toutefois, en Europe, l’infiltration idéologique partout où cela est possible, jusque dans les plus hautes sphères politiques, en particulier celles de l’UE, et la da’wah, c’est-à-dire l’invitation à la conversion : « L’islam va retourner en Europe comme un conquérant et un vainqueur après avoir été expulsé à deux reprises. […] Cette fois-ci, je maintiens que la conquête ne se fera pas par l’épée mais grâce au prosélytisme et à l’idéologie », prédisait le théoricien frériste Youssef al-Qardaoui en 2002. L’islam salafo-frériste s’appuie sur une orthopraxie rigoureuse et une doctrine politico-juridique implacable, autrement dit un système total réfutant toute idée de sécularisation et conçu pour administrer entièrement la vie des croyants comme celle des kouffars. Le travail de sape des Frères et des idiots utiles qui croient les manipuler consiste avant tout à véhiculer l’idée que les musulmans vivant en France sont les victimes d’une société foncièrement islamophobe – les musulmans sont appelés à rejeter ce monde qui leur serait hostile et à se rassembler autour d’une religion ayant le pouvoir d’influer efficacement sur la société et d’imposer un mode de vie à leurs yeux idéal via l’application de la charia. Ce travail de sape s’est malheureusement montré efficace : de récentes enquêtes de l’IFOP montrent que de plus de plus de musulmans vivant en France mettent les préceptes de la charia au-dessus des lois de la République, en particulier chez les plus jeunes : 57 % des 18-25 ans en 2020, 65 % des lycéens musulmans en 2021. En 2023, 78 % des musulmans considéraient que la laïcité française est islamophobe et 66 % des musulmans de moins de 25 ans souhaitaient l’autorisation du voile intégral dans l’espace public – ce qui faisait dire à l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler : « L’hégémonie du frérisme dans le champ religieux se voit à présent dans les sondages auprès des musulmans de France. Un demi-siècle de pression islamiste a porté ses fruits. » En Belgique, en France, en Grande-Bretagne, dans certains quartiers à forte population musulmane, de plus en plus de jeunes gens non-croyants se plient aux règles religieuses – par exemple lors du ramadan – imposées par des islamistes en herbe, voire se convertissent à l’islam, pour « ne pas avoir d’ennuis ». Dans ces mêmes quartiers, les jeunes femmes adoptent des « tenues pudiques » pour échapper aux remontrances, aux insultes ou, pire, aux coups. Marquage du corps des femmes, marquage des territoires conquis par une religion faisant la loi, halalisation des comportements, modification des mœurs, des rapports entre les hommes et les femmes, des rapports entre les croyants musulmans et les kouffars – Mme Vallaud-Belkacem ne voit pas où est le problème. Pour elle, mentionner ces phénomènes participe à une « islamophobie d’atmosphère » qui rend la vie de ses compatriotes musulmans insupportable. Les Frères musulmans applaudissent des deux mains.

La « proposition de résolution tendant à la création d’une commission d’enquête portant sur l’islamophobie » des députés qui se prétendent insoumis les réjouit également. Quant à la récente déclaration du socialiste et maire de Marseille Benoît Payan, elle les comble. Après un débat houleux entre conseillers municipaux au sujet d’un projet d’agrandissement de la mosquée des Cèdres, M. Payan a en effet décidé d’avoir dorénavant recours à un avocat pour « observer, regarder à la loupe » tous les propos concernant l’islam ou les musulmans lors des prochaines réunions du conseil municipal marseillais et de « faire condamner » les élus tenant des « propos racistes et anti-musulmans » – quand on sait que critiquer la charia constitue déjà à ses yeux un délit… Rappelons qu’il y a un an, en visite à Alger, Benoît Payan déclarait à des journalistes algériens, sur la terrasse de l’hôtel El Aurassi : « Quand je me suis réveillé ce matin, j’ai cru que j’étais chez moi, à Marseille. » De plus, c’est dans la mosquée des Cèdres que Benoît Payan s’est rendu cette année pour souhaiter un « excellent ramadan, ramadan Mubarak » aux (électeurs) musulmans : « Sans les musulmans, Marseille ne serait pas Marseille. Notre identité est multiple. Sans vous, nous ne sommes pas Marseillais. » Quant à ceux qui osent critiquer l’islam, M. Payan leur conseille de se plonger dans le Coran: « Beaucoup devraient apprendre de ce qui est écrit dans les sourates qui peuvent nous éclairer sur le monde. » Les Frères sont ravis. Ils ont inventé un nouveau petit nom pour ce genre d’individus : Super-dhimmi !

Divagations du soir  

Revenons, pour conclure, à l’émission C ce soir. Après que Laure Adler a une fois de plus divagué sur une « fragmentation de la société entretenue par l’extrême droite et la droite dure » et que Najat Vallaud-Belkacem a dénoncé une fois encore « l’islamophobie d’atmosphère » qui règnerait en France à cause de… l’extrême droite, la ministre déléguée chargée de la Ville, Juliette Méadel, désire souligner, elle aussi, le rôle délétère de… l’extrême droite – jusque-là, tout va bien, on la laisse parler – mais également celui des Insoumis et de Jean-Luc Mélenchon. Stop ! Karim Rissouli met fin à cette diatribe au prétexte que « Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis ne sont pas là pour se défendre » et laisse le dernier mot à la psychiatre Fatma Bouvet de la Maisonneuve qui tient à saluer… Jean-Luc Mélenchon : « Ses propos, place de la république, étaient particulièrement réconfortants. » Devant leurs écrans, les Frères musulmans, enchantés, soupirent d’aise…

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