Fin des prises en charge CPF pour la création d’entreprise : quelles solutions pour les organismes de formation spécialisés en la matière ?

Depuis le 16 février 2025, les formations en création et reprise d’entreprise ne sont plus éligibles au compte personnel de formation (CPF). Cette décision marque un tournant majeur pour les organismes de formation qui avaient fait de ce dispositif un levier clé pour accompagner les entrepreneurs. Si cette réforme vise avant tout à lutter contre […] L’article Fin des prises en charge CPF pour la création d’entreprise : quelles solutions pour les organismes de formation spécialisés en la matière ? est apparu en premier sur Digiformag.

Mar 12, 2025 - 07:27
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Fin des prises en charge CPF pour la création d’entreprise : quelles solutions pour les organismes de formation spécialisés en la matière ?

Depuis le 16 février 2025, les formations en création et reprise d’entreprise ne sont plus éligibles au compte personnel de formation (CPF). Cette décision marque un tournant majeur pour les organismes de formation qui avaient fait de ce dispositif un levier clé pour accompagner les entrepreneurs. Si cette réforme vise avant tout à lutter contre les abus, elle impacte également des acteurs sérieux qui proposent des formations de qualité, alignées sur les véritables besoins des créateurs d’entreprise.

Alors, comment rebondir et garantir la pérennité de son offre de formation ? Deux pistes s’offrent aux organismes de formation souhaitant continuer à proposer des parcours certifiants dans ce domaine : intégrer un réseau de partenaires d’un certificateur habilité ou créer leur propre certification et faire la demande de son enregistrement au répertoire spécifique (RS) ou au RNCP.

Pourquoi cette réforme ? Un « nettoyage » du CPF nécessaire

La suppression de l’éligibilité des formations en création d’entreprise au CPF s’inscrit dans une logique de régulation et de lutte contre les dérives. Ces dernières années, ce type de formation avait attiré de nombreux acteurs peu scrupuleux, exploitant les failles du système pour proposer des programmes de faible qualité, souvent sans réel impact sur les compétences des bénéficiaires.

Sans parler des formations totalement hors sujet, « déguisées » en programmes accompagnant à la création d’entreprise…

Par ailleurs, comme l’explique Cécile Bertrand, chef du pôle CPF au sein de la DGEFP, dans un de ses posts LinkedIn, cette réforme s’aligne sur une volonté plus large de renforcer l’encadrement des financements publics et de s’assurer que les certifications financées via le CPF répondent à des besoins métiers concrets et non à des projets purement individuels.

Cependant, certains perçoivent cette décision comme pénalisante envers les organismes de formation sérieux, qui ont développé des parcours solides et adaptés aux véritables enjeux de la création et de la gestion d’entreprise.

Ceux-là ont justement une carte à jouer : le sérieux de leur offre est une véritable valeur ajoutée pour aider les entrepreneurs à construire un projet solide et durable et contribuer ainsi à améliorer la pérennité des entreprises françaises.

Voici deux pistes pour permettre à ces organismes de formations de continuer ou de permettre à leurs apprenants de voir leurs parcours de formation pris en charge par le CPF.

Piste 1 : rejoindre un réseau de partenaires d’un certificateur habilité

Pour continuer à proposer des formations financées par le CPF, une première option consiste à devenir partenaire d’un organisme certificateur disposant déjà d’une certification inscrite au répertoire spécifique ou au RNCP.

Un organisme certificateur ayant obtenu un enregistrement de sa certification auprès de France compétences, peut déployer son dispositif via un réseau de partenaires habilités à préparer les candidats à cette certification. À noter que ce n’est toutefois pas une obligation.

L’organisme de formation, en devenant partenaire habilité, s’engage à déployer une formation préparant strictement au référentiel de compétences du certificateur et aux épreuves qui les évaluent (modalités d’évaluation qui, rappelons-le, sont obligatoires dans le cadre d’un parcours certifiant).

Pour rejoindre un réseau de partenaires, l’organisme de formation doit répondre à des critères de qualité et respecter le cadre défini par le certificateur.

Piste 2 : développer sa propre certification inscrite au RS ou au RNCP

Pour les organismes souhaitant maîtriser totalement leur offre et leur positionnement, la création d’une certification propre est une alternative pertinente.

Devenir certificateur permet de créer son propre référentiel de compétences répondant aux besoins du marché et de proposer une offre différenciante. 

Par ailleurs, structurer une offre de formation certifiante garantit une véritable montée en compétences des apprenants et permet de sécuriser son modèle économique, en toute indépendance. 

Pour autant, c’est une démarche complète et réfléchie, qui prend un certain temps (et de l’énergie !).

Il convient notamment : 

  • D’identifier les besoins sur le marché du travail et de démontrer la valeur d’usage, c’est-à-dire les bénéfices des compétences acquises dans le contexte professionnel.
  • De structurer un référentiel de compétences structuré et répondant aux exigences de France compétences.
  •  De démontrer la pertinence du processus certifiant à travers l’organisation et la gestion des évaluations.

Ceci amène souvent à  repenser son offre de formation autour de compétences professionnelles concrètes et évaluables pour pouvoir s’assurer de leur maîtrise par les candidats.

Ainsi, il s’agit de répondre à une question fondamentale

« En tant qu’entrepreneur ou chef d’entreprise, que dois-je savoir faire ? »

Une autre réflexion intéressante à conduire est celle qui consiste à spécialiser sa certification destinée aux créateurs d’entreprise par secteur d’activité. 

Plutôt que de proposer une approche généraliste, il peut être plus pertinent de structurer une offre autour des besoins spécifiques de certains secteurs professionnels et de leurs spécificités, qui conditionnent ou qui ont un impact sur la pérennité de l’entreprise à créer, notamment pour les professions réglementées ou dans lesquels des normes particulières doivent s’appliquer.

En affinant son offre et en ciblant un public précis, un organisme de formation peut ainsi proposer une certification à forte valeur ajoutée, qui répond à des besoins concrets et spécifiques sur le marché de l’emploi.

En bref, l’arrêt du financement par le CPF des accompagnements à la création d’entreprise tels qu’il existait jusqu’à présent ne signifie pas la fin de ces prestations.

En repensant leur offre et en se penchant pour l’une de ces pistes, ils peuvent continuer à proposer des formations de qualité, tout en maintenant des possibilités de financement pour leurs apprenants.

Cette réforme est donc une opportunité pour les organismes de formation de gagner en professionnalisme et en structuration (ou de l’affirmer), en proposant un parcours allant jusqu’à l’évaluation de la maîtrise des compétences acquises (le fondement même d’une formation), plaçant ainsi le bénéficiaire au cœur du système.

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