Du nouveau sur le « génocide » à Gaza

L’ONU accuse Israël de s’en prendre délibérément à la santé reproductive à Gaza, évoquant des « actes génocidaires ». Selon un rapport publié le jeudi 13 mars, les autorités israéliennes auraient en partie détruit la capacité des Palestiniens de Gaza à avoir des enfants. Israël dément fermement... L’article Du nouveau sur le « génocide » à Gaza est apparu en premier sur Causeur.

Mar 20, 2025 - 16:25
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Du nouveau sur le « génocide » à Gaza

L’ONU accuse Israël de s’en prendre délibérément à la santé reproductive à Gaza, évoquant des « actes génocidaires ». Selon un rapport publié le jeudi 13 mars, les autorités israéliennes auraient en partie détruit la capacité des Palestiniens de Gaza à avoir des enfants. Israël dément fermement.


Le mot génocide, qui est aujourd’hui le terme le plus violent, le plus ignoble, mais malheureusement le plus efficace pour délégitimer Israël, vient d’être utilisé à son encontre dans un rapport de l’ONU publié le 13 mars 2025.

Ce rapport provient d’une Commission créée par le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU en 2021 pour enquêter sur la situation dans, je cite, «le territoire palestinien occupé y compris Jérusalem-Est».

Trois membres composent cette commission. Aucun n’est neutre envers Israël. L’indien Miloon Kothari avait écrit que les réseaux sociaux, largement contrôlés par le lobby juif, gênaient son travail, l’Australien Chris Sadone avait dit que les accusations d’antisémitisme étaient lancées au moindre prétexte. Quant à la présidente de la Commission, la Sud-africaine Navi Pillay, originaire de la vile de Durban de funeste mémoire, elle avait laissé, comme Haut Commissaire aux Droits de l’Homme de 2008 à 2014 le souvenir d’une animosité particulièrement marquée contre Israël, dans un environnement où cette animosité est pourtant monnaie courante.

Une méthodologie douteuse

La Commission a déjà publié en 2024 deux rapports sur la situation à Gaza, l’un en juin et l’autre en octobre. Dans le premier rapport, la commission avait procédé à une comparaison entre Israël et le Hamas systématiquement défavorable à Israël, sans jamais qualifier le Hamas autrement que comme un protagoniste légitime. Ainsi, alors qu’Israël est blâmé de ne pas avoir protégé ses citoyens le 7-Octobre, ce qui est un comble de la part d’une telle commission, et que des crimes sexuels sont attribués aux deux parties, pour le Hamas ces crimes  sont considérés comme non prémédités et  non entièrement démontrés, et pour Israël  de crimes planifiés visant à humilier la population gazaouie. La commission avait été scandalisée par les images de Palestiniens en slips, surveillés par l’armée israélienne et elle a longuement repris ce thème dans le rapport actuel, sans  jamais signaler que les ceintures d’explosifs ne sont pas une vue de l’esprit…

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Le rapport d’octobre se concentrait sur les attaques par Israël d’établissements hospitaliers sans jamais mentionner que ces établissements étaient souvent utilisés par le Hamas à des fins bien peu hospitalières. Le rapport actuel y revient.

La méthodologie de l’enquête, même si on l’agrémente de l’utilisation de moyens numériques modernes de reconnaissance d’images, laisse songeur : des interrogateurs à Gaza dont on prétend qu’ils sont objectifs et des témoignages dont il serait malséant de suspecter la véracité. Il y a les accusations de crimes sexuels, c’est-à-dire des situations humiliantes lors d’interrogatoires, de nouveau les prisonniers en slip, les destructions d’hôpitaux, les conditions sanitaires, la famine, sans que jamais la responsabilité du Hamas ne soit évoquée. 

Démonstration absurde

Il y a aussi une pépite: la destruction du principal centre de fertilité in vitro de Gaza. Pourquoi «une pépite»? Parce que sa destruction a entrainé des pertes irréversibles pour la santé reproductive des Palestiniennes, ce qui permet à la commission de qualifier tout particulièrement cette destruction d’acte génocidaire. Tels qu’ils sont définis par la loi internationale, les actes génocidaires peuvent  n’avoir entrainé aucune mort: c’est le cas des transferts forcés d’enfants d’un groupe à un autre groupe, c’est le cas comme ici de mesures aboutissant à entraver les naissances au sein du groupe. 

On perçoit l’absurdité de la démonstration. Peu importe que ce centre de fertilité ait été ou non un centre terroriste, comme d’autres hôpitaux de Gaza l’ont été. Peu importe non plus que ces actes soi-disant génocidaires n’aient pas empêché que dans l’année 2024 il y ait eu 50 000 naissances à Gaza, bien plus que de décès d’enfant gazaouis même en prenant, comme le fait la commission les chiffres de mortalité du Hamas comme parole d’évangile (si je puis dire)…

Les conséquences sont graves. La commission ment en prétendant qu’elle reste sur le plan juridique strict en disant qu’Israël commet des actes génocidaires. Elle va désormais étudier la question de l’intentionnalité, ce qui transforme des actes génocidaires en génocide. Chris Sadone a dit qu’il avait des raisons de penser que cette intention était bien présente, ce qui donne une idée de la conclusion à venir.

Philippe Sands, le juriste international qui a écrit le Retour à Lemberg et qui se méfie du concept de génocide instauré par Lemkin, insiste sur le fait que la Cour Internationale de Justice est extrêmement stricte sur la définition de génocide. La volonté de destruction d’un groupe humain doit être l’intention unique ou massivement prédominante, de la perpétration des «actes génocidaires». Il considère qu’il n’y a aucune chance que cette Cour admette ce terme contre Israël.

Malheureusement, beaucoup de gens de bonne volonté qui pensent à tort qu’elle l’a déjà fait, se sentiront confirmés par cette vicieuse déclaration «d’actes génocidaires». C’est bien là l’objectif que suivent la Commission et le Conseil des Droits de l’Homme… Honte à eux. Ne laissons pas, quant à nous, les gens de bonne volonté être dupes.

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