Ce n’est pas de la censure, c’est juste une calibration vigoureuse de la vérité
Il n’y a plus aucun doute, c’est sûr à présent : nous sommes attaqués de toutes parts ! La propagande, déchaînée, est maintenant déversée par pleins barils sur tous nos réseaux sociaux, et bientôt, plus personne ne comprendra rien à ce qui se passe dans le pays et en Europe, et ne saura faire la distinction entre […]

Il n’y a plus aucun doute, c’est sûr à présent : nous sommes attaqués de toutes parts ! La propagande, déchaînée, est maintenant déversée par pleins barils sur tous nos réseaux sociaux, et bientôt, plus personne ne comprendra rien à ce qui se passe dans le pays et en Europe, et ne saura faire la distinction entre les vraies informations propres et labellisées « sans complot » et les autres, produites sans arrêt par les complotistes, les antivax, les pro-Poutine et, surtout, les fascistes d’extrême-droite !
D’ailleurs, toute la presse bruisse de ce qui ne peut être qu’une évidence : une vaste opération est en cours depuis le début de l’année pour répandre la dissension dans les pays européens, semer le trouble dans les esprits pas suffisamment affûtés de nos concitoyens, voire – l’horreur – introduire le doute quant aux motivations réelles de nos dirigeants sur nos destinées.
Les faits sont là, indéniables (sous peine de sanctions) : l’opération Storm-1516 aurait ainsi déclenché la publication de 38 877 publications sur les réseaux sociaux (X, Facebook, Instagram…), générant plus de 55,8 millions de vues, qui reprenaient au moins cinq récits faux, entre décembre 2024 et mars 2025, selon l’organisation de presse Newsguard. Newsguard, le « leader mondial » – auto décrêté – pour « la fiabilité de l’information », c’est – rappelez-vous – cette vénérable institution pas du tout liée aux officines d’influence étrangère américaines, dont le « comité consultatif » est commodément rempli d’accointances du renseignement américain (dont Michael Hayden, ancien directeur de la CIA et ancien directeur de la NSA). Du solide, du crédible, de l’impartial, donc.
Et Newsguard est formel : payés par Poutine, des gens disent des trucs faux sur les intertubes, partout en Europe.
Il était donc logique que les autorités prennent les devants et se lancent dans une guerre sans merci contre ces intox, ces mensonges, cette propagande et ces fausses informations (ces « fèqueniouzes » comme on dit de nos jours). Partout, en Europe, cela n’a pas traîné et ces autorités ont pris la mesure de la tâche à accomplir. Sans plus tarder, elles sont même passées à l’action d’une façon décisive, allant même jusqu’à légiférer dans certains cas.
C’est ainsi qu’en Allemagne, un journaliste relayant une image (très manifestement fausse et satirique) d’une ministre tenant un panneau « Je hais la liberté d’expression » s’est vu poursuivi par la ministre et condamné, créant ainsi un intéressant paradoxe puisqu’à la fin, l’information du panneau devient vraie.
C’est ainsi qu’au Royaume-Uni, jamais en retard d’une idée lumineuse pour harceler les sujets britanniques, la police agit maintenant avec zèle pour prévenir les discours de haine, à commencer par ceux qui consisteraient à réclamer qu’on parle anglais en Angleterre (quel toupet !).
Cette intéressante position des forces de l’ordre britanniques n’est du reste pas en désaccord général avec le gouvernement national qui semble de plus en plus s’orienter vers une réintroduction progressive mais ferme des lois contre le blasphème, étant bien sûr entendu qu’il s’agit de blasphèmes envers l’Islam avant tout (les autres religions n’ayant apparemment pas leur mot à dire dans ce contexte).
Et pendant que le peuple britannique va découvrir une nouvelle façon de s’exprimer librement ou quasiment, l’Union Européenne ne restera pas sans rien faire.
En effet, pour Ursula Von der Leyen, l’actuelle patronne de la Commission européenne, il apparaît clair qu’il faut mettre en place tout l’arsenal opérationnel et juridique pour favoriser la lutte contre la désinformation dès le plus jeune âge la naissance des intox, avec un « prébunking » qui serait au débunking ce que la vaccination est au traitement de la maladie contractée.
L’image est particulièrement bien choisie lorsqu’on se rappelle le succès de la dernière vaccination de masse qui, outre une sécurité sanitaire évidente, empêchait avec brio aussi bien de contracter la maladie que de la transmettre. Parions que l’Union Européenne trouvera dans ses petits papiers et ses prochaines législations les idées les plus pertinentes pour garantir qu’il en sera de la désinformation comme des méchants virus, dont on peut déjà voir les premières traductions avec le développement, lancé en fanfare par l’Union européenne de radio-télévision, de « Spotlight », authentique réseau de vérification des faits destiné à lutter contre la vilaine désinformation et qui va tout faire pour promouvoir avec courage et obstination une information fiable et de qualitay.
Ce réseau inclut d’ores et déjà 17 radios publiques et intègre le projet français « Alliance pour les faits » lancé en février, précédemment coordonné par la source de vérité fraîche Radio France, avec France Télévisions, l’autre source de réalité sans biais, ainsi que France Médias Monde, TV5 Monde et l’INA, fusionnant ainsi les deux initiatives. Si, en tant que contribuable européen, vous n’êtes pas déjà parcouru des frissons de plaisir de savoir qu’on va vous dorloter avec des informations ciselées au travers de toutes ces belles initiatives, je ne sais pas ce qu’il vous faut !
En effet et comme l’explique Florent Latrive, directeur adjoint de l’information de Radio France, « Les médias de service public ont la responsabilité unique d’être un havre de vérité dans un océan de fausses informations et d’incertitudes ». Le petit vent de censure calibration virile de la liberté d’expression qui s’installe un peu partout sur le Vieux-Continent doit donc bénéficier des efforts de Florent et de son équipe de Radio-PravdaFrance, pour la plus grande joie des citoyens européens qui sauront que les médias officiels débitent de la vérité calibrée, estampillée authentique par les plus hautes autorités dont la fiabilité aura été une constante et jamais mise en défaut ces dernières années.
Comme on le sait, le culot jusqu’à l’absurde, le fait de tout oser, c’est à ça qu’on reconnaît les experts et les journalistes officiels. C’est donc en toute logique que ces derniers s’agitent dans la foulée de ces dernières initiatives pour y ajouter la mise en place d’un observatoire contre les « fake news » médicales : apparemment, le domaine de la santé serait particulièrement sujet à voir apparaître ces abominables complots et autres fausses informations ! Il était donc amplement temps que les autorités s’en occupent, à commencer par le ministère en charge des questions de santé.
Il n’y a pas encore de ministère de l’information, mais gageons – devant ces nouvelles et le déversement d’intox toujours plus grossières – qu’on en prend le chemin.
En attendant qu’enfin, la vérité vraie soit correctement poinçonnée par le pouvoir légal et légitime, savourons la haute tenue des informations qui nous sont délivrées par les canaux officiels (comme ici par exemple, où l’on nous explique sans rire que non, le vice-président américain n’a pas tué le Pape).
Pas de doute : l’avenir européen et français est tout tracé, et la liberté d’expression ne s’est jamais mieux portée qu’aujourd’hui et ici.