Stéphane Amyot, un premier roman fort prometteur
Passionné de cinéma, le Vosgien Stéphane Amyot sort son premier roman. Un coup d’essai qui se révèle un coup de maître. L’article Stéphane Amyot, un premier roman fort prometteur est apparu en premier sur Causeur.

Passionné de cinéma, le Vosgien Stéphane Amyot sort son premier roman. Un coup d’essai qui se révèle un coup de maître.

Stéphane Amyot. Retenez ce nom. Il vient de sortir son premier roman, Attrape ma main, aux éditions du Lys Bleu. Et ce roman est bon, voire très bon. D’abord, il échappe aux écueils des primo-romanciers qui, trop souvent, veulent faire littéraire, sonner poétique, démontrer un style. Or, le style ne se démontre pas comme une formule mathématique ; il se ressent. Stéphane Amyot écrit simple, direct, sans affèteries ; c’est agréable à une époque où les pathétiques clones de Céline ou les copieuses égotistes d’Annie Ernaux, encombrent les maisons d’édition. Il sait aussi raconter ; son texte, tissé de flash-back, de ruptures volontaires, crée, avec naturel, son effet. Il possède également l’art de donner vie à des personnages singuliers et crédibles.
Deux êtres brisés
Que nous raconte ce Vosgien, né à Remiremont, passionné de séries et de films américains ? Il nous invite à suivre les pas de Tom Matthews, un quadragénaire californien, sosie de l’acteur et réalisateur David Boreanaz, homme d’affaires à qui tout réussit, jusqu’au jour où sa vie se brise contre un drame : Chelsea, son épouse adorée, et Déborah, sa fille de cinq ans, tout autant aimée, se noient sur une plage de Gérone, en Espagne. Il ne s’en remet pas, sombre dans une profonde dépression et dans l’alcool par la même occasion. Des idées anthracites le minent. Il parvient à retrouver un peu d’espoir lorsqu’il fait la connaissance de Carolina, Laynara de son vrai prénom, jeune prostituée brésilienne, prisonnière d’un réseau mafieux. Faire connaissance ? C’est peu dire, car c’est en voulant la défendre alors qu’elle se fait tabasser par une espèce d’ordure, qu’il la rencontre. Coup de foudre immédiat, amourn fou. Mais, on s’en doute, ce ne sera pas simple. Enlèvements, poursuites, échanges de coups, menaces, autant de scènes palpitantes qui ne cessent de mettre en péril les amours blessées de ces amants potentiels aux fêlures profondes : « Ce soir, ces deux êtres brisés par les épreuves de la vie se rapprochaient, deux cœurs tourmentés par un tragique destin. » Tom ne parvient pas à oublier Chelsea et Déborah ; Laynara, enlevée, séquestrée, maltraitée puis placée dans le circuit délétère de la prostitution, s’ennuie de sa famille brésilienne. Parviendront-ils à s’en sortir ? Rien n’en moins sûr.
Un court roman rondement mené dans lequel, jamais, on ne s’ennuie. C’est essentiel.
Attrape ma main, Stéphane Amyot ; Le Lys Bleu ; 183 p.
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