Ras-le-bol de tapiner pour l’État !

Notre pays n’est pas un paradis néolibéral mais un enfer collectiviste. La classe politique ne comprend rien à l’économie et se repose sur un secteur privé exsangue pour entretenir un État qui ne regarde pas à la dépense. Entre déni du réel et aveuglement idéologique, nos gouvernants ne sont pas près d’inverser la tendance... L’article Ras-le-bol de tapiner pour l’État ! est apparu en premier sur Causeur.

Mar 26, 2025 - 07:59
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Ras-le-bol de tapiner pour l’État !

Notre pays n’est pas un paradis néolibéral mais un enfer collectiviste. La classe politique ne comprend rien à l’économie et se repose sur un secteur privé exsangue pour entretenir un État qui ne regarde pas à la dépense. Entre déni du réel et aveuglement idéologique, nos gouvernants ne sont pas près d’inverser la tendance.


On en parle peu, mais l’économie française va mal et même très mal. Carnet de commandes en berne, manque de visibilité, instabilité gouvernementale, dette abyssale, tout concourt à tuer la confiance et à nous plonger dans la récession. Résultat, une stagnation voire une baisse du niveau de vie : aux États-Unis, il est, pour le même poste de travail, supérieur de 40 %.

Une classe politique déconnectée des réalités économiques

Face à ce désastre, patrons et entrepreneurs observent les errances d’une classe politique qui de toute évidence ne comprend rien à l’économie. La plupart n’ont jamais eu qu’à dépenser des budgets qui tombaient du ciel, ils n’ont jamais gagné d’argent. La panoplie d’impôts imaginés par l’extrême gauche en dit long sur ce monde qui évoque l’Ancien Régime. Bien au chaud à Paris, cette aristocratie dépense et répartit 60 % des richesses créées par le travail des combattants des tranchées. Autrement dit, le secteur privé doit cravacher pour fournir les recettes que dépenseront les donneurs de leçons de morale.

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Sur 100 euros facturés par une entreprise, l’État au sens large (incluant la Sécurité sociale) ponctionne 60 à 70 euros, entre charges sociales, TVA, taxes, IS. Et le salaire net de l’employé sera lui aussi taxé par la TVA et ses impôts (habitation, foncier, revenu). L’État a faim, très faim. En quarante ans, il est devenu un obèse tentaculaire en roue libre vers son probable AVC.

Au final, les patrons et leurs salariés sont les plus sociaux des acteurs économiques : combien de RSA, de lits d’hôpital, de feuilles de soins leurs entreprises payent-elles ?

En somme, ils sont des hauts fonctionnaires qui rapportent versus ceux qui dépensent.

Un État qui vampirise le secteur privé

Et pourtant, certains prétendent sans rire que la France est un paradis néolibéral. En réalité, elle s’apparente de plus en plus à un pays collectiviste qui sombre à petit feu en dévorant les restes de son secteur privé.

L’État est le proxénète des patrons. Nous tapinons pour payer ses folies. Les millions de salariés du privé sont obligés d’être hyperproductifs pour satisfaire l’appétit dément de l’ogre étatique, véritables « serfs » d’une oligarchie qui vit sur la bête – sureffectifs, budgets associatifs à la limite du clientélisme, médias étatiques subventionnés, agences publiques présentes à tous les étages du millefeuille territorial. Le nombre de burn-out n’explose pas pour rien.

En ce cas, dira-t-on, pourquoi les patrons ne descendent-ils pas dans l’arène politique ? C’est simple : ils n’ont pas le temps. Travailler cinquante à soixante heures par semaine leur permet à peine de payer leur mac.

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De surcroît, au lieu de dessiller les citoyens pour qu’enfin la restructuration en profondeur du pays soit engagée, les gouvernants se complaisent dans le déni, refusant avec constance toute évaluation des politiques menées. Le plus bel exemple de mensonge d’État par omission réside dans la présentation de la dette, toujours rapportée au PIB, comme si cette dette avait été contractée par les entreprises, alors qu’elle est constituée par le déficit de l’État (et de ses proxys). Ainsi, quand on affirme que la dette représente 5 % du PIB, toute personne vivant dans la vraie vie, qui sait ce qu’est un déficit, pense naturellement que les recettes de l’État sont inférieures de 5 % à ses dépenses. Si on compare le déficit public au budget et non pas au PIB, on découvre que, depuis des années, il oscille entre 20 et 25 %.

Un peu comme si un foyer dépensait 4 000 euros en gagnant 3 000 euros par mois

Une impasse économique inéluctable

Ainsi, en 2025, le budget prévisionnel[1]  annonce 545 milliards de recettes contre 686 milliards de dépenses, le différentiel étant de 141 milliards, soit 25 %. On comprend mieux l’explosion de la dette depuis quarante ans. Notre État est un vrai junky (140 milliards de doses sur une seule année). Les marchés financiers lui fournissent sa came tous les dix ou quinze jours.

Un particulier ou une entreprise qui gérerait aussi mal ses finances déposerait son bilan et serait interdit de gestion…

Comment expliquer par ailleurs que tant de gens éduqués, intelligents et parfaitement conscients de la catastrophe manquent à ce point de courage ? L’une des raisons est sans doute que les caractères trempés ne vont plus vers la politique. Elle attire plutôt les « offusqués » de profession, comme ces syndicalistes lycéens puis étudiants qui deviennent députés ou syndicalistes et font le commerce des promesses, additionnées d’une bonne soupe de moraline : l’enfer qu’ils ont créé est pavé de bonnes intentions – dites « humanistes » ou « progressistes ».

Qu’on ne compte pas sur l’université pour les déniaiser. Sandrine Rousseau a été enseignante-chercheuse en économie et vice-présidente de l’université de Lille, c’est dire. Les théories absurdes enseignées aux étudiants qui deviennent professeurs, deviennent ensuite la pensée dominante qui valide les théories, qui brodent autour d’une certitude de fer : « le privé c’est mal, le public c’est bien ». « La dépense publique crée du bonheur », dit Mélenchon.

L’idéologie continuera à gouverner tandis que les entrepreneurs continueront à se colleter à la réalité. Dans le vrai monde, celui des entreprises, on ne peut pas se payer de mots. On doit chercher ce qui marche. Exemple, on sait que le CESE (Conseil économique, social et environnemental) ne sert à rien, sinon à récompenser quelques amis, et coûte 50 millions par an. Un patron – ou un véritable homme d’État – fermerait ce machin en trois à six mois. Et il existe des centaines de structures, comités, agences tout aussi inutiles.

Pour retrouver le moral, les patrons et les salariés du privé ont besoin de savoir que le courage est de retour au sommet de l’État. Ils ne vont pas continuer à trimer pour que leur travail soit ruiné par le sabotage public. Certains partiront, la plupart resteront mais baisseront les bras, et géreront la décroissance tant souhaitée par certains pour tenir quelques années avant de voir les entreprises, puis l’économie et les services publics s’écrouler sous le regard ahuri de l’ogre et des donneurs de leçons. Le FMI débarquera, et nous serons tous pauvres et égaux.

*Je ne signe pas de mon nom car la démocratie est attaquée depuis des années par l’hégémonie de l’extrême gauche dans la justice, une partie des médias, beaucoup de facultés et dans bien des corps d’État : je serais rapidement désigné comme cible et socialement exécuté. Nous vivons un peu comme dans l’Europe de l’Est racontée par Kundera.

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[1] Source : www.budget.gouv.fr/budget-etat.

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