Marie Marot invite 9 architectes d’intérieur et designers à s’approprier la chemise blanche

Marie Marot, qui es-tu et quel est ton parcours ?

Marie Marot, créatrice et fondatrice du label éponyme basé à Paris. Depuis mon adolescence, j’ai une véritable passion pour la chemise, un vêtement à la fois simple, structuré et incroyablement modulable. Je les collectionne sous toutes leurs formes : en jean, en lin, en coton, en soie, neuves ou vintage… J’ai presque toujours porté des chemises. Je me sens moins à l’aise dans un tee-shirt, je trouve que la chemise, avec sa structure et son allure, me correspond mieux. Pour moi, la chemise est un classique, un intemporel qui traverse les saisons et les modes. Mon parcours n’a pas suivi les chemins traditionnels de la mode. Je me suis formée de manière intuitive, avec une fascination constante pour l’élégance discrète, l’allure juste. Ce sont des figures comme Carolyn Bessette, Lauren Hutton ou Charlotte Rampling qui m’ont guidée dans cette quête d’un style intemporel, entre masculin et féminin.

Peux-tu revenir sur ton label éponyme tel qu’il se présente aujourd’hui ?

La marque Marie Marot incarne un équilibre subtil entre simplicité et féminité. Elle est aujourd’hui centrée autour de la chemise, pièce emblématique qui selon moi constitue la base de toute garde-robe contemporaine. Chaque pièce reflétant un équilibre entre le tailoring masculin et les détails féminins. L’esthétique de la marque célèbre l’élégance discrète. Nos créations sont pensées et sont conçues pour s’adapter à toutes les morphologies, avec des coupes légèrement, des matières nobles comme le coton, et une conception entièrement tournée vers la versatilité. L’idée est qu’une chemise peut vous accompagner « du bureau au bord de mer », comme j’aime le dire. Une pièce qui s’adapte à toutes les situations.

Comment est née l’idée d’inviter des architectes et designers le temps d’une
série de photos ?

L’idée est née d’une photo qui m’a profondément marquée : une image d’Andrée Putman photographiée en chemise blanche pour le label Gap par Annie Leibovitz. Cette photo a capturé à la fois la simplicité et la force d’une figure emblématique, et j’ai trouvé cette image tellement puissante et inspirante. Elle m’a donné envie d’explorer cette notion de féminité intemporelle et discrète, incarnée par des femmes créatives. L’idée de convier des architectes est ensuite venue naturellement : je voulais inviter des femmes qui, comme Putman, incarnent une vision de la création, capables de bousculer les lignes. L’architecture et le design, tout comme la mode, sont des formes d’expression de l’espace et du corps, et je trouvais intéressant de réunir ces disciplines autour de la chemise, un vêtement à la fois rigide et fluide, simple et complexe.

Qui sont ces créatives et pourquoi les as-tu choisies ?

Pour ce projet, je suis allée à la rencontre d’India Mahdavi, Aline Asmar d’Amman, Marion Mailhender, Sophie Dries, Friedeman & Versace, Dorothée Boissier, Victoria Wilmotte et Wendy Andreu. Ce sont des femmes libres, talentueuses, et surtout authentiques. Elles incarnent une élégance moderne, naturelle et spontanée — exactement l’esprit de la marque. Chacune d’elles a une manière personnelle de porter la chemise, de la détourner, de la faire vivre. Ce que je cherche à mettre en avant, ce n’est pas une silhouette figée, mais une attitude, une manière d’être.

Quelles pièces de tes collections portent-elles ? Et pourquoi ?

Dès le départ, j’ai souhaité qu’elles portent toutes une chemise blanche. C’est une pièce essentielle et intemporelle, mais elle évoque aussi une sorte d’uniforme, à la manière des blouses blanches portées par les architectes dans le passé pour éviter de se salir lorsqu’ils dessinaient. La chemise blanche, à la fois simple et symbolique, incarne le professionnalisme et la rigueur, tout en restant élégante et décontractée. C’est aussi une pièce qui se prête à toutes les interprétations, selon la morphologie et le style de chacune. C’était pour moi évident : elle incarne à la fois une tradition et une modernité, un équilibre parfait entre simplicité et sophistication. La chemise blanche est un classique qui peut être porté de mille façons, et j’adore voir comment chaque créative l’interprète à sa manière. Certaines optent pour une coupe plus oversize, d’autres pour un modèle plus structuré, mais toutes choisissent la chemise pour sa capacité à incarner à la fois l’élégance discrète et l’assurance moderne. C’était pour moi évident : une chemise blanche est la base parfaite pour révéler la personnalité de chacune d’elles.

En quoi consiste la panoplie Marie Marot aujourd’hui ?

La panoplie Marie Marot aujourd’hui, c’est un vestiaire resserré autour de l’essentiel, pensé pour durer. Nous proposons peu de formes — volontairement. Cette approche minimaliste permet de simplifier l’achat en ligne et reflète notre philosophie : un attachement sincère au less is more. Cela nous permet de mieux contrôler notre production et de suivre une approche plus responsable. Chaque chemise est confectionnée dans une seule et unique matière : le coton, une matière naturelle, noble et durable, choisie pour sa qualité, sa tenue et son confort au quotidien. Côté coupes, nous proposons quelques lignes essentielles — droites, oversize ou légèrement ajustées — adaptées à différentes morphologies tout en conservant cette allure singulière propre à la marque. Nous jouons avec des variations de couleurs et de rayures. L’idée est de partir de pièces fondamentales — des basiques communs à tous — et de les faire évoluer, les affiner, les ancrer dans l’air du temps. Avec, toujours, cette élégance instinctive et sans ostentation qui nous tient à cœur.

Quelles sont tes actualités à venir ?

Nous préparons plusieurs collaborations avec des marques partageant nos valeurs. En parallèle, nous poursuivons nos projets thématiques, centrés sur des femmes qui nous inspirent.