L’unique « immeuble cathédrale » de Paris est un mutant néo-gothique et Art Nouveau aux secrets ésotériques…

Entre les Grands Boulevards et le Forum des Halles, un immeuble unique décore le paysage parisien. Cette construction monumentale du 61 rue Réamur est une curiosité du XIXème siècle. À cette époque, le mélange des styles et des croyances s’alliait aux avancées architecturales, bien plus fantasques que la rigueur Haussmannienne !

Un immeuble unique

Vous avez certainement déjà entendu parler du fameux « immeuble cathédrale », mais connaissez-vous les secrets qu’il renferme ? À l’instar des constructions les plus originales de Paris (comme cet impressionnant immeuble Rue de Rennes), ce chef d’œuvre unique n’est pas l’œuvre d’un seul artiste. Ce mutant architectural est né sous les coups de crayon et les indications de deux architectes : Édouard Singery et Philippe Jourdain. Ajoutez à ce duo un sculpteur : Jacquier.

Ces trois inventeurs qui ne craignaient pas l’insolite ont profité de l’assouplissement des réglementations d’urbanisme afin d’exprimer leur art, sans limites. Notez qu’Édouard Singery a travaillé sur plusieurs immeubles parisiens en appliquant les découvertes d’ingénierie de Gustave Eiffel. Il a toujours eu pour objectif de mêler le classique et le moderne. Philippe Jourdain, quant à lui, est moins documenté que son comparse. Si vous souhaitez mener l’enquête, sachez qu’il a le même nom de famille qu’un architecte connu pour son travail en Art Déco : Francis Jourdain. Le sculpteur Jacquier, lui, est davantage mystérieux, nous n’avons rien déniché sur lui. Une chose est sûre, ces trois hommes ont su métamorphoser l’unique « immeuble cathédrale » de Paris en personnage à part entière.

Une cathédrale mutante

Cet immeuble a aussi été surnommé « cathédrale industrielle », puisque sa façade mêle des éléments de l’architecture gothique à une ossature métallique. Vous l’avez compris, cette construction mutante en plein Paris ne peut pas être rattachée à un seul style, on caractérise d’ailleurs différemment tous ses ornements : gâbles, vitraux, fenêtres géminées… Vous y retrouverez également de beaux motifs floraux, typiques de l’Art Nouveau. Bien sûr, les sculptures ne passent pas inaperçues, ainsi que l’horloge !

Tout cela est lié au thème de cet immeuble : le temps !

Styles & Ésotérisme

Les 4 saisons sont représentées à travers des mascarons : ces ornements à figure humaines et parfois monstrueuses que l’on retrouve dans tout Paris. Il y a aussi les 12 mois de l’année, symbolisés par les signes du zodiaque. Puis, évidemment : l’immense horloge incarne aussi ce thème à la perfection.

Ce qui nous surprend le plus est cette capacité à mêler croyances ésotériques et religieuses dans une seule création architecturale. Cela est aussi représentatif de la fin du XIXème siècle où les mœurs se libéraient et où l’on criait moins au scandale, surtout dans cette forme d’art. Clairement, l’architecture parisienne était, à cet instant, un parfait terrain d’expérimentation fusionnant science, spiritualité et industrie !

 

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« Immeuble cathédrale », 61 Rue Réamur, 75002

M3 et M4 Réamur-Sébastopol

Photo à la une : Immeuble cathédrale © AdobeStock