L’Empire du Bien va peut-être laisser les enfants tranquilles
Disney abandonne son programme "Reimagine Tomorrow", une initiative lancée en 2021 pour promouvoir la diversité et l'inclusion dans ses productions. Ce revirement marque un tournant stratégique pour le studio, qui avait intégré ces principes dans plusieurs films récents, avec des résultats mitigés. Donald Trump, de retour à la Maison-Blanche, mène une offensive contre les politiques Diversité Équité et Inclusion (DEI), et Disney devient un symbole de cette bataille culturelle... L’article L’Empire du Bien va peut-être laisser les enfants tranquilles est apparu en premier sur Causeur.

Disney abandonne son programme « Reimagine Tomorrow », une initiative lancée en 2021 pour promouvoir la diversité et l’inclusion dans ses productions. Ce revirement marque un tournant stratégique pour le studio, qui avait intégré ces principes dans plusieurs films récents, avec des résultats mitigés. Donald Trump, de retour à la Maison-Blanche, mène une offensive contre les politiques Diversité Équité et Inclusion (DEI), et Disney devient un symbole de cette bataille culturelle.
Il y a tout juste quatre ans, je regrettais dans ces mêmes colonnes l’enrôlement de la jeunesse par L’Empire du Bien et sa cancel culture…
Je rappelais que les mouvements totalitaires ont partagé ce désir de modélisation des enfants, que cela soit avec les jeunesses hitlériennes (Hitlerjugend) ou les jeunesses soviétiques (Komsomol), et qu’on retrouvait ces ferments dans le mouvement autoproclamé de progressisme libéral du wokisme.
Jeu malsain
Véritable Empire du Bien, pour reprendre l’expression idoine de Philippe Muray, ce nouveau totalitarisme du wokisme est une entreprise d’imposition autoritaire et arbitraire d’une morale victimaire, d’une vérité historique manichéenne et d’un discours inclusif excessif, par des moyens de censure et de bannissement des idées et des individus.
Fort heureusement, l’Empire du Bien se fissure déjà…
En bons soldats, complices du mouvement woke, les marques et entreprises multinationales américaines, ont joué à fond le jeu malsain de ce nouveau puritanisme, notamment en direction des enfants.
Le géant du divertissement pour la jeunesse qu’est Disney n’est pas en reste dans ce combat idéologique en lançant en 2021 le programme de « Reimagine Tomorrow » censé promouvoir la diversité dans les contenus diffusés par des mesures sur les œuvres historiques de la firme ou sur la production actuelle.
On peut citer pêle-mêle, des avertissements (trigger warnings) pour préserver la sensibilité excessive du public en expliquant que des programmes comportent des « descriptions négatives et/ou des mauvais traitements de certains peuples ou cultures ». Cela concerne les Indiens de « Peter Pan », les chats siamois des « Aristochats », et même les corbeaux de « Dumbo » considérés comme une représentation péjorative des Afro-américains…
Quotas d’homosexuels ou de trans dans les nouvelles fictions
Du côté des nouvelles productions, Disney s’est fait un point d’honneur par exemple à multiplier les personnages LGBT dans ses dessins animés, ou à augmenter la diversité jusqu’à faire interpréter « La Petite Sirène » dans son adaptation filmique par une actrice noire, dans ce qui restera la plus grosse polémique des années de wokisme de la firme.
Toutes les actions de Disney en matière de diversité et de représentation de la diversité ne sont pas forcément à rejeter et peuvent apparaître comme des avancées nécessaires. En effet, une entreprise quelle qu’elle soit peut et doit avoir un rôle citoyen légitime. Cependant, comme dans tout totalitarisme, le wokisme et ses petits soldats ne semblent pas laisser le choix au citoyen et au consommateur.
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Les multinationales se sentant investies d’un pouvoir politique et moral, ont souhaité imposer comment bien se comporter (alors que c’est le rôle des gouvernants) et comment bien penser (au mépris du pluralisme et de la liberté de penser).
Ce risque totalitaire est d’autant plus élevé que la multinationale Disney est d’une certaine façon quasi monopolistique et touche à un public influençable comme la jeunesse.
C’est ainsi que Disney, comme d’autres mastodontes du numérique, ont outrepassé leur rôle économique pour un rôle politique, imposant une vision du monde prétendument progressiste, et portant atteinte gravement aux principes démocratiques.
Retour de manivelle
Mais comme pour les géants de la Tech (voir le dossier spécial de Causeur ce mois-ci) on assiste à un revirement complet outre-Atlantique où les entreprises font volte-face en supprimant, comme vient de le faire Disney le 11 février, leurs programmes DEI sur la Diversité, l’Équité et l’Inclusion.
Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis, n’y est certainement pas pour rien, lui qui a fait du wokisme une de ses cibles préférées…
Mais on aurait tort d’y voir une simple victoire (ou soumission) au nouveau locataire de la Maison Blanche.
En effet, rappelons une évidence : si Donald Trump est là, c’est parce qu’une grande majorité d’Américains l’a élu. C’est donc aussi qu’une grande majorité d’Américains partagent ses idées, notamment sur la question des excès et délires du wokisme.
Il faut rappeler une seconde évidence : la raison d’être d’une entreprise est de maximiser ses profits et d’être en phase avec la pensée majoritaire des consommateurs.
C’est pourquoi si les multinationales ont pu un temps avoir l’envie de donner du sens à leur action mercantile en se raccrochant au wagon du mouvement en poupe qu’était le wokisme, elles n’auront aucun scrupule à abandonner cette position, si elles constatent, comme c’est le cas pour Disney, que ce n’est plus profitable ni dans l’air du temps… pour le moment ! Car Business is business et Mickey is Mickey !
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