Le meilleur navigateur privé en 2025 : où fuir Chrome, Edge et Firefox ? | Blog officiel de Kaspersky

Les nouvelles menaces liées au suivi dans les navigateurs et comment les contrer.

Mar 26, 2025 - 16:28
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Le meilleur navigateur privé en 2025 : où fuir Chrome, Edge et Firefox ? | Blog officiel de Kaspersky

Au cours des dernières semaines, une série d’actualités peu réjouissantes sur la publicité et la protection de la vie privée des utilisateurs ont été publiées par tous les principaux développeurs de navigateurs, à l’exception d’Apple : Google autorise le suivi publicitaire par le biais des empreintes digitales, les puissants bloqueurs de publicité cessent de fonctionner dans Edge et Chrome, et Mozilla revoit son accord de licence en semblant montrer beaucoup plus d’intérêt pour les données des utilisateurs qu’auparavant. Que signifie chacun de ces nouveaux développements et comment pouvons-nous aujourd’hui assurer un niveau élevé de protection de la vie privée ?

Google approuve le suivi des empreintes digitales

Sous la pression des régulateurs et des utilisateurs, le géant d’Internet a passé des années à chercher des moyens de suivre les performances des publicités et de proposer des annonces pertinentes sans utiliser les méthodes de suivi obsolètes et très détestées que sont les cookies de tiers et les empreintes digitales des navigateurs. Google a proposé FLoC, Ad Topics et Privacy Sandbox en guise de remplacement, mais ces solutions n’ont probablement pas rempli leur objectif. L’entreprise a donc fait marche arrière en supprimant la prise en charge des cookies tiers dans Chrome. Entre-temps, le réseau publicitaire de Google, le plus étendu au monde, a autorisé la collecte d’empreintes numériques, y compris l’adresse IP des utilisateurs, lors de l’affichage de publicités, à partir de février 2025. Cela signifie que les navigateurs des utilisateurs peuvent être reconnus indépendamment des paramètres des cookies, du mode incognito ou d’autres mesures similaires de protection de la vie privée. Les empreintes digitales numériques sont très précises et il est difficile de les modifier ou de les désactiver.

Chrome et Edge coupent les extensions qui bloquent les publicités et le suivi

Chrome est basé sur le navigateur open-source Chromium, entièrement financé par Google. On pourrait dire que Chrome correspond à Chromium avec les services Google intégrés, mais des dizaines d’autres navigateurs, dont Edge et Opera, reposent également sur Chromium.

Depuis des années, les développeurs de Chromium font progressivement passer la plateforme d’extension du navigateur du cadre Manifest V2 au nouveau Manifest V3. La plateforme se compose de plusieurs modules, mais le plus important est la liste complète des fonctionnalités et des capacités fournies à l’extension par le navigateur.

La version V3 présente plusieurs avantages, mais elle prive également les extensions Chrome/Edge/Opera/Vivaldi de certaines fonctionnalités utiles et vitales pour les bloqueurs de contenu. Bien que des plug-ins populaires comme uBlock Origin et Adblock Plus prévoient déjà une implémentation de Manifest V3, seule la version V2 permet de bloquer les annonces correctement.

Le Chrome Web Store a depuis longtemps cessé d’approuver les extensions basées sur Manifest V2. Depuis la fin de l’automne 2024, les nouvelles versions de Chrome ont d’abord commencé à afficher des avertissements indiquant que les extensions Manifest V2 installées devaient être désactivées, puis ont commencé à les désactiver automatiquement. Les utilisateurs peuvent encore les réactiver, mais cela ne durera évidemment pas longtemps.

Microsoft Edge a été surpris à faire de même en février. Si le plan actuel de Google tient la route, même les utilisateurs institutionnels de Chrome ne pourront plus utiliser les extensions Manifest V2 d’ici juin 2025, ce qui sera probablement accompagné d’un abandon total de Manifest V2 au sein de Chromium.

Que vont faire les développeurs de dizaines de navigateurs basés sur Chromium ? Ils devront inévitablement cesser de prendre en charge Manifest V2. Et sans cette version, vos bloqueurs de publicité et améliorateurs de confidentialité favoris cesseront de fonctionner.

Mozilla se tourne également vers le marché de la publicité

La fondation à but non lucratif Mozilla Foundation et sa filiale Mozilla Corporation ont toujours été dans une position délicate, car leur principale source de revenus était les partenariats avec les moteurs de recherche, principalement Google. Chez Mozilla, les cadres actuels viennent en grande partie de Meta ou eBay, dont les revenus reposent essentiellement sur les annonces. Il n’est guère surprenant que les mises à jour de Firefox aient de plus en plus irrité les adeptes des fonctionnalités de confidentialité du navigateur.

Depuis la version 128, Firefox intègre le système PPA (Privacy-Preserving Attribution), testé en partenariat avec Facebook. Et fin février 2025, la mention suivante est apparue dans la mise à jour des Conditions d’utilisation de Firefox : « Lorsque vous chargez ou saisissez des informations via Firefox, vous nous accordez par la présente une licence non exclusive, libre de redevance et mondiale pour utiliser ces informations afin de vous aider à naviguer, explorer et interagir avec le contenu en ligne, conformément à l’usage que vous faites de Firefox ».

Les utilisateurs étaient furieux. Ils y ont vu une permission explicite de monétiser leurs données et d’implémenter d’autres mécanismes de suivi. Sous la pression du public, Mozilla a modifié la formulation en « Vous donnez à Mozilla les droits nécessaires à l’exploitation de Firefox ». Selon l’entreprise, elle n’a fait que codifier ce que le navigateur faisait déjà depuis toujours, mais les utilisateurs n’en ont pas été convaincus. Après tout, des changements suspects ont également été apportés à d’autres parties de la FAQ : par exemple, les clauses qui promettaient que Firefox ne vendrait jamais de données à des annonceurs ont été supprimées.

Cela dit, aucun changement réel n’a été apporté aux fonctionnalités principales du navigateur. Il est donc toujours possible d’utiliser Firefox en toute sécurité pour le moment. Cependant, surveillez de près les nouvelles fonctionnalités de chaque mise à jour. Envisagez de les désactiver ou de chercher une alternative à Firefox. Si vous souhaitez rester informé, abonnez-vous à notre blog ou suivez notre canal Telegram.

Rien ne change avec le navigateur Safari d’Apple

La grande majorité des utilisateurs d’Apple utilisent le navigateur Safari, basé sur le moteur WebKit. Ce navigateur dispose de son propre système d’extension, disponible sur l’App Store et utilisant les mécanismes spécifiques d’Apple pour bloquer les contenus dans le navigateur. Si Safari ne dispose pas des extensions les plus puissantes telles que uBlock Origin et NoScript, de solides outils de blocage des publicités et du suivi sont disponibles, tant dans les paramètres standard de Safari que dans des extensions telles que Ghostery.

Apple continue de mettre l’accent sur la protection de la vie privée comme facteur de différenciation par rapport aux autres plateformes, si bien qu’aucune concession alarmante à l’industrie publicitaire n’a été observée dans Safari. Malheureusement, bien qu’il soit toujours possible d’installer ce navigateur sous Windows, celui-ci a cessé d’être mis à jour en 2010. Les utilisateurs de Windows sont donc confrontés à un choix difficile…

Le meilleur navigateur pour protéger sa vie privée en 2025

À partir du mois de juin, les navigateurs populaires Chrome et Edge ne seront plus adaptés aux besoins des utilisateurs soucieux de la protection de leur vie privée, quels que soient les extensions ou les paramètres qu’ils utilisent. Il en va de même pour la plupart des autres navigateurs basés sur Chromium.

Quant à Firefox, malgré les déclarations contestables de Mozilla, le navigateur prend toujours en charge les extensions Manifest V2, et les développeurs ont déclaré qu’ils continueraient à les prendre en charge dans un avenir proche. Néanmoins, si vous ne voulez plus vous préoccuper des fonctionnalités controversées telles que l’ « attribution », vous pouvez toujours passer à un navigateur qui utilise le code source de Firefox, mais qui est plus axé sur la confidentialité. Les principales options sont Tor Browser ainsi que les versions dérivées de Firefox telles que Waterfox et LibreWolf.

Malgré son image de « navigateur du Dark Web », Tor Browser est également parfaitement adapté à la consultation de sites Internet ordinaires, bien que ses paramètres de confidentialité par défaut soient si stricts qu’ils peuvent perturber l’affichage de nombreux sites Internet ou en empêcher le bon fonctionnement. Il est facile d’y remédier en modifiant les paramètres des cookies et des scripts pour les rendre moins paranoïaques.

Waterfox est un intermédiaire raisonnable entre Firefox et Tor Browser : pas de télémétrie des développeurs, pas de services intégrés comme Pocket, et les ESR (éditions longue durée) de Firefox sont utilisés comme code source. L’inconvénient est que l’équipe de développement est réduite et que Waterfox est à la traîne par rapport à Mozilla sur le plan des correctifs de sécurité (même si le retard n’est pas très important).

Axé sur la protection de la vie privée, LibreWolf se positionne comme Firefox sans tous les extras. Le navigateur ne communique jamais avec des serveurs distants (il exclut tous les types de rapports du fabricant et de télémétrie), et il intègre d’emblée le célèbre bloqueur de publicités uBlock Origin. LibreWolf suit de près Firefox dans ses mises à jour, et il est disponible sur Windows, macOS, et plusieurs versions de Linux.

Le navigateur Brave, basé sur Chromium, qui intègre des outils de protection de la vie privée avant même que vous n’ajoutiez des extensions, reste une option populaire. Ses développeurs se sont engagés à préserver un certain nombre d’extensions clés de Manifest V2 : AdGuard AdBlocker, NoScript, uBlock Origin et uMatrix. Cependant, Brave propose plusieurs fonctionnalités supplémentaires controversées, comme un portefeuille de cryptomonnaies intégré et un assistant d’intelligence artificielle appelé « Leo ».

En bref, il n’existe pas de navigateur parfait, mais si vous essayez de classer ces options de la plus privée mais la moins conviviale à la plus facile à utiliser mais toujours privée, votre tableau devrait ressembler à ceci : Tor Browser, LibreWolf, Waterfox, Brave et Firefox.

Tous les navigateurs, à l’exception de Tor et de LibreWolf, nécessitent une configuration sécurisée et quelques-unes des extensions susmentionnées pour bloquer les traqueurs et les scripts afin de garantir une protection maximale de la vie privée.

Dans Brave et Firefox, vous pouvez également activer la fonction « Indiquer aux sites web de ne pas vendre ou partager mes données », une fonction établie dans le cadre de la nouvelle initiative de contrôle mondial de la protection de la vie privée. Certaines juridictions, telles que l’Union européenne, le Royaume-Uni, la Californie, le Colorado et le Connecticut, exigent légalement que les sites Web respectent cette indication, mais cette mesure de protection est de nature administrative plutôt que technique.

L’option la plus simple, qui améliore considérablement la confidentialité en ligne lors de l’utilisation de n’importe quel navigateur, consiste à installer une solution de sécurité Kaspersky pour les particuliers et à activer la Navigation privée. Par défaut, la fonction est utilisée en mode détection uniquement, sans rien bloquer : elle détecte, compte et enregistre les tentatives de collecte de données. Si vous activez le mode de blocage, la collecte de données est bloquée par défaut sur tous les sites, à l’exception des sites suivants :

  • Les sites Web que vous avez ajoutés aux exclusions
  • Kaspersky et ses sites partenaires
  • Les sites Web susceptibles, à notre connaissance, de ne plus fonctionner en raison du blocage des services de suivi

Vous pouvez toujours configurer le composant de manière à bloquer la collecte de données sur les sites susmentionnés. La Navigation privée présente toutefois certaines limitations. Vous pouvez le gérer à partir de l’application Kaspersky et en utilisant l’extension Kaspersky Protection pour la plupart des navigateurs.

Vous voulez en savoir plus sur la façon dont les navigateurs suivent votre activité et sur les façons de minimiser ce suivi ? En savoir plus sur le sujet :

La navigation privée : guide pour les débutants

Comment gérer les cookies : test dans la vie réelle

Comment bloquer les cookies dans votre navigateur

Comment savoir si un site relève vos empreintes digitales (du navigateur)

Comment regarder du porno discrètement

Le son des traqueurs en ligne