Desrimais lit les commentaires, tous les commentaires…

…aussi bien ceux des fidèles lecteurs de Causeur que ceux des rares électeurs d’Anne Hidalgo... L’article Desrimais lit les commentaires, tous les commentaires… est apparu en premier sur Causeur.

Mai 3, 2025 - 10:29
 0
Desrimais lit les commentaires, tous les commentaires…

…aussi bien ceux des fidèles lecteurs de Causeur que ceux des rares électeurs d’Anne Hidalgo


En consultant les commentaires écrits suite à la parution de ma dernière chronique – La Grande Librairie ou le Grand Déballage ? je me suis aperçu que certains points devaient être précisés. Ce travail d’éclaircissement aurait pu nous mener loin. En l’occurrence, même si cela peut paraître étrange de prime abord, cela nous mènera simplement et naturellement aux égarements langagiers de Madame 1,7 %, alias Notre-Drame de Paris, Anne Hidalgo.

À propos de la commission inquisitoriale sur les violences « sexistes et sexuelles » dans le cinéma, j’ai indiqué dans ladite chronique que certains acteurs et producteurs avaient refusé de venir mettre un genoux à terre devant Sandrine Rousseau. Dans son commentaire, Clermont demande : « Qui a refusé de comparaître devant Maîtresse Sandrine ? Des noms s’il vous plaît ! » Désolé, cher Clermont, je les ignore. Je ne dois cette information qu’à Mme Rousseau, la commissaire politique qui a dirigé ce tribunal et a avoué, en tordant le nez, avoir essuyé quelques refus de la part de personnalités dont elle n’a pas voulu révéler les identités – peut-être, dans un très bref moment de lucidité, a-t-elle réalisé que si elle donnait les noms des réfractaires, ces derniers apparaîtraient aux yeux du public comme des héros ayant su résister à l’idéologie totalitaire du féminisme woke.      

Derniers jours en kiosque !!! Causeur #133 Poutine, Trump, Tebboune, islamistes… Qui est notre ennemi?

Charles se demande, lui, si votre serviteur ne s’est pas laissé aller à une « petite outrance » en écrivant : « les viols commis par les migrants et les passeurs sur la presque totalité des femmes tentant de rejoindre l’Europe depuis l’Afrique ». Il réclame à juste titre la source de cette information. La voici : article du Figaro du 5 décembre 2024 intitulé “Passeurs et migrants violent 90 % des femmes et des filles traversant la Méditerranée : le rapport choc de l’ONU sur les routes migratoires”. Cette info a été reprise par le JDD du 6 décembre et sur le site de France Info le 12 décembre 2024. Et sur France Inter, « première matinale de France » ? Rien, nada, que dalle. Ce 5 décembre 2024, lors de sa revue de presse, Claude Askolovitch a cité, comme tous les jours, Libération et Le Monde, en évitant soigneusement, comme ses quotidiens préférés, ce sujet scabreux.Sans doute craignait-il de faire le jeu de qui vous savez.  

Ulysse Pyrame, de son côté, exprime son agacement devant une formulation incorrecte, parmi dix, de Manon Garcia : « On va se retrouver avec des jeunes profs qui font des trucs de philo féministe avec des amphis pleins à craquer d’un côté, et d’autres qui font des trucs vieilles écoles et où c’est pas ça. ». Il reproche à l’auteur de ces lignes de ne pas l’avoir corrigée en la remplaçant par la seule locution nominale qui vaille : vieille école. Cette citation est extraite d’un entretien qui a été visiblement relu par l’interviewée, laquelle n’a non seulement pas corrigé les fautes et le style général de cet échange – un style oral disgracieux et négligé – mais l’a de surcroît lesté d’une écriture inclusive rendant la lecture encore plus pénible. J’ai retranscrit le texte tel qu’il est paru, sans en changer un mot. L’intérêt de cette retranscription fidèle était de montrer que, toute normalienne qu’elle est, Mme Garcia éprouve énormément de difficulté à s’exprimer correctement. J’ai remarqué par exemple, et cela peut sembler encore plus étrange venant de la part d’une philosophe agrégée, qu’elle n’utilise que rarement les mots concept, réflexion, travail ou pensée, qu’elle remplace régulièrement par le mot truc. C’est le cas dans la citation rapportée ci-dessus. Cela le fut encore dans l’émission d’Augustin Trapenard – « J’ai eu un truc de philosophe », dit-elle pour tenter d’expliquer les raisons qui l’ont conduite à suivre le procès de Dominique Pelicot. Sortie des sentiers battus de l’idéologie néo-féministe et woke – sentiers bornés de locutions dogmatiques et répétitives, de slogans faméliques, de phrases toutes faites, pauvres en vocabulaire, écrites en écriture inclusive – Mme Garcia s’égare le plus souvent entre le galimatias compulsif et le charabia filandreux, les deux seules langues qu’elle pratique à la perfection.

Elle n’est pas la seule. La maire de Paris ajoute à la pratique de ces deux langues une touche personnelle qui caractérise le baragouin hidalgien. Les sémanticiens les plus renommés se penchent actuellement sur ce phénomène, mélange de novlangue, de circonlocutions obscures et de périphrases incompréhensibles. Je prie par avance Ulysse Pyrame de me pardonner : certaines des phrases qui vont suivre ne sont pas de mon cru et il est essentiel de n’en pas changer une virgule si l’on tient à mesurer exactement la catastrophe cacographique que constitue chaque prise de parole de celle qui brigue, paraît-il, le poste de haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés.

A lire aussi, Elisabeth Lévy: Une femme d’honneur

À l’occasion de la récente inauguration de la « passerelle Jim Morrison » enjambant le port de l’Arsenal, Anne Hidalgo a préféré, plutôt que de lire consciencieusement le discours officiel rédigé par un de ses conseillers en communication, improviser une ode délirante au chanteur des Doors : « À l’époque, je ne comprenais absolument pas ce qu’il racontait, mais pourtant ça m’a touchée. Ce qui m’a touchée c’est d’abord la voix, et bien sûr ces sons, ces sonorités qui étaient très présentes dans sa musique et dans la musique des Doors, et qui, c’est vrai, sans le dire, ouvraient des portes. Ouvraient des portes vers des mondes qui n’étaient pas connus parce qu’ils les exploraient – ils prenaient des risques et ils nous entrainaient. On n’avait pas l’impression de partir de rien, c’est-à-dire de quelque chose de totalement inconnu, mais on allait vers quelque chose d’inconnu dans lequel ensuite on se sentait bien. » Alcoolique et héroïnomane, Jim Morrison aurait sûrement apprécié cet hommage hallucinatoire. Il faut dire que Mme Hidalgo n’en est pas à son coup d’essai – quand il s’agit de dire n’importe quoi, n’importe comment, elle n’est jamais la dernière. Elle nous avait donné un avant-goût de son sabir au lendemain des attentats de novembre 2015, dans un entretien paru dans La Tribune – « La résilience urbaine fait partie intégrante de la ville intelligente. La communauté de l’innovation parisienne, que nous connaissons bien et qui a été touchée au cœur par ces attentats, est demandeuse de contribuer. » – ou lorsqu’elle avait découvert le logo des Jeux Olympiques de Paris : « Je le trouve magnifique. D’abord la médaille, la flamme et Marianne, je trouve que c’est une très bonne idée. C’est sympa d’avoir quelque chose de très féminin. Pour la première fois on va directement du côté du genre et du féminin. C’est un nouveau cap très important que ce logo avec une projection extrêmement concrète, elle l’était déjà. » Par ailleurs, rappelait Le Figaro du 16 octobre 2021, Anne Hidalgo ne parle jamais d’insécurité mais plutôt de « phénomènes de dérégulation dans certains quartiers » ; elle ne fait pas du vélo mais pratique une « mobilité active » qui lui assure des « déplacements apaisés » dans des rues transformées en « autoroutes citoyennes » ; elle ne promeut pas des salles de shoot mais « des pièces de consommation à moindre risque » ; elle ne croise pas des SDF, et encore moins des clochards, mais des « personnes en situation de rue ». À ceux qui dénoncent la saleté dans la capitale, elle rétorque : « La perception de la propreté à Paris se fonde en négatif sur des constats relatifs à la malpropreté. » Ça vous en bouche un coin, non ? Enfin, elle affirme « croire beaucoup dans la force des territoires de poser aussi des solutions ». Tout sonne faux dans la phraséologie hidalgienne. Les slogans les plus banals émergent difficilement d’une syntaxe boudinée, tordue. Les mots les plus courants des dernières modes politico-langagières se noient dans les décombres d’une langue déjetée. Certaines phrases n’ont aucun sens. Le titre de l’antépénultième livre de Mme Hidalgo est un concentré de vide prétentieux et bouffi, mais Le Lieu des possibles vaut surtout pour la première phrase de présentation barbouillée par l’édile, sorte de perfection de la phrase hidalgienne : « L’âme d’une ville est d’être ce point de rencontre du monde. » Cette boursouflure ne veut strictement rien dire. La photo d’Anne Hidalgo qui couvre le bandeau du livre est presque plus lisible : son sourire confirme la bonne conscience de l’innocente du village parisien qui déforme la langue en croyant l’écrire et les traits de son visage en croyant séduire. Le vide a des mots rabougris, des phrases incompréhensibles, des sourires béats offerts à de vastes champs de rien. Ce vide, le dernier opus de la maire de Paris ne parvient pas à le combler. Résister, Le pari de l’espoir est un pot-pourri de réflexions creuses paresseusement étalées sur le papier : 272 pages de platitudes écologistes, de fadaises féministes, de lieux communs sur « l’ouverture au monde qui est le nôtre », de vagues considérations sur la « résistance » qui « se conjugue au présent et nous projette vers l’avenir » et a pour but, cela va de soi, « d’ouvrir des espaces de liberté pour penser l’avenir et agir dans le présent », de lénifiants radotages sur « la démocratie, qui est au cœur de [son] engagement et a besoin d’espoir » ou sur les « Jeux de Paris qui revêtaient une profonde dimension humaniste et politique » dans la capitale française devenue « Paris, ville-monde ». Sur le site d’Amazon comme sur celui de la Fnac, la note la plus élevée des rares lecteurs de cette purge culmine à… 1 sur 5. Les commentaires sont limpides : « écriture d’une platitude accablante », « brouillon inachevé », « coquille vide », « plat, creux, sans intérêt ». Verdict final et sans appel : « Hidalgo écrit comme elle parle. Avec le même résultat : le néant. »

Anne Hidalgo - Le lieu des possibles

Price: 14,00 €

25 used & new available from 3,00 €

Les Gobeurs ne se reposent jamais

Price: 22,00 €

5 used & new available from 22,00 €

L’article Desrimais lit les commentaires, tous les commentaires… est apparu en premier sur Causeur.