Désinformation de l’IA : Comment la Russie influence les IA occidentales ?

L’intelligence artificielle (IA) a changé la manière dont nous nous informions et produisons de l’information. Même si cette technologie a permis d’améliorer la qualité des contenus en ligne, cette dernière a ouvert la port à des manipulations à grande échelle. La Russie fut l’un des premiers états à exploiter cette faille pour propager de la...

Mar 15, 2025 - 21:16
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Désinformation de l’IA : Comment la Russie influence les IA occidentales ?

L’intelligence artificielle (IA) a changé la manière dont nous nous informions et produisons de l’information. Même si cette technologie a permis d’améliorer la qualité des contenus en ligne, cette dernière a ouvert la port à des manipulations à grande échelle. La Russie fut l’un des premiers états à exploiter cette faille pour propager de la désinformation.

Désinformation via l’IA : la stratégie russe pour manipuler l’information

L’intelligence artificielle transforme la production et la diffusion de l’information, mais elle ouvre aussi la porte à des manipulations massives. La Russie exploite cette faille pour influencer l’opinion publique à grande échelle.

  • L’empoisonnement des modèles IA : en inondant le web de contenus biaisés, la propagande russe façonne les réponses des chatbots et moteurs de recherche.
  • Exploitation du référencement (SEO) : création de sites pro-Kremlin et boost artificiel de leur popularité pour influencer les résultats Google.
  • Manipulation des réseaux sociaux et chatbots : campagnes de désinformation amplifiées par des bots et agents conversationnels intégrés aux plateformes.
  • Un impact direct sur la démocratie : perception altérée des conflits internationaux, montée de la défiance envers les médias traditionnels et polarisation des débats publics.
  • Les solutions envisagées : renforcement des algorithmes de détection, collaboration avec des experts en cybersécurité et éducation aux médias pour limiter la propagation des fake news.

L’IA peut être une arme redoutable pour la désinformation. La clé : un encadrement plus strict et une vigilance accrue des utilisateurs.

Dans cet article, nous analyserons comment les réseaux de propagande russes infiltrent les modèles d’intelligence artificielle pour influencer l’opinion publique. Nous verrons ensuite les conséquences sur la confiance en l’information et les mesures mises en place pour limiter ces dérives.

Les stratégies de désinformation russe via l’IA

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La désinformation russe a été mis en place grâce à une approche méthodique, combinant des :

  • Réseaux humains,
  • Outils automatisés capablent de manipuler les algorithmes des plateformes d’information.

L’empoisonnement des modèles d’IA

Les agents conversationnels comme ChatGPT ou Gemini, ont été entraînés sur des millions de documents. En effet, les entreprises de ces derniers ont scrapés la plupart des isponibles sur Internet. Les réseaux russes exploitent cette caractéristique en inondant le web de contenus biaisés afin d’influencer les futures générations d’algorithmes.

En 2024, le réseau de désinformation Pravda a publié 3,6 millions d’articles de propagande sur plus de 150 sites web, traduits dans une douzaine de langues. Ces données sont ensuite absorbées par les modèles de langage, influençant leurs réponses sur des sujets sensibles.

Par exemple :

Lors d’une étude menée par NewsGuard, 33,5 % des réponses générées par des chatbots IA contenaient des informations erronées alignées sur les narratifs du Kremlin.

L’exploitation des failles des moteurs de recherche

En plus de l’injection de contenus dans les modèles d’apprentissage des outils IA, la Russie, via ses réseaux utilisent les moteurs de recherche via le SEO (référencement).

La technique consiste à :

  • Créer et aliment un grande nombre de sites en produisant du contenu pro-Kremlin
  • Publier des articles viraux en visant des mots-clés stratégiques (mots clés sans vraiment de concurrence ) pour apparaître dans les premiers résultats de recherche.
  • Utiliser des fermes à clics / bots pour artificiellement gonfler la popularité de leurs contenus.
Résultat :

Ces contenus se retrouvent indexés et réutilisés par les IA lorsqu’elles génèrent des réponses aux utilisateurs

La manipulation des réseaux sociaux et des chatbots

De plus en plus, les réseaux sociaux devient un levier important pour la diffusion de la désinformation puisque de plus en plus les contenus extrémistes sont misent en avant sur ces plateformes. Cela leur permet de gonfler la popularité des contenus contenant de la désinformation.. Avec l’intégration d’agents conversationnels sur ces plateformes, comme Grok, cette dynamique a tendance à se renforcer, car les internautes ont tendances à plus faire confiance à des outils facilement manipulables.

Grok, le chatbot de X (ex-Twitter), est aujourd’hui accessible à 586 millions d’utilisateurs. Une simple exposition répétée à des contenus biaisés peut influencer progressivement l’opinion des internautes.

Dernièrement, certaines études démontres qu’il y a eu des campagnes massives autour des sujets suivants :

  • L’Ukraine : Dépeinte comme un État corrompu, incapable de se défendre sans l’aide occidentale.
  • Les élections américaines et européennes : Des narratifs pro-Trump et anti-UE largement relayés.
  • Les sanctions économiques : Minimisation de la situation compliquée en Russie ou présentées comme inefficaces contre la Russie.

Conséquences sur l’opinion publique et les démocraties occidentales

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Le fait que la Russie arrive à manipuler les modèles occidentaux les plus avancés pose des questions sur notre capacité à avoir accès à une information fiable et non biaisée.

Une perception altérée des conflits internationaux

Les campagnes de désinformation orchestrées par la Russie ne visent pas uniquement à défendre ses intérêts, mais aussi à semer la confusion parmi les opinions publiques occidentales.

Par exemple

Les recherches démontrent que 48 % des réponses IA sur des sujets géopolitiques sensibles ne permettent pas de distinguer clairement les faits de la propagande. Dans certains cas, les modèles IA ne détectent pas l’origine biaisée des informations, amplifiant involontairement leur diffusion.

Une menace pour la stabilité démocratique

Les fake news véhiculées par les chatbots occidentaux influencent les débats publics et les décisions politiques. Une étude récente a mis en évidence une augmentation de 27 % des contenus anti-UE diffusés par des IA à l’approche des élections européennes.

Les principaux risques incluent :

  • Une polarisation accrue des opinions.
  • Une perte de confiance dans les sources d’information traditionnelles.
  • Une manipulation des résultats électoraux via des campagnes de désinformation ciblées

Comment contrer la désinformation via l’IA ?

Face à ces menaces, plusieurs initiatives ont été mises en place pour renforcer la fiabilité des modèles IA et limiter leur exposition à la désinformation.

Amélioration des algorithmes de détection

Les développeurs d’IA travaillent sur de nouveaux systèmes permettant de repérer et d’exclure les contenus biaisés. Parmi ces solutions :

  • Filtrage des sources utilisées pour l’entraînement des modèles.
  • Marquage des réponses douteuses avec des avertissements contextuels.
  • Collaboration avec des experts en cybersécurité pour identifier les réseaux de désinformation.
Exemple :

Microsoft et Meta ont récemment annoncé un renforcement des filtres de Copilot pour limiter l’impact des campagnes de manipulation russes.

Sensibilisation des utilisateurs

L’éducation aux médias joue un rôle essentiel dans la lutte contre la désinformation IA. Il est essentiel que les internautes développent des réflexes de vérification, notamment en :

  • Consultant plusieurs sources avant de prendre pour acquis une information.
  • Utilisant des outils de fact-checking comme ceux proposés par NewsGuard.
  • Signalant les contenus suspects aux plateformes concernées.

L’exploitation des agents conversationnels et des modèles IA par la Russie représente un défi majeur pour les démocraties occidentales. Les méthodes employées – injection de données biaisées, manipulation des algorithmes de recherche et campagnes massives sur les réseaux sociaux – ont prouvé leur efficacité pour influencer les opinions publiques.

Face à cela, la réponse doit être multiple : développement d’algorithmes plus robustes, collaboration entre acteurs technologiques et politiques, et sensibilisation accrue du grand public.

L’IA est un outil puissant. Bien employée, elle peut aider à combattre la désinformation. Mais sans vigilance, elle risque de devenir l’arme parfaite des campagnes de propagande modernes.

Pour en savoir plus sur l’intelligence artificielle :