Dans cette superbe ville de la Côte d’Azur, un clocher coloré fascine depuis des siècles

Impossible de flâner dans les ruelles ensoleillées de Saint-Tropez sans lever les yeux vers son clocher aux couleurs ocre et terre de Sienne, tranchant magnifiquement avec le bleu azur du ciel et de la mer. Véritable symbole de la ville, il domine les toits et guide marins et visiteurs depuis le XVIIe siècle. Mais derrière cette silhouette emblématique se cache une histoire riche, marquée par les soubresauts du temps et les artistes qui l’ont immortalisée.

Un emblème tropézien au charme intemporel

Inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1981, cette église baroque a traversé les âges, évoluant au fil des agrandissements et des restaurations. Si l’édifice actuel s’élève progressivement jusqu’en 1784, son clocher est bâti bien plus tôt, en 1634. Il survit aux périodes de troubles, notamment à la Révolution française, qui voit l’église désaffectée et transformée en magasin d’armes jusqu’en 1820. Au fil des siècles, il devient l’un des symboles les plus forts de la ville, immortalisé dans les œuvres d’artistes tels que le peintre Paul Signac qui en fait le sujet de son tableau Le Clocher de Saint-Tropez, aujourd’hui conservé à la Fondation Bemberg de Toulouse.

Une architecture entre sobriété et faste baroque

Derrière son apparente simplicité, Notre-Dame-de-l’Assomption révèle un style raffiné, influencé par l’architecture de la fin du XVIIIe siècle. Sa façade en calcaire blanc, sobre mais élégante, emprunte aux codes décoratifs du règne de Louis XV, ce qui offre un contraste saisissant avec les teintes plus chaudes du clocher. À l’intérieur, l’église arbore un décor inspiré des églises italiennes, restauré entre 1988 et 1990. Parmi les éléments remarquables, on trouve un buste de saint Tropez, patron des marins et figure centrale du village, porté en procession lors de la célèbre bravade de Saint-Tropez. Un autre buste, celui de saint Pierre, rappelle quant à lui l’importance historique de la pêche et de la mer pour la cité tropézienne.

Un clocher malmené par l’histoire et les éléments

Malgré son allure intemporelle, le clocher de Notre-Dame-de-l’Assomption a subi plusieurs assauts du temps et des événements. En 1944, les bombardements de la Seconde Guerre mondiale détruisent les cadrans de son horloge. Il faut attendre 1960 pour que l’édifice retrouve son aspect actuel, grâce au travail du maître forgeron Farnet, qui reconstruit le campanile en fer forgé et le clocheton supérieur. Aujourd’hui, l’église et son clocher doivent faire face à de nouveaux défis. Un récent diagnostic a révélé une corrosion avancée des éléments métalliques du campanile et une fragilisation de la coupole en béton armé, due à l’exposition aux intempéries marines. Bien que la stabilité de l’ensemble ne soit pas immédiatement menacée, des travaux de restauration sont envisagés, incluant le renforcement des structures, la rénovation des enduits et l’amélioration de l’évacuation des eaux. Un appel aux dons a d’ailleurs été lancé pour soutenir ces travaux et préserver ce monument emblématique de la ville. Si vous êtes de passage dans la région, prenez le temps d’admirer ce symbole intemporel de Saint-Tropez, témoin de son histoire et de son attachement aux traditions maritimes.

Église Notre-Dame-de-l’Assomption
Rue Commandant Guichard, 83990 Saint-Tropez
Pour aider à préserver ce patrimoine, vous pouvez faire un don juste ici.

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