Ce charmant village au bord de l’eau s’est vu décerner le 1er prix des Toits de France
De Beynac-et-Cazenac, très apprécié pour son château classé, à Monpazier, en passant par La Roque Gageac, la Dordogne est une des régions les plus fascinantes de France, ne serait-ce que pour sa collection de villages pittoresques. Beaucoup peuvent d’ailleurs se targuer d’être labellisés Plus Beaux Villages de France. Entre ruelles pavées, maisons à colombages et […]

De Beynac-et-Cazenac, très apprécié pour son château classé, à Monpazier, en passant par La Roque Gageac, la Dordogne est une des régions les plus fascinantes de France, ne serait-ce que pour sa collection de villages pittoresques. Beaucoup peuvent d’ailleurs se targuer d’être labellisés Plus Beaux Villages de France. Entre ruelles pavées, maisons à colombages et points de vue vertigineux, certains de ces villages sont même reconnus parmi les plus beaux de France. Un honneur que cette cité médiévale nichée dans les collines du Périgord Vert peut se vanter d’avoir après des siècles bien compliqués…
Une histoire tourmentée par les conflits
Comme beaucoup d’autres villages en France, l’histoire de celui-ci est avant tout celui d’un prieuré. Bien protégé par le château de la Marthonie, construit à la même époque, et abritant initialement seize chanoines réguliers suivant la règle de Saint Augustin, le prieuré rayonne rapidement sur toute la région. Pour preuve, moins d’un siècle après sa création, ses possessions s’étendent jusqu’à Limoges et Périgueux, tandis qu’un village prospère naît et se développe autour du prieuré. Une période prospère qui prend fin avec la Guerre de Cent Ans, le village étant conquis par les Anglais qui, en 1394, ravagent et incendient le château, ainsi que le prieuré, dont les terres sont dévastées et les chanoines dispersés. Fortifiant le village pour se préserver des attaques, les Anglais s’y installent même jusqu’en 1404. Malgré le souhait de reconstruire le prieuré, le village est à nouveau sous le feu de la guerre un siècle plus tard, avec le passage de nombreuses troupes durant les guerres de religion. Une fois de plus, le village est dévasté et les protestants dispersent les biens des religieux. Une histoire qui se répétera quelques siècles plus tard, en pleine Révolution, alors que les bâtiments sont vendus, les livres et les manuscrits brûlés et que le prieuré devient dès lors une propriété privée. Au même titre que le château de la Marthonie, monument classé mais pas ouvert à la visite, que l’on peut toutefois admirer depuis la place Saint-Jean et ses différentes terrasses de restaurants. Les amoureux de ce village et de la Dordogne l’auront deviné : nous sommes bel et bien à Saint-Jean-de-Côle.
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Un cadre authentique magnifiquement préservé
Le village de Saint Jean de Côle connaît une nouvelle période de prospérité au cours du XIXe siècle, avec la construction puis la mise en service de la voie ferrée Angoulême – Brive, au point de compter jusqu’à 800 habitants. Mais comme toutes les campagnes françaises, le village voit le début du XXe siècle être synonyme de tragédie et de lourdes pertes avec l’éclatement de la Première Guerre mondiale, aggravé par l’exode rural qui suivit celle-ci. Il a ensuite fallu des décennies d’oubli, puis d’entraide entre habitants et passionnés pour redonner vie et intérêt à ce village historique. Et ce jusqu’à la consécration : l’obtention du label “Plus Beaux Villages de France”. Grâce à un patrimoine architectural d’exception et une mise en valeur remarquable, Saint-Jean-de-Côle attire désormais des touristes des quatre coins de France et du monde, tout en gardant son authenticité d’antan. Tout près du château, on vient par exemple admirer l’église Saint-Jean-Baptiste, au style romano-byzantin, unique en Dordogne, et qui vaut aussi le détour pour les jeux de lumière qu’offre l’intérieur. En continuant la balade, on en vient à déambuler à travers les ruelles authentiques, tomber nez-à-nez avec de belles maisons de pierre, franchir un pont gothique qui enjambe la Côle et enfin tremper les pieds dans un lieu verdoyant, idéal pour admirer le village depuis la rivière.
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Une destination idéale pour les amoureux d’Histoire, d’architecture et de nature
De son riche passé, Saint-Jean-de-Côle a donc gardé des traces visibles, et d’autres plus discrètes. Au pied du mur gouttereau du chœur de l’église de Saint-Jean-de-Côle reposent quatre sépultures. Il s’agit en fait de sarcophages anthropomorphes de la taille d’un nouveau-né. Un spectacle peu réjouissant qui rappelle qu’ au Moyen Âge, la mortalité infantile était importante, avec énormément d’enfants morts-nés ou en bas âge qui n’ont pas pu être baptisés. Par conséquent, ils ne pouvaient donc être enterrés au cimetière, reconnu comme une terre consacrée. Installés au sein de logettes à répit, ils recevaient directement du toit de l’église l’eau de pluie ruisselante, alors considérée comme bénite. Le baptême devenait effectif au bout de quelques mois et les enfants pouvaient enfin être enterrés au cimetière. Fort heureusement pour le village et ses habitants, la vie est aujourd’hui plus agréable, grâce à l’obtention de prestigieux labels et de festivités toutes plus divertissantes les unes que les autres. Si les maisons à colombages, et plus particulièrement leurs toits de tuiles brunes, ont permis au village de décrocher le 1er prix des Toits de France, on y vient également célébrer la nature. Se déroulant chaque année le deuxième week-end de mai, les Floralies de Saint Jean est une grande fête de la fleur où plus d’une centaine d’exposants présentent et vendent des plantes et des produits de jardin.
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Image à la une : Saint-Jean-de-Côle © Adobe Stock