Rien de tel qu’une bonne guerre !
Panique chez les dirigeants européens : Trump arrête tout support financier et matériel à l’Ukraine. Finies les petites sauteries payées par l’Oncle Sam, il va falloir s’organiser « entre nous » ! Cornaqués par un Macron et une Von Der Leyen surexcités, ils choisissent alors habilement de reprendre le flambeau dépensier. Sans mal, cela commence avec une surenchère dans […]

Panique chez les dirigeants européens : Trump arrête tout support financier et matériel à l’Ukraine. Finies les petites sauteries payées par l’Oncle Sam, il va falloir s’organiser « entre nous » ! Cornaqués par un Macron et une Von Der Leyen surexcités, ils choisissent alors habilement de reprendre le flambeau dépensier.
Sans mal, cela commence avec une surenchère dans les montants évoqués.
Depuis 2022, l’Union européenne et ses États membres ont multiplié les mesures en faveur de l’Ukraine : 135 milliards d’euros d’aide, facilités de crédit via une enveloppe de 50 milliards d’euros, et un prêt supplémentaire de 35 milliards d’euros validé en octobre 2024.
Las. Tout cela semblait un peu chiche.
Ursula Von Der Leyen a donc dévoilé le 4 mars dernier un plan visant à mobiliser 800 milliards d’euros sur cinq ans. Cela fait la bagatelle de 160 milliards annuel ; pour rappel, le budget annuel de l’Union tourne autour de 170 milliards.
Ce nouveau plan vise à renforcer la défense européenne et soutenir l’Ukraine et inclut 150 milliards d’euros sous forme de prêts bonifiés aux États membres, une réorientation des fonds de cohésion (392 milliards d’euros pour 2021-2027) vers des projets de défense et s’accompagne d’une flexibilisation des règles budgétaires (exclusion temporaire des dépenses de défense du calcul des déficits) d’autant bienvenue que certains pays pataugent dans les déficits. Enfin, signalons la « mobilisation accrue du secteur privé » qui se fera par l’intervention de la Banque européenne d’investissement (BEI) qui garantit rien qu’à l’évocation de son nom l’utilisation pertinente et pas du tout connivente de ces gros bouillons joufflus d’argent public.
Bien évidemment, cette surenchère financière se double d’une surenchère médiatique avec propagande grossière.
Les médias traditionnels profitent de leur pouvoir décroissant avant que l’attrition naturelle de leur cœur de cible vieillissant ne les pousse à l’insignifiance et cela donne lieu à des titrailles mêlant parfums de Corée du Nord à des bruits de succion forcenés :
Apparemment, la presse note avec justesse que Macron pousse les gens à se rassembler spontanément mais oublie de préciser que c’est pour l’injurier et réclamer sa démission.
Hardie, elle imagine même dans notre pénible locataire élyséen un véritable leader européen, au moment même où les négociations de paix se déroulent entre Russes et Américains, les Européens en ayant été soigneusement écartés.
Eh oui : grâce à une presse servile, Macron fait la démonstration d’une vacuité phénoménale et s’auto-proclame chef d’un groupe qui n’est pas invité à parler.
Enfin, il serait difficile de passer à côté de la surenchère de la psychologie de la peur, méthode largement utilisée en 2020 pour forcer les foules au conformisme total.
Outre la distribution d’anathème sur les odieux individus (forcément pro-Poutine) qui réclament un peu de recul avant de s’emballer, le Président et sa cohorte d’imbéciles gouvernementaux se sont lancés dans l’habituelle gesticulation guerrière pour nous convaincre de tout et son contraire.
Selon eux, le Kremlin est suffisamment fort pour chatouiller les portes de Paris, mais il est aussi épuisé par trois ans de conflit mené grâce à la récupération d’électroménager, de chameaux et d’ânes ou de forces nord-coréennes.
Il faut DONC absolument lancer un emprunt national auprès des Français. Oui, le lien de cause à conséquence est ténu, mais c’est sans importance puisque tout est question de marketing : on appellera ça « l’emprunt anti-Russes », il sera un chouilla obligatoire et on dira que l’État le remboursera s’il le peut, mais il ne le pourra pas et ce ne sera pas du tout un vol pur et simple et tout le monde sera content.
Ces surenchères ne doivent rien au hasard : elles reprennent point par point le « Manuel Covid » employé en 2020. Ici, on passe simplement du coronavirus au méchanvirusse.
Les médias, les experts de plateau et les sondages sont utilisés pour gonfler les menaces hors de toute proportion.
On attise ensuite des divisions au sein de la population (vieux/jeunes, riches/pauvres, citadins/campagnards, étrangers/autochtones) afin d’isoler les individus et d’ostraciser la dissidence. En poussant à percevoir la société comme une lutte permanente de tous contre tous, on empêche la formation d’un corps social unifié contre les décideurs.
Enfin, on stigmatise l’opposition de façon aussi crue et simpliste que possible : ne pas être ouvertement pour les Ukrainiens signifie sans nuance être secrètement pour Poutine, leur refuser des finances et du matériel revient à souhaiter sans nuance l’annihilation de l’Ukraine. Et par l’utilisation de glissements sémantiques sordides, accepter finances et matériel revient bien vite à accepter l’envoi de troupes, puis d’appelés.
Ici, l’idée est de faire peur aux petits hommes-soja, aux consensuels, aux conformistes. Ceux qui ont accepté les confinements, les auto-attestations puis les piqûres-miracles n’ont pas de raison de ne pas accepter le reste. On peut menacer d’envoyer au front, avec une heureuse alternative : seuls les soumis restent au bercail, et comme pour le réchauffement climatique qui passera à la trappe (les tanks ne pouvant être électriques), ils devront juste payer des taxes pour échapper à la guerre.
Car oui, tout se résume essentiellement à une sordide histoire de gros sous : Macron et les autres dirigeants européens rêvent à la fois de mobiliser de vastes sommes de pognon gratuit du public dont un pourcentage retombera heureusement dans leurs poches bien privées, et à la fois d’utiliser cette peur de la guerre et cet « élan communautaire » (aussi artificiel soit-il) pour pousser une fédéralisation de l’Union par son armée, une Europe de la Défense, ce vieux projet qui remonte quasiment à sa création mais qui a toujours échoué, les prérogatives nationales l’emportant toujours.
Cette fédéralisation est trop pratique pour être oubliée : elle permet de se passer, enfin, de l’encombrante démocratie. Celle-ci sera mimée, vaguement, par l’organe croupion de l’Union exactement destiné à ça, le Parlement européen, pendant que les non-élus continueront leurs projets sans s’embarrasser des peuples.
Cependant, la crise pandémique de 2020 n’a pas été sans effets. Outre des finances (françaises et européennes) épuisées, beaucoup ont pris conscience des mensonges déployés à cette époque. Depuis, les dirigeants ont largement démontré leur duplicité et leur incompétence. Retenter la même musique devant le même public pourrait ne pas marcher comme prévu.