Hors la loi mais de bon aloi
Stars d’un jour. Quand les commerçants font justice eux-mêmes, grâce aux photos de télésurveillance, le Code pénal court derrière une loi déjà braquée par la réalité… Et finalement, les voleurs posent sans broncher pour la photo... L’article Hors la loi mais de bon aloi est apparu en premier sur Causeur.

Stars d’un jour… Quand les commerçants font justice eux-mêmes, grâce aux photos de télésurveillance, le Code pénal court derrière une loi déjà braquée par la réalité. Et finalement, les voleurs posent sans broncher pour la photo.
Ne jamais mettre la charrue avant les bœufs, sauf quand elle charrie un Code pénal qu’il faut parfois pousser au cul pour faire avancer les choses… À l’Assemblée, le député centriste Romain Daubié a récemment déposé une proposition de loi « visant à améliorer la sécurité des commerçants », en les autorisant à diffuser à l’entrée de leur magasin ou sur les réseaux sociaux, la photo des voleurs à l’étalage filmés par la vidéo-surveillance.
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Or cette loi qui n’a pas encore été discutée, ni votée, est déjà en vigueur, expérimentée et appliquée par des commerçants qui n’hésitent pas à afficher la bobine de leurs voleurs, pour les culpabiliser et les dissuader de récidiver. Selon Jerôme Jean, président de Ras le vol, association de commerçants fatigués de ces larcins qu’aucune assurance ne couvre (et dont trois commerçants sur quatre déclarent avoir déjà été victimes), ce procédé « hors la loi » est efficace à 80% ; les épinglés, ou leurs proches, revenant sur les lieux du délit pour effacer l’ardoise et ne plus être à l’affiche. Des voleurs qui, n’en déplaise aux Jean Valjean de pacotille de la France impunie, ne sont pas des misérables qui volent pour manger : les articles les plus ciblés sont les vêtements de marque, les parfums et les alcools.
Plus significatif encore est le fait que jamais, ou presque jamais, les voleurs affichés ne portent plainte pour atteinte à leur image… Faut dire que la majorité de ces délinquants préfère éviter d’avoir affaire avec la justice, ou la police, qui les connaît déjà et les recherche parfois pour d’autres méfaits et dérobades…
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Ainsi une loi, pas encore officiellement reconnue mais fille du bon sens populaire, peut s’avérer d’utilité publique… Il y a actuellement un élu « hors la loi » pour avoir refusé de marier un OQTF (immigré devant être expulsé), alors que dans le même temps le Parlement examine une loi autorisant les maires à ne pas marier un OQTF… Adoptée, cette loi devrait porter le nom de son père naturel, le maire de Béziers, Robert Ménard[1].
[1] A ce sujet relire, Causeur n°132 Robert Ménard: le fou rire et l’effroi
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